L’affaire du chirurgien pédophile de Jonzac : l’Ordre des médecins était bel et bien informé

Bonjour

« Le chirurgien pédophile de Jonzac ». C’est une affaire sans précédent connu, face à laquelle les médias avancent à pas menus. Il y eut, après les révélations de La Charente Libre (Antoine Beneytou), celles du JDD ( Pierre Bafoil) : « Les secrets effarants du chirurgien de Jonzac, accusé de viols sur mineurs ». Puis, aujourd’hui les déclarations faites au Quotidien du Médecin (Marie Foult) par le Dr Pascal Revolat, président du conseil départemental de l’Ordre des médecins de Charente-Maritime.

Le JDD avait eu accès à plusieurs pièces de l’enquête mettant en cause le Dr Joël Le Scouarnec, accusé de viols et agressions sexuelles sur mineures. Et les carnets retrouvés à son domicile, qui dévoilent les fantasmes cachés du médecin, pourraient mener à un grand nombre d’autres victimes.

« Lorsque les gendarmes font irruption dans la maison d’une rue tranquille de Jonzac, début mai 2017, ils ne s’attendent pas à découvrir un capharnaüm parsemé d’indices menant vers ce qui pourrait être, si les faits sont avérés, la plus grande affaire de pédophilie jamais mise au jour en France. Le propriétaire des lieux, Joël Le Scouarnec, chirurgien gastrique à l’hôpital de cette petite ville de Charente-Maritime, vient d’être interpellé pour une agression sexuelle, dénoncé par la fille de ses voisins, âgée de 6 ans.

Dans l’intérieur chaotique de la maison du médecin, ils trouvent des documents pédopornographiques ; des godemichets ; des films où il se met en scène affublé de longues perruques. Ils tombent également sur 20 poupées apprêtées, dont l’une a les poignets enchaînés. Une autre, plus grande, de 1 mètre environ, trône sur le canapé. A quoi servent-elles? « A remplacer une vraie petite fille lors d’un acte sexuel, lors de la masturbation », lâche Le Scouarnec aux enquêteurs le 30 mai 2017, lors d’une audition que le JDD a pu consulter. Tout au long de l’enquête, l’homme parle cru et affiche un penchant pédophile décomplexé et assumé. »

Egalement poursuivi pour le viol de sa voisine de 6 ans

Le Dr Le Scouarnec, aujourd’hui âgé de 68 ans, avouera bientôt cinq agressions sexuelles précises, outre celle de sa jeune voisine. Certaines correspondent à des récits et à des noms figurant dans les carnets. Trois sont prescrites. Deux non, qui concernent ses nièces. Il est mis en examen pour atteintes sexuelles sur l’une, viol aggravé sur l’autre. Au terme de l’enquête, il est également poursuivi pour le viol de sa voisine de 6 ans, après qu’une expertise gynécologique de la fillette a confirmé une pénétration. Il  parle alors d’ « autres attouchements sur des enfants hospitalisés » à Loches (Indre-et-Loire), où il a exercé auparavant.

« Devant les enquêteurs, le chirurgien, 68 ans aujourd’hui, fait remonter le début de ses penchants aux années « 1985-1986 », alors qu’il vit à Loches, sa première affectation en tant que praticien, précise le JDD. A cette époque, ses relations avec son épouse, la seule femme qu’il ait connue « intimement » et avec laquelle il s’est marié en 1974, se détériorent. « J’ai reporté ma sexualité sur cette petite fille, dit-il. [Elle] a été l’élément déclencheur. » Cette première victime, aujourd’hui quadragénaire, est sa nièce par alliance. »

Voici les informations données, sur ce sujet  par La Nouvelle République du Centre Ouest : « A Loches, le praticien a exercé de 1984 à 1989, à la clinique de La Fontaine, fermée depuis, et au centre hospitalier. L’hôpital de Loches indiquait ‘’s’être tenu à la disposition de la justice pour les besoins de l’enquête’’. Au conseil départemental de l’Ordre des médecins d’Indre-et-Loire  on explique que les membres « actuels » de l’instance n’ont pas connaissance de ce médecin ni de « plaintes enregistrées » à son encontre. »

Le JDD fournit ici quelques repères :

1983 : Première affectation à Loches, en tant que chirurgien gastrique 2005 : Condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques 2008 : Arrivée au centre hospitalier de Jonzac Avril 2017 : Plainte de ses voisins pour agression sexuelle sur leur fille de 6 ans, requalifiée en viol Mai 2017 : Perquisition et découverte des carnets à son domicile Mars 2019 : Mise en accusation devant la cour d’assises de Charente-Maritime pour deux viols et deux agressions sexuelles sur mineurs

Tout le monde pointe l’Ordre du doigt !

