Bonjour
On l’attendait depuis si longtemps qu’on l’avait oublié. Puis le voici : « Décret n° 2019-149 du 27 février 2019 modifiant le décret n° 2007-1111 du 17 juillet 2007 relatif à l’obligation vaccinale par le vaccin antituberculeux BCG . Un décret signé d’Agnès Buzyn. A compter du 1er avril prochain l’obligation vaccinale par le vaccin antituberculeux BCG sera « suspendue » pour « certaines activités et professions ». « Publics concernés » :
« Etudiants en vue de l’exercice de professions médicales et pharmaceutiques et des professions à caractère sanitaire et de caractère social ; personnes et personnels exerçant une activité dans les établissements accueillant des enfants de moins de 6 ans, dans les laboratoires d’analyses médicales, dans les établissements pénitentiaires, dans les services de probation, dans les établissements et services de la protection judiciaire de la jeunesse ; personnels soignants et susceptibles d’avoir des contacts répétés avec des malades tuberculeux dans les établissements de santé, dans les hôpitaux des armées et l’Institution nationale des invalides, dans les dispensaires ou centres de soins, dans les centres et consultations de protection maternelle infantile, dans les établissements d’hébergement et services pour personnes âgées, dans les structures prenant en charge des malades porteurs du virus de l’immunodéficience humaine ou des toxicomanes, dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale, dans les structures contribuant à l’accueil de personnes en situation de précarité, dans les foyers d’hébergement pour travailleurs migrants ; assistantes maternelles ; sapeurs-pompiers des services d’incendie et de secours. »
Guyane et Mayotte
« C’était attendu depuis plusieurs années, a expliqué au Quotidien du Médecin le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations. Le Haut Conseil de la santé publique avait rendu un avis en 2017 en ce sens. C’était très discutable de faire une obligation pour un vaccin à l’efficacité limitée chez l’adulte. D’autant plus que la proportion de jeunes non vaccinés dans l’enfance pour le BCG va aller en croissant, depuis la levée de l’obligation de ce vaccin en 2007 chez l’enfant. »
Vaccin controversé, à l’efficacité hautement discutée, le BCG ne fait pas partie des onze vaccins rendus obligatoires avant l’âge de deux ans pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018. Précision toutefois pour ceux qui, en France, seraient en quête de doses 1 : il faudra demander le « BCG AJVaccines », nouveau vaccin en remplacement du vaccin « BCG SSI ». Il est produit par le laboratoire AJVaccines (titulaire de l’autorisation de mise sur le marché), qui a racheté le site de production du vaccin « BCG SSI ».
Le « BCG AJVaccines » est distribué en France par le laboratoire Centre Spécialités Pharmaceutiques (CSP) : distribution à titre exceptionnel et transitoire (doses de vaccin initialement destinées au marché finlandais) depuis le 5 décembre 2018, avant une remise à disposition normale prévue au cours du deuxième trimestre 2019.
C’est écrit : la tuberculose est loin d’avoir disparu; pour autant on aura bientôt oublié jusqu’aux noms d’Albert Calmette et de Camille Guérin
A demain
@jynau
1 Pour les enfants « exposés à un risque élevé » de tuberculose, la vaccination par le BCG est recommandée à partir de l’âge d’un mois, idéalement au cours du deuxième mois. Toutefois, pour les enfants originaires de Guyane, de Mayotte ou ayant un membre de l’entourage atteint d’une tuberculose récente (moins de 5 ans), la vaccination est recommandée avant la sortie de la maternité. Le vaccin peut être co-administré avec les vaccins prévus à l’âge de 2 mois. Chez les enfants à risque non vaccinés, la vaccination peut être réalisée jusqu’à l’âge de 15 ans.