Roger Cans (1945-2018) : journaliste au Monde, pionnier/prophète au service de l’écologie

Bonjour

Les nécrologies, de nos jours, ne tardent plus guère. Ainsi celle de Roger Cans, signée dans Le Monde, par notre confrère Benoît Hopquin.

« Roger Cans, qui est mort le 28 novembre à l’âge de 73 ans, est de ceux, chanceux ou obstinés, qui surent faire de leur passion un métier. Lui, Roger, notre ami, c’était la nature qui suscitait sa vénération, d’enfant curieux, puis d’adulte passionné et, enfin, de journaliste spécialisé. La nature et ses peuples innombrables, faunes et flores, l’émerveillaient de leur fragilité et de leur résilience. Il les a observés toute sa vie, au bout d’une jumelle ou le nez au raz de l’herbe. De cette patiente fréquentation, il avait acquis un savoir et même une science qu’il transmettait comme un jeu, un exercice sans prétention, aux lecteurs du Monde. »

Comment mieux écrire ?

Pour notre part nous avions découvert Roger Cans au sein du superbe vaisseau amarré 5-7, rue des Italiens. L’époque était alors -encore-  à l’affrontement des idées, aux éclairantes méchancetés nées des idéologies. Combien étions-nous, alors, journalistes rue des Italiens, à saisir que « l’écologie » deviendrait un sujet omniprésent sur le site d’un journal bientôt sans papier ?

Qui, dans la vieille et superbe bâtisse, avait pris la mesure des apocalypses précédemment  signées Pierre Fournier (1937-1973) dans le Charlie Hebdo de Choron ? Qui se souvient des premiers vagissements de La Gueule ouverte, « le journal qui annonce la fin du monde ». Et qui aurait pu penser qu’un jour un président de la République établirait (oubliant le copyright citoyen)  un lien entre la « fin du monde » et la « fin du mois » ?

Benoît Hopquin, aujourd’hui, dans Le Monde :

« Né le 7 février 1945 à Maule (Yvelines) d’un père agronome et d’une mère assistante sociale, élevé dans une famille de tradition protestante, Roger Cans  passe son temps entre le grand jardin de la maison au bord de la Mauldre et la campagne de Mayenne où il traîne ses étés. Il apprend les noms et les caractéristiques des oiseaux et des plantes, des poissons et des insectes, les regarde avec la même admiration candide et la même cruauté juvénile que Marcel Pagnol quand, par exemple, il offre en festin dans son aquarium diptyques ou sangsues aux tritons ou aux épinoches.

Les sciences naturelles et le dessin le passionnent plus que les maths, cette discipline de malheur qui lui fermera le métier d’ingénieur forestier. A 14 ans, la lecture de Jules Verne démultiplie son horizon. Il part très vite sur les routes comme l’intiment ses 20 ans et les années 1960 : Gabon, Maroc, Grèce, Asie, Sicile, Israël, etc.

Après une licence de lettres à la Sorbonne, il atterrit au Centre de formation des journalistes. Professeur de français à Phnom Penh, il envoie ses premiers articles à l’hebdomadaire protestant Réforme. Revenu en France, il travaille pour Nice-Matin, puis reprend son baluchon et s’installe à Washington comme employé de la « Voix de l’Amérique » et correspondant de La Tribune de Lausanne. Il envoie quelques papiers transocéaniques au Monde. Il est embauché, en 1976, au service Education. En 1983, il reprend la rubrique Environnement, inaugurée dans le journal par Marc Ambroise-Rendu.

Autre temps… La protection de la nature, ainsi qu’on résumait alors l’écologie, est considérée comme une contingence, voire une lubie, une douce rêverie un peu attardée, au sein de la rédaction. Il faut se battre pour imposer ses sujets. Il se voit ainsi retoquer une série sur l’agriculture bio, jugée alors marginale et sans avenir. Pendant treize ans, il va contribuer à donner ses lettres de noblesse à l’environnement et à en élargir la compétence. Il s’intéresse aux méfaits de l’amiante, à une époque où des scientifiques de renom en proclament sans sourciller l’innocuité.

Dix ans après que René Dumont a provoqué l’éclat de rire en brandissant son verre d’eau, lors de la campagne présidentielle 1974, déclarant la ressource menacée, Roger Cans soulignera au long d’articles et de livres la pollution et le gaspillage de cette ressource. Il embarquera également des semaines sur un bateau de Greenpeace et rendra compte de la campagne antinucléaire dans le Pacifique.