Que peut répondre l’Ordre des médecins de Charente-Maritime ? Le Dr Pascal Revolat, président du conseil départemental depuis mars 2018 explique que con conseil avait bien eu connaissance de la première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005 ?

«  Oui, c’était connu. En 2008, l’Ordre de Charente-Maritime a eu les mêmes renseignements que l’Ordre du Finistère, c’est-à-dire la mention de sa condamnation en 2005 par le tribunal de Vannes. L’hôpital avait également cette information. Cette condamnation avait été transmise à l’époque à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales, sous l’autorité de laquelle se trouvaient les médecins hospitaliers jusqu’en 2009. Mais il n’y a jamais eu de réponse de l’administration ! »

Que se passe-t-il en 2008 lorsque le chirurgien s’installe à Jonzac ?

« Comme pour toutes les demandes d’inscription et les transferts de dossiers, le médecin a été reçu par un conseiller ordinal – aujourd’hui décédé – en entretien. Et l’Ordre départemental a ensuite validé son inscription. À l’époque, tout le monde a estimé que la décision judiciaire était souveraine. Le médecin était condamné avec du sursis, sans obligation de soins, suivi psychologique ni interdiction d’exercice. D’après Le Télégramme, les faits ont été à l’époque qualifiés d’infraction à la suite d’une jurisprudence de la Cour de Cassation selon laquelle la consultation de sites pornographiques mettant en scène des mineurs ne suffit pas à caractériser un délit. Cela a peut-être été vu comme moins alarmant… »

Le Quotidien du Médecin (Marie Foult) lui fait observer qu’il semble suggérer que c’est la justice qui a été défaillante. Réponse :

« Non, la justice n’a pas été défaillante. Mais je constate que tout le monde pointe l’Ordre du doigt et personne ne remet en cause l’institution judiciaire. Certes, elle a jugé en fonction des faits de l’époque, bien différents de ceux reprochés au médecin aujourd’hui. Et tous les médecins auteurs d’infraction ne sont pas interdits d’exercer… Cela aurait-il changé quelque chose ? À ce stade, les faits pour lesquels le médecin est en détention se seraient déroulés hors du cadre professionnel. S’il avait été interdit d’exercice, ces faits auraient malheureusement quand même pu se dérouler. »

« Je ne vois pas comment un chirurgien pourrait se retrouver en consultation seul avec des enfants – qui sont forcément accompagnés de leurs parents – ou pendant le trajet opératoire, que ce soit au bloc opératoire ou en salle de réveil, ajoute le président de l’Ordre. Je serais sidéré que cela ait pu se passer comme cela. Mais ce sera aux enquêteurs de le démontrer. Si tout cela s’est passé, c’est tout simplement ahurissant ! Cela met à mal l’image de la profession. C’est d’autant plus choquant au niveau éthique. Les médecins prêtent le serment d’Hippocrate 1…»

A demain @jynau

1 « Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité (…) Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité (…) Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. (…) Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque. »

Chirurgie et pédophilie : un praticien soupçonné d’agressions sexuelles à très grande échelle

Bonjour

Entre le code pénal et l’inimaginable. Entre faits avérés et horreurs fantasmées ou pas. Pour l’heure les médias tournent autour du sujet, usent encore du conditionnel, évoquent néanmoins « la plus grande affaire française connue de pédophilie ». Nous sommes à Jonzac (Charente-Maritime)et La Charente Libre (Antoine Beneytou) révèle le tout : « PÉDOPHILIE: 200 VICTIMES DANS TOUTE LA FRANCE POUR L’EX-CHIRURGIEN DE JONZAC ? » :

« Un chirurgien de Jonzac est renvoyé devant les assises pour des actes pédophiles. Durant des années, il aurait agressé sexuellement des enfants. On recenserait plus de 200 victimes à travers la France. Ce sont des carnets glaçants qui dessinent et narrent par le menu le plus sordide, ce qui pourrait être le plus grand scandale pédophile de France. Ces carnets, ce sont ceux du Dr Joël Le Scouarnec, spécialiste en chirurgie viscérale à l’hôpital de Jonzac de 2008 à 2017. Durant des décennies, ce médecin, aujourd’hui incarcéré, a raconté dans le détail les abus sexuels commis sur des enfants, ses fantasmes, mis des mots sur ses excitations nauséeuses. À l’intérieur de ces sordides journaux intimes tenus depuis les années 90, les enquêteurs ont retrouvé près de 200 noms d’enfants, qui auraient subi les sévices de ce docteur, aujourd’hui sexagénaire.

« Spécialisé en chirurgie digestive, il a officié dans des hôpitaux bretons, en Touraine, mais aussi plus près de nous, à Jonzac, aux portes de la Charente. Et aurait agressé sexuellement des mineurs, parfois « en phase de réveil », lors de leur séjour à l’hôpital. « C’était un vivier facile pour lui », déplore une source. Selon nos informations, deux cents noms figureraient à l’intérieur de ces journaux intimes. Soit autant de victimes potentielles. »

Se taire ? Me Francesca Satta, l’avocate saintaise des parents d’une victime, confirme le côté insoutenable de ces carnets : « Vous ouvrez le cahier et vous le refermez aussitôt, dès la première page. C’est énorme de perversion. Il considère l’enfant comme un objet sexuel, comme s’il parlait d’une rencontre faite dans le quartier de Pigalle. Il n’y a pas de prise en considération de la personnalité des gens en face. C’est un récit où il relate les excitations qui sont les siennes ».

Me Thibault Kurzawa, l’avocat saintais du médecin confirme l’existence de ces carnets : « Il écrivait beaucoup. Il y a des noms qui sont donnés. Après, est-ce que cela correspond à des agressions? On n’en sait rien. On ne peut pas dire qu’il y ait autant de victimes que de noms. Contacté par Le Monde, Me Kurzawa rappelle que « les 200 noms ne font pas 200 faits » : « L’existence d’une déviance est incontestable, mais dans le carnet, certains des actes sont décrits au conditionnel ou au futur. Il faut prendre du recul et faire la part des faits et des fantasmes sans perdre de vue la présomption d’innocence. »

Journal intime au contenu « difficilement soutenable »

 Selon l’enquête du Parisien (Pascale Égré et Jérémie Pham-Lê) le suspect a  reconnu plusieurs agressions sexuelles lors des interrogatoires – mais aucun viol. Un premier procès doit se tenir à la fin de 2019 ou au début 2020 au tribunal de Saintes (communiqué du parquet de La Rochelle daté du 21 août) : pour des faits d’exhibition sexuelle et de viol sur quatre mineures, qui auraient été commis entre 1989 et 2017.

Pour autant une enquête préliminaire lancée sur la base des « carnets est en cours : croiser les dates, les noms des personnes mentionnées par le chirurgien et les données contenues dans les archives des différents établissements où il a exercé (les actes en question étant souvent décrits par le suspect comme ayant eu lieu au sein des services hospitaliers dont il avait la charge). Enquête confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers (Vienne).

Selon une source citée par La Charente libre, les mineurs traités dans les hôpitaux où officiait le chirurgien constituaient un « vivier facile ». Il aurait commis des agressions sexuelles sur certains d’entre eux alors qu’ils se trouvaient « en phase de réveil » après une intervention. Déjà, sur les réseaux sociaux, les victimes présumées du chirurgien tentent de se regrouper, rapporte encore  La Charente libre. Sur Facebook, un groupe privé créé le 6 juillet « pour toutes les personnes qui ont été victimes du chirurgien » compte actuellement soixante-six membres.

L’affaire a pris cette dimension après les mots simples d’une enfant de 6 ans. Un jour de printemps, en 2017, à Jonzac,  elle et son père rentrent de promenade et aperçoivent leur voisin chirurgien. L’enfant confie alors à son père que l’homme qu’ils viennent de croiser a récemment exhibé son sexe devant elle, à travers la grille qui sépare les jardins des deux propriétés voisines. Le chirurgien (déjà condamné à du sursis en 2005 pour consultation et diffusion d’images d’un mineur à caractère pornographique) est alors placé en garde à vue.

L’enquête révèle que la petite fille, outre l’acte exhibitionniste, aurait été victime d’un viol sous les yeux de son petit frère alors âgé de 2 ans. Perquisition au domicile du suspect. Sous le parquet les enquêteurs découvrent une collection de perruques, de jouets sexuels, de photos du suspect nu, des poupées, des images pédopornographiques et surtout un carnet, sorte de journal intime, au contenu « difficilement soutenable ».

Il reste désormais à faire la part entre les fantasmes et les faits avérés. Et, peut-être, à tenter, sinon de tout comprendre, du moins d’éclairer les zones encores obscures de cette invraisemblable et insoutenable affaire.