Défenseur de l’environnement sans nul doute, le journaliste prendra cependant une distance prudente et même agacée avec l’écologie politique, moquant avec aigreur sa récupération et voyant dans Les Verts une auberge espagnole autant qu’une pétaudière. Ses modèles sont à chercher parmi les scientifiques épris de nature : Théodore Monod, Haroun Tazieff ou Jacques-Yves Cousteau, trois figures dont il troussera les biographies dans des livres.

Dans la nébuleuse écolo, Roger Cans se rangera toujours dans le camp des naturalistes, là où l’avaient mené ses rêves d’enfant. En 1996, quand il quitte le quotidien, il poursuit ses grands voyages (son seul regret sera de n’avoir jamais vu les îles Galapagos), écrit, filme sans relâche la nature, dans l’air, sur terre, sous l’eau, s’en émerveille comme aux premiers temps. Toute sa vie, il peindra aussi, sans se lasser, oiseaux, petits mammifères, poissons, arbres, fleurs ou champignons, collectionnera roches, coquillages, crâne et même mues de serpent qu’il rassemblera dans un cabinet de curiosités chez lui, dans le vieux prieuré de Saint-Jean-de-la-Motte (Sarthe), près du Mans, au milieu de cette nature qui aura été, plus que sa respiration, sa vie. »

Comment mieux écrire ces fractions de notre  passé? Comment mieux dire les angoisses de notre possible avenir  ?

A demain

@jynau

 

 

Le nucléaire n’est toujours pas sans danger pour la santé : les dernières actualités sur le sujet

Bonjour

L’énergie nucléaire et le cancer. Pour des raisons assez complexes les rayonnements ionisants ne suscitent plus les mêmes peurs que dans un passé assez récent. Ces peurs, en France, coïncidèrent avec l’apogée d’Hara-Kiri hebdo (puis du premier Charlie) et le militantisme distingué de Pierre Fournier (1937-1973) et de Gébé (1929-2004). Soit l’époque de La Gueule ouverte Le journal qui annonce la fin du monde ») et de L’An 01. C’était il y aura bientôt cinquante ans.

Les peurs environnementales médiatisées ont changé d’objet. La vie animale sauvage est de retour à Tchernobyl (Slate.fr) et le réchauffement, aujourd’hui omniprésent a pris la place des cancers autour des centrales nucléaires. Pour autant les mêmes rayonnements ionisants produisent les mêmes effets biologiques et cancéreux – comme l’actualité se plait, en vingt-quatre heures, à nous le rappeler sans déclencher un traitement médiatique hystérique du sujet.

1 Faibles doses et cancers solides. Une étude coordonnée par le Centre International de recherche sur le cancer (CIRC) montre que l’exposition prolongée à de faibles doses de rayonnements ionisants augmente le risque de décès par cancers solides. Ces resultants viennent d’être publiés dans le British Medical Journal : “Risk of cancer from occupational exposure to ionising radiation: retrospective cohort study of workers in France, the United Kingdom, and the United States (INWORKS)”.

INWORKS (Internatonial Nuclear Workers Study) a évalué les expositions de plus de 308 000 travailleurs du nucléaire en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis sur la période1943 – 2005. Les travailleurs, pour la plupart des hommes (durée moyenne d’emploi de douze ans) ont été suivis pendant une moyenne de vingt-six ans. Ils avaient en moyenne 58 ans à la fin du suivi. Ces données ont été couplées aux registres des décès. Sur 66 632 décès à la fin du suivi, près de 18 000 étaient causés par des « cancers solides » (soit toutes les pathologies cancéreuses, leucémies exceptées).

Expositions cancérogènes

Au final il apparaît que le risque de décès par cancers solides augmente, linéairement, d’environ 5 % par 100 mGy. Pour l’ensemble de la cohorte, environ 1 % des décès par cancer solide pourrait être attribué à l’exposition aux rayonnements sur le lieu de travail. Pour les personnes de la cohorte qui ont reçu une dose de rayonnements d’au moins 5 mGy sur le lieu de travail les auteurs estiment que 2,4 % des décès par cancer solide pourraient être dus à leur exposition sur le lieu de travail.