A demain @jynau

 

Mort et Gilets jaunes : déclarations du ministre de l’Intérieur, précisions de La Charente libre

Bonjour

Comment décrire la réalité au plus près, au plus juste ? Comment cerner les responsabilités ? Lundi 19 novembre 2018. Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, lors d’une conférence de presse organisée à Paris :

« Ce matin, à Angoulême, un véhicule du Samu a été empêché d’intervenir sur une dame âgée qui faisait l’objet d’un incident médical. Cinquante minutes pour faire trente kilomètres. La personne est morte cet après-midi. C’est aussi ça la réalité. »

Selon le ministre, les secours auraient donc été freinés par les mouvements de blocages des Gilets jaunes, résume Sud Ouest. Joint ce lundi soir, Thomas Mesnier, député (LREM, Charente) et médecin urgentiste, qui a prévenu le ministre, a déploré : Les gilets jaunes ont été instaurés pour sauver des vies, c’est regrettable d’en arriver là. »

« @MESNIERThomas Le droit de manifester doit être garanti, la sécurité de chacun aussi. J’en appelle à la responsabilité de tous. Il est inadmissible de bloquer une équipe SMUR qui part porter secours à une personne en arrêt cardio-respiratoire. #GiletsJaunes »

Pas de réanimation

Et puis ces précisions de La Charente Libre : « Cinquante minutes pour faire trente kilomètres selon Christophe Castaner. Et un décès. Le ministre de l’Intérieur, vient de dénoncer lors d’une conférence de presse le blocage d’une ambulance du Samu d’Angoulême par des Gilets jaunes. Selon le ministre de l’Intérieur, une femme qui faisait une crise cardiaque n’a pu être secourue à temps. La Préfecture confirme le propos du ministre, sans donner d’éléments plus précis.

« Selon nos premières informations, il s’agit d’une femme de 85 ans, découverte en arrêt cardiaque à Montbron. Appelés à 8h20, les médecins sont arrivés à 9h10 à Montbron. Toutes les voies de circulation ainsi que la bande d’arrêt d’urgence étaient bloquées. Certaines voitures avaient été abandonnées par leurs utilisateurs. Il n’y aurait pas eu assez d’effectif pour mettre en place une escorte. L’ambulance n’a pas été retardée directement par des Gilets jaunes.

Parallèlement, la réanimation n’a pas été tentée immédiatement. Selon des acteurs de terrain, le bilan n’aurait pas forcément été différent avec une intervention plus rapide. L’octogénaire est en réalité décédée dès le matin. Elle n’a jamais été réanimée. Plus d’informations ultérieurement. »

A demain

@jynau

 

Loi Evin: François Hollande veut-il véritablement la «retricoter» ? Nous le saurons sous peu

Bonjour

En direct et grandeur nature.  Nous assistons aujourd’hui à un véritable et passionnant exercice de démocratie sanitaire : la loi Evin « détricotée » par la volonté des sénateurs et des députés sera-t-elle « retricotée » par la volonté du gouvernement et du président de la République ? La santé publique comme un feuilleton.

Le ton et la température montent. Les partisans du détricotage (députés socialistes en première ligne) accusent désormais le « lobby hygiéniste » tandis que les bataillons de la santé publique serrent les rangs. Jusqu’à l’Institut national contre le cancer (Inca) que l’on ne savait pas pouvoir être à ce point pro-actif  dans la sphère politique (1). Jusqu’à « la presse » que les « détricoteurs » pensaient flatter dans le sens des recettes publicitaires.

Cognac et folle blanche

« Comment imaginer que le gouvernement accepte de libéraliser la publicité sur l’alcool alors même que l’alcoolisme reste un enjeu majeur de santé publique? », s’emporte Jean-Louis Hervois, de la Charente Libre, pays du cognac et de la folle blanche.  « Depuis quelques années, les zélotes ont supplanté les sages », déplore dans L’Alsace Raymond Couraud pour qui également « la santé publique est impérative » et « la lutte contre les addictions est indispensable ».

« Face au fléau de l’alcoolisme, céder au lobby de l’alcool, c’est plus qu’une faiblesse: une faute morale », assène Jean-Marcel Bouguereau, de La République des Pyrénées. Jusqu’à Jean-Francis Pécresse, des Echos, qui détaille les effets positifs de la loi Evin: « elle a eu l’effet méconnu de protéger les petits viticulteurs de terroir face aux industriels du vin dotés d’immenses moyens de promotion. Elle a aidé à soutenir la part de marché du vin en France par rapport à celle des alcools forts, le plus souvent importés. Invitant à la modération, elle a favorisé, enfin, la valeur sur le volume ».

Editorialiste chrétien

Ceux qui défendent la loi Evin « ne demandent pas le durcissement de la loi. Simplement son maintien », explique Guillaume Goubert, dans La Croix. L’éditorialiste chrétien poursuit : « ils s’inquiètent de la consommation effrénée de certains jeunes » et « ils ont en tête les 50.000 décès par an provoqués directement ou indirectement par l’alcool (pas seulement le vin) ». On pourrait ajouter que le vin est rarement en jeu dans cette quête d’ivresse.  « Fait rarissime, l’Institut national contre le cancer a rappelé que l’alcool est la deuxième cause évitable de mortalité par cancer après le tabac en France », note Odile Plichon, dans Le Parisien.

Tous ces commentaires ont été recensés par l’AFP qui les diffuse à l’échelon national. Ils seront lus et pris en compte par les élus. Seront-ils de nature à modifier l’équilibre des forces en présence ? Et quel équilibre ? Si les positions des députés sont généralement connues celles des membres du gouvernement ne le sont pas. Une nouvelle fois Marisol Touraine apparaît terriblement isolée dans un combat dont les enjeux, manifestement, la dépasse. Un instant aux côtés de Mme Touraine, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement est désormais aux abonnés absent. Quant au Premier ministre il vole sous d’autres latitudes.  Et ne parlons pas du ministre de l’Economie dont le projet de loi est, de facto, à l’origine des turbulences alcooliques actuelles. Il est, lui aussi, comme ailleurs.

Le discours de Vinexpo

Et maintenant ? Marisol Touraine va-t-elle, comme le laisse entendre France Culture, déposer un contre-amendement au risque d’être désavouée par sa propre majorité ? Le gouvernement osera-t-il avoir, une nouvelle fois, recous à la peu glorieuse procédure du 49-3 pour l’ensemble de la loi Macron de simplification ? Que dira dans quelques jours à Bordeaux, le président de la République lors de l’inauguration de Vinexpo, salon mondial des vins et des spiritueux ?

On connaît les limites plus qu’étroites de la politique socialiste de lutte contre le tabac. Existe-t-il une politique socialiste de lutte contre l’incitation par voie publicitaire à la consommation de boissons alcooliques industrielles ?

A demain

(1) « Dans un pays où la production d’alcool et notamment de vin est un élément important de notre culture, il est important de ne pas remettre en cause l’approche courageuse et responsable que porte la loi Evin. En encadrant la communication sur l’alcool cette loi a contribué à faire reculer la consommation d’alcool en France. Ainsi la baisse de la consommation s’est traduite par une diminution des cancers liés à l’alcool » vient de déclarer l’Inca.

Dans le même communiqué de presse l’Inca rappelle que : l’alcool est responsable de 15 000 décès par an liés aux cancers ; qu’il est la deuxième cause évitable de mortalité par cancer en France après le tabac ; que 70 % des cancers des voies aéro-digestives supérieures (bouche, pharynx, larynx, œsophage), 24 % des cancers du foie, 20 % des cancers colorectaux et 17 % des cancers du sein sont attribuables à l’alcool ; que les effets de l’alcool sont renforcés quand ils sont associés à ceux du tabac. Le risque de développer un cancer de la cavité buccale peut être multiplié par 45 chez les grands consommateurs d’alcool et de tabac ; que le risque augmente de manière linéaire avec la quantité d’alcool consommée, il n’existe pas de seuil en-deçà duquel le risque d’être atteint d’un cancer est nul.

Ce constat est d’autant plus alarmant que la consommation d’alcool en France demeure l’une des plus élevées en Europe: la France se classe en 5ème position (ce qui incidemment, permet de relativiser l’efficacité de la loi Evin).

« Blagounettes » de François Hollande. Incitation à l’ivresse politique, par Gérard Depardieu

Bonjour

Hier le président de la République était sur Canal +. Ce matin les éditorialistes étrillent sa prestation. Au même instant le monstre Depardieu était à Saumur pour recevoir un prix. Flanqué de l’aigle bicéphale de Russie il a, enfin, dit à quel parti politique il appartenait.