 Dr Ausrele Kesminienne, chercheuse au CIRC et co-auteure de l’étude :  « Cette étude démontre une association significative entre une dose croissante de rayonnements et le risque de tous les cancers solides. Peu importe que les personnes soient exposées à des doses faibles et prolongées ou à des doses élevées et aiguës, l’association observée entre la dose et le risque de cancer solide est similaire par unité de dose de rayonnements »

Dr Isabelle Thierry-Chef, chercheuse au CIRC et co-auteure de l’étude.  « Ces résultats sont importants non seulement pour la protection des travailleurs du nucléaire mais aussi pour le personnel médical et la population générale, puisque le niveau de dose reçu par les travailleurs du nucléaire sur leur lieu de travail est comparable aux doses reçues par des patients soumis a de multiples examens tomodensitométriques (TDM) ou lors des procédures interventionnelles en radiologie. Ceci souligne l’importance d’assurer un bon équilibre entre les risques et les bénéfices des procédures d’imagerie médicale. »

Dr Christopher Wild, directeur du CIRC : « Le suivi de cette cohorte sera important. De nombreuses questions demeurent sur l’impact des rayonnements sur la santéLa surveillance continue de cette cohorte contribuera à mieux comprendre le lien entre cancer et rayonnements. »

2 La leucémie et les thyroïdes de Fukushima-Daiichi. Le gouvernement japonais vient, pour la première fois de reconnaître que la leucémie d’un travailleur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima était due aux radiations. L’annonce en a été faire par le ministère japonais de la Santé. C’est la première fois que l’exposition professionnelle à la radioactivité sur le site est officiellement associée à l’apparition d’une pathologie cancéreuse.

L’homme était sur le site de la centrale entre octobre 2012 et décembre 2013 rapporte Le Figaro. Trois autres cas sont toujours examinés par le ministère japonais de la Santé, ajoute l’AFP. «Généralement, ce type de cancer apparaît deux à dix ans après l’exposition», rappelle Jean-René Jourdain, adjoint à la direction de la protection de l’homme à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Métastases ganglionnaires

Une récente étude a été publiée dans Epidemiology par des chercheurs de l’université d’Okayama sur les cent-dix cas de cancer de la thyroïde détectés chez 298.000 enfants et adolescents de moins de 18 ans qui ont résidé dans la préfecture de Fukushima entre 2011 et 2014. Or cette « divise les experts ». «J’étais à une réunion la semaine dernière où plusieurs médecins de l’université de Fukushima étaient très critiques vis-à-vis de cette étude sur le plan méthodologique, a déclaré Jean-René Jourdain  au Figaro. Il faudrait regarder l’apparition de nouveaux types de cancers sur les périodes 2015-2016 puis 2017-2018, et ne pas se contenter des mesures effectuées sur 2011 à 2014 sur les seuls cancers de la thyroïde chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans. Car dans cette préfecture, il n’existait pas de chiffres de référence avant l’accident. »

Pour leur part les chercheurs assurent que quarante des cinquante-quatre cas opérés à l’hôpital universitaire de Fukushima présentaient des métastases ganglionnaires, preuve qu’il ne s’agit pas de cancers au stade précoce. Il ne s’agirait donc  pas, selon eux, d’un simple effet du dépistage systématique après l’accident. Des chercheurs japonais avancent que le nombre de cancers de la thyroïde a été multiplié par trente. «On peut estimer qu’une campagne systématique multiplie par sept le nombre de cancers de la thyroïde», précise l’expert de l’IRSN.

3 Comment ne pas se tromper quant à la réalité du danger ?  On peut, sur ce thème récurrent,  lire l’extraordinaire « Journal d’Hiroshima » du Dr Michihiko Hachiya. Ce médecin aux premières loges parle de la période qui va du 6 août au 30 septembre 1945.

C’était il y a soixante-dix ans et c’est une plongée inédite dans l’enfer de ce martyr. L’ouvrage a été fort judicieusement réédité par les éditions Taillandier (préface de Didier Le Fur, traduction de l’anglais par Simon Duran). Sur Slate.fr notre confrère Philippe Boggio en a parlé avec le talent qu’on lui connaît : «Journal d’Hiroshima»: le terrifiant carnet d’après la Bombe »

A demain

Entre François Hollande et Patrick Pelloux, était-ce une « accolade » ou une « étreinte » ?

Bonjour

Ce sera donc l’une des images fortes du dimanche 11 janvier : la rencontre, dans la rue et devant les caméras de François Hollande et de Patrick Pelloux. Le président de la République et l’urgentiste syndicaliste, le chef de l’Etat et l’un des chroniqueurs de Charlie Hebdo. On peut voir cette rencontre ici. Ces images resteront marquées dans le souvenir d’une journée républicaine et laïque, une journée comme religieusement laïque. Reste à qualifier le geste. Ici les titres hésitent. Deux exemples:

En pleurs

« Après avoir marché en silence avec une quarantaine de chefs d’Etats et avoir été applaudi par la foule, François Hollande est allé à la rencontre des familles et des proches des victimes qui ouvraient le cortège de la marche républicaine, dimanche 11 janvier à Paris. Le président a salué le dessinateur Luz et pris longuement dans ses bras Patrick Pelloux, urgentiste et chroniqueur de Charlie Hebdo, en pleurs. Vive émotion entre les deux hommes. » (L’Obs)

Ondes et plateaux

« La longue accolade entre le président de la République François Hollande et Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et chroniqueur de Charlie Hebdo, est une des images fortes de la manifestation qui a rassemblé ce 11 décembre plus d’un million et demi de personnes à Paris.