Porte-manteau

Pour l’heure cela s’appelle de l’infotainment. Soit une monstruosité qui peut être définie ainsi :

’Infotainment is a neologistic portmanteau of information and entertainment, referring to a type of media which provides a combination of information and entertainment.[1] The term can also refer to the hardware/software products and systems which are built into, or can be added to vehicles in order to enhance driver and/or passenger experience. According to many dictionaries  infotainment is always television, and the term is « mainly disapproving. » However, many self-described infotainment websites exist, which provide a variety of functions and services, many of which include the several increasingly popular social media websites and applications being used daily by billions of users worldwide

Infotainment ? Une nouvelle attaque contre ce que l’on appelle le journalisme. Voici (avec l’aide de l’Agence France Presse) comment les éditorialistes ont apprécié la prestation télévisée du président de la République française :

Gaspillage

François Hollande a «gaspillé» la parole présidentielle dimanche midi sur Canal+ dans une émission de divertissement relevant de la «société du spectacle» et se résumant à des «blagounettes» et une «chansonnette».

«Le bilan de François Hollande ? Deux heures d’infotainment» devant un public «jeune, bobo, geek», alors que les Français «attendaient des réponses sur l’emploi, sur la croissance», s’indigne Rémi Godeau (L’Opinion). «Même recyclage en pseudo-annonces de mesures anciennes…Mêmes promesses floues ou vaines…Mêmes formules creuses et tics verbaux», énumère-t-il.

Guimauve

Pour Patrick Apel-Muller (L’Humanité), l’exercice présidentiel fut «accablant» de «vacuité» comme «un dépliant publicitaire ou une mauvaise émission de variété». «L’opération L’Élysée drague les jeunes, hier, sur Canal +, s’est résumée à des blagounettes, une chansonnette, un clip du Sirpa (le service com des armées), une interview guimauve et à un exercice laborieux du président face à des lycéens». Une hargne qui peut se comprendre et qui laissera des traces (1).

«Sur le seul sujet où les Français l’attendent vraiment, et qui pourrait lui assurer une réélection, la croissance et l’emploi, il a beau répéter qu’il ne lâchera rien, il donne l’impression d’attendre», renchérit Michel Urvoy (Ouest-France).

Brunch cathodique

«Mais que diable est-il donc allé faire dans ce théâtre cathodique, à l’heure du brunch dominical, sur une chaîne pour jeunes bobos branchés ?», s’énerve Florence Chédotal (La Montagne), dénonçant une parole présidentielle «gaspillée» et décrédibilisée.

Selon Pascal Coquis (Les Dernières Nouvelles d’Alsace), avec «ces deux heures de complaisant direct dans une émission branchée», Hollande nage en pleine «société du spectacle». Il sert à l’envi un discours «recyclable» visant à «simplifier et simplifier encore, sans prendre le risque de se voir contredit». «Sans prendre de risque tout court d’ailleurs», ajoute-t-il.

Sans voix

Lors de sa prestation» maîtrisée «mais largement anecdotique» (Dominique Garraud, La Charente Libre), François Hollande s’est aussi agacé, souligne Cécile Cornudet (Les Echos).«Le moment est fugace, mais le sujet essentiel.Un reportage vient de s’achever qui fait parler des électeurs PS passés au FN», raconte-t-elle. Or «leurs propos sont terribles». Mais, analyse l’éditorialiste du journal économique, «confronté à ceux qu’il a déçus, François Hollande reste sans voix».

Si le chef de l’Etat ne cesse de manier «l’art de l’esquive», rappelle Olivier Pirot (La Nouvelle République du Centre Ouest), « le mystère s’épaissit »  sur ses objectifs et ses méthodes. Et « les électeurs qui ont souhaité porter à l’Élysée un président normal font surtout face désormais à un inconnu ».

Remise des prix

La Nouvelle République du Centre Ouest, précisément. Elle était au même instant à Saumur (Maine-et-Loire) pour les Journées nationale du livre et du vin. Le journaliste Julien Coquet nous raconte le moment essentiel de cette manifestation millésimée 2015. Extraits :

« Les noms du palmarès s’égrenaient presque religieusement. Patrick Poivre d’Arvor était là, au milieu des Guillaume Musso, Yann Queféllec ou Dominique Besnehard. Du beau monde de la littérature, réuni sur l’esplanade du théâtre de Saumur, hier, pour la remise des prix des 20emes Journées du livre et du vin.

Un début de dimanche après-midi paisible. C’était sans compter sur l’arrivée de Gérard Depardieu, le trublion du cinéma français qui, en une poignée de secondes, leur a volé la vedette avec fracas.

Prix Jean-Carmet

Venu spécialement de Belgique, c’est barbe généreuse, lunettes de soleil et doudoune sans manche frappée de l’aigle bicéphale de Russie, que le Castelroussin s’est avancé vers le public. Lauréat du prix Hervé-Bazin, remis hier pour son autobiographie ‘’Ça s’est fait comme ça’’, Depardieu a ensuite remis le prix Jean-Carmet, du nom de son ami en l’hommage duquel le salon saumurois a été crée. Un ambassadeur emblématique des vins de Bourgueil dont il dit à l’envi qu’il « m’a appris le cinéma et le vin ».

Devant les Saumurois, qui l’ont accueilli chaleureusement, Gérard Depardieu a dépassé sa fatigue apparente pour un show de quelques minutes. Et leur dire « je vous aime, j’aime la Loire ».

Celui qui aurait aimé être Balzac

A ses côtés, chargé de lui remettre la récompense, Gonzague Saint Bris – « celui qui aurait aimé être Balzac »comme l’a présenté Depardieu – a pris le micro pour un hommage appuyé. « A chaque page de ce livre, on se dit que Gérard mérite cette devise d’Honoré de Balzac que toute sa vie incarne : «  J’appartiens à ce parti d’opposition qui s’appelle la vie  ».» 

Comme une invitation saisie au vol par le comédien. En vigneron voisin (il possède le le château de Tigné), Gérard Depardieu s’est illustré d’un « buvez et bourrez vous la gueule, c’est mieux que ceux qui nous gouvernent ! » (…) Visiblement agacé par les photographes, Gérard Depardieu s’en est allé, sa silhouette imposante disparaissant dans les coursives de la vieille ville. Au grand dam des visiteurs qui en auraient bien profité encore un peu. »

Saumur, ce jour là, ne captait plus Canal +.

A demain

(1) Plusieurs responsables du PCF se sont indignés, dimanche 19 avril, de l’une des « blagounettes » du président de la République française: la comparaison faite par François Hollande entre Marine Le Pen et un « tract » communiste des années 70. « Madame Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970 (…) sauf que le Parti communiste, il ne demandait pas qu’on chasse les étrangers, qu’on fasse la chasse aux pauvres », a déclaré le chef de l’État sur Canal +

Le numéro un communiste Pierre Laurent a, lundi 20 avril, demandé  « des excuses publiques » à François Hollande. « Je suis scandalisé » par cette phrase qui est « lamentable », a déclaré sur France 2 le secrétaire national du PCF. « C’est la seule chose que le président de la République a trouvé à répondre à des électeurs qui lui disaient leur désarroi dans un reportage qui dénonçait ses trahisons par rapport à ses promesses de 2012! », a déploré Pierre Laurent.

Angoulême : ses alcoolisés engrillagés, son Festival de la bande dessinée menacé

Bonjour

Xavier Bonnefont jeune maire (UMP) d’Angoulême (Charente) tiendra-t-il le choc ? Il a fait démonter en catimini, dans la nuit du 25 au 26 décembre, l’appareillage de cages grillagées qu’il avait fait monter la veille de Noël sur les neufs bancs du centre de ca ville.  Neuf bancs « attenant à la verrière de la galerie du Champ de Mars » utilisés de manière récurrente par des SDF présentés comme régulièrement alcoolisés. Révélée par La Charente Libre l’affaire avait déclenché une vague locale, puis nationale, d’indignation. Un phénomène amplifié par la mise au point plus qu’embarrassée du maire et de ses adjoints.

Dangerosité

La nuit de Noël tombée Antoine Truffaux, directeur de cabinet indiquait que le maire avait décidé « d’enlever provisoirement les grilles en raison de leur dangerosité ». Cette après-midi, deux ados s’y étaient introduits. Mais le directeur de cabinet à aussi précisé que ces grilles seront réinstallées dès l’arrivée des galets de l’installation paysagère. Cette réinstallation verra-t-elle le jour ?

Marginaux

Le jour de Noël Xavier Bonnefont avait réagi sur sa page Facebook, en insistant sur le fait que cette mesure ne vise pas les SDF mais les marginaux:

« Neuf bancs attenant à la verrière de la galerie du Champ de Mars, sur la trentaine que compte la place, ont été grillagés pour devenir des panneaux en gabion. Il s’agit d’une installation paysagère contenant des galets, qui s’inscrit dans l’esthétique minérale du lieu.

Cet aménagement est en cours et je comprends qu’il puisse, en l’état, susciter l’interrogation de certains de nos concitoyens. Je regrette que les travaux aient commencé à la veille de Noël.