Sur les ondes et les plateaux, l’émotion du Dr Pelloux qui a perdu des amis avec la tuerie du 7 janvier vous a, lecteurs du Quotidien, touchés ou agacés, vos commentaires sur ce site le montrent.

Reste qu’à travers sa personne, c’est bien un médecin, immensément triste, que le chef de l’État a choisi d’embrasser (…) » quand, dans le cortège, il est allé à la rencontre de l’équipe de Charlie Hebdo. » (Le Quotidien du Médecin).

Accolade  ou étreinte ?

« Centre national de ressources textuelles et lexicales » :

Accolade :

« Témoignage donné en public, consistant à embrasser quelqu’un.

FÉOD.(Témoignage donné en public, consistant à embrasser quelqu’un) En lui passant les bras autour du cou, en vue de lui conférer, dans la cérémonie de l’adoubement, le titre de chevalier :

Puis après lui avoir donné l’accolade et l’avoir frappé trois fois de son épée sur le cou, il ajouta : au nom de Dieu, de saint Michel et de saint Georges, je te fais chevalier : sois preux, hardi et loyal. V. de Jouy, L’Hermite de la Chaussée d’Antin,t. 4, 1813, p. 67.

Jean-Marie de Villacourt s’attachait au service de la France. Après la Journée de Landrecies, le roi le faisait chevalier et lui donnait l’accoladeE. et J. de Goncourt, Renée Mauperin,1864, p. 245.

Rem. La tradition lexicogr. du xixeet du xxes. a souvent confondu l’accolade avec la colée, grand coup que du plat de la main, ou de l’épée selon l’usage du Moy. Âge finissant, le parrain assenait sur la nuque (le cou) ou l’épaule du jeune aspirant.

Cérémonies milit., patriotiques.(Témoignage donné en public, consistant à embrasser quelqu’un) En appuyant les joues les unes contre les autres en vue de manifester à quelqu’un l’estime officielle :

Etreinte :

« [En signe d’affection] Enlacer fortement. Étreindre (qqn) sur son cœur. »

Emotions

Resteront, au-delà des mots, les images. Et parce qu’elles sont objectivement fortes, jouant sur le registre (omniprésent en cette journée du 11 janvier) de l’émotion ces images seront commentées. Elles surviennent à la suite d’une série d’interventions médiatique de Patrick Pelloux, 51 ans. Elles précèdent une série d’autres interventions qui marqueront la fabrication et la diffusion (hautement médiatisée) de la prochaine livraison de l’hebdomadaire satirique auto-baptisé « journal irresponsable » (tirage annoncé de un million d’exemplaires).

Paradoxes

La rencontre Hollande-Pelloux ne manque pas de lourds paradoxes –  Charlie Hebdo est né il y a 44 ans d’une couverture censurée du Hara-Kiri hebdo de Choron-Cavanna , couverture qui fut perçue comme attentatoire à la dignité et à la mémoire du général de Gaulle.

Et maintenant ? Cette rencontre conduira immanquablement à élargir un peu plus encore la surface médiatique d’un homme apparu lors de la canicule d’août 2003 (voir ici la vidéo de l’Ina). Une forte personnalité (faite chevalier de la Légion d’honneur en avril 2014) qui, depuis onze années, n’a jamais quitté longtemps ni les médias ni les couloirs ministériels. Son statut de chroniqueur à Charlie Hebdo (anecdotes de son travail d’urgentiste et dénonciation des conséquences des décisions politiques prises sur l’hôpital public) n’a cessé de potentialiser son action de syndicaliste.  De nombreux titres rapportent que  Patrick Pelloux en personne a directement informé (par téléphone) François Hollande de l’attentat contre Charlie Hebdo

Et maintenant ? Elargir sa surface médiatique ? Jusqu’où ? Et pour faire quoi ? Une simple étreinte ? Une véritable accolade ?

A demain

Ici-Paris, Daniel Guichard et ses trois ou quatre bouteilles quotidiennes de whisky

Bonjour

Le chanteur Daniel Guichard à la Une d’Ici-Paris. On peut le voir ici : « Trois bouteilles de whisky par jour – Interview vérité – Son combat contre l’alcool ! »

Ici-Paris a été créé en 1945 et c’est l’un des plus anciens hebdomadaires people français. 1,30 euros l’exemplaire. Daniel Guichard est né vingt ans avant 1968. C’est un archétype (aujourd’hui un peu oublié) du chanteur populaire français. En enfant des Halles et de la balle. Après Piaf et sur fond de Bruant. Charlie Hebdo a deux ans (1) quand le chanteur fait son premier Olympia en 1972.

« Mon Vieux »

En trombe : La Tendresse et Faut pas pleurer comme ça. C’est un genre : viril-mais-sensible qui fait le triomphe de Sardou (Michel). Ah ! La Tendresse (refusée par Johnny Stark qui élevait Mireille Mathieu. Ah ! Faut pas pleurer comme ça (musique de Christophe). Ah ! Mon Vieux (écrite notamment avec Jean Ferrat).Puis des reprises de Piaf, de Trenet, de Chevalier. Une Chanson pour Anna. Puis l’épopée des radios libres

Vedette populaire

« Voix grave et pure, cheveux peu à peu grisonnants, Guichard est un chanteur de variétés à l’ancienne, assumant avec sérieux et sans tapage son statut de vedette populaire. L’homme est cependant épris d’indépendance et, en 1975, se lance dans la production, en lançant le label Kuklos, écrit de lui Wikipédia. Daniel Guichard est également actif sur le terrain de l’humanitaire et organise une tournée de bienfaisance au profit de la recherche contre le cancer, avec les participations bénévoles d’artistes comme Michel Delpech, Salvatore Adamo ou Richard Cocciante. »

Picoler pour oublier

Daniel Guichard sera dans le prochain Houellebecq. Aujourd’hui il est dans Ici-Paris (Estelle Briand). Le départt d’une nouvelle tournée et Le Grand Rex les 17 et 18 janvier. Et puis une affaire d’alcool. « Son combat contre l’alcool ! ». En Une et sur deux pages. En réalité 161 mots et aucune affaire d’actualité :

« Ne regrettez-vous pas vos excès d’alcool et de drogue par le passé ?

– Je n’ai jamais touché à la came sous quelque forme que ce soit. En revanche j’ai été accro au Whisky-coca et à la cigarette, à raison de trois ou quatre bouteilles par jour et autant de paquets de Gitanes.. il y a toujours une raison aux événements.

Pourquoi je suis tombé dans les addictions ? Je vous l’ai dit je suis casanier. Je ne supporte pas de faire mes bagages. Alors imaginez ce que j’ai vécu quand je faisais près de 200 concerts par an ! Imaginez quelqu’un dans ce cas de figure, qui n’aime pas monter dans une voiture, déteste la route, les mondanités… Et qui n’est pas toujours très bien entour. Il y a deux options : soit vous passez votre temps à vous foutre sur la gueule avec tout le mode, soit vous picolez pour oublier. Mais bon, c’est fini tout ça… »

Merci, mais pourquoi ne pas en dire plus à vos fans ? Comment parvient-on à se sortir de trois ou quatre bouteilles quotidiennes ? Cela pourrait aider celles et ceux qui cherchent d’autres béquilles. Cela pourrait, aussi, faire une belle couverture d’Ici-Paris.

A demain

(1) Rappelons que Charlie Hebdo est née en 1970 au lendemain de l’interdiction de paraître de Hara Kiri hebdo (après une Une sur la mort du général de Gaulle « Bal tragique à Colombey – un mort ») – interdiction ordonnée par Raymond Marcellin, alors ministre de l’Intérieur. Faisant fi de l’interdiction, l’équipe décide que le journal doit continuer à paraître et trouve la parade en changeant son titre : il devient Charlie Hebdo, en référence au mensuel Charlie. Ce dernier avait été lancé en 1969 par CavannaChoron et Delfeil de Ton

Charlie était initialement un journal de bandes dessinées, la version française du mensuel italien Linus (du nom d’un personnage des Peanuts). Il publiait des séries américaines classiques et des BD contemporaines, à la fois françaises, italiennes et américaines. La plupart des séries anglo-saxonnes étaient traduites par Cavanna à partir des traductions italiennes de Linus. Comme LinusCharlie doit son nom à un des personnages des Peanuts :  Charlie Brown.

La première version de Charlie Hebdo s’est arrêtée en décembre 1981, faute de lecteurs en nombre suffisant.