Cette mesure, prise en concertation avec les commerçants, ne vise aucunement les SDF, mais les marginaux qui se livrent à une alcoolisation récurrente, et les trafiquants de stupéfiants qui « squattaient » ces bancs en interdisant l’accès au grand public.

Elle s’inscrit dans un dispositif global qui comprend le renforcement des patrouilles de la Police nationale et municipale avec des cadencements quotidiens, la vidéo-protection, le nettoyage des trottoirs deux fois par jour à proximité de l’entrée de la galerie du Champ de Mars, mais aussi une médiation sociale auprès des sans abris, dont une vingtaine ont déjà été accompagnés par la municipalité. »»

Bancs mis en cage

Le 25 décembre La Charente Libre veillait au grain :

« En ce jour de Noël, pas grand monde dans les rues d’Angoulême. Excepté à l’angle de la verrière du Champ de Mars, où les gens du coin viennent voir les fameux bancs mis en cage depuis hier, et révélés par Charente Libre. Les médias nationaux sont là, caméras et micros de TF1, M6, BFM TV, RTL ou France 2 alpaguent les riverains qui ne demandent qu’à commenter ce qu’ils considèrent comme une honte. Des anonymes ont accroché aux grillages des pancartes pour afficher leur indignation

Galeries Lafayette

Thierry Courmont, commerçant de la Galerie marchande, fait face aux micros, et défend mordicus son point de vue: «  »Il ne s’agit pas de SDF, mais de marginaux. Les SDF, ils sont plus loin (il montre les galeries Lafayette), ils ne nous dérangent pas. Ici, ce sont des gens qui dealent de la drogue ». Un passant l’interpelle: « Même le FN ne le fait pas! Ca ne vous choque pas? » Les Angoumoisins viennent faire des photos, commentent, ironiques, la qualité du travail, s’interrogent sur le prix de ces cages. « 3000€ l’unité », croit savoir l’un. On se prend la tête dans les mains. On lâche: « Angoulême est la risée du monde ». »

Verrue politique

La risée du monde ? Il ne faut pas exagérer. Disons qu’Angoulême est devenue, l’espace d’un Noël, un bel abcès, un abcès grotesque doublée d’une verrue politique. Un objet d’indignation doublé d’une menace. Internet a amplifié l’évènement, et des menaces pèsent désormais sur le prochain et célèbre Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (29 janvier-1er février).

Leurs fesses

Denis Robert, Yan Lindinge, Lefred Thouron et Diego Aranéga, ont ainsi adressé une lettre ouverte cinglante au maire d’Angoulême en lui demandant de retirer ces cages:

« Au début, nous avons cru à un gag mais il a bien fallu nous rendre à cette évidence.  Vous avez réellement fait grillager les bancs publics d’Angoulême pour éviter que les sdf et autres punks à chien ne s’y posent. Il est très délicat pour nous, dessinateurs,  journalistes, éditeurs, amateurs de bandes dessinées ou simples passants d’accepter cette manifestation d’intolérance, de laideur et d’indignité sans broncher. Nous vous demandons donc de retirer ces grilles et de rendre aux bancs publics d’Angoulême leur fonctionnalité. Nous aimerions y poser nos fesses lors du prochain festival. Cela vous éviterait des embarras et des manifestations supplémentaires de notre désarroi. »

Front national

« Quelle honte, ce n’est pas ça la France » tweete  le député (PS, Mayenne) Guillaume Garot, président du Domaine national de Chambord.

Quelle France ? Le Front National de la Charente vient de réagir, par la voie de son responsable départemental Christophe Gillet :

« Le Front National de la Charente, une fois n’est pas coutume, soutient cette action de la municipalité d’Angoulême concernant la condamnation des bancs au Champ de mars. Il s’agit d’une mesure de bon sens visant à stopper les graves troubles à l’ordre public perpétrés chaque jour par des marginaux et dealers en tous genres. Ils pourrissent la vie des commerçants et riverains quotidiennement. »

Béquilles-alcool

Un marginal, membre du groupe angoumoisin  des « SDF alcoolisés » témoigne: « Je viens ici pour rejoindre mes amis. C’est vrai, il y a de l’alcool et de la drogue. Quand on vit dans la rue, on a besoin de béquilles. Je comprends que ça gêne les gens. Mais c’est un peu radical, comme solution, non? Peut-être que la médiation aurait suffi, on aurait pu se déplacer dans un coin un peu plus reculé. Tout ce qu’on veut, c’est être entre potes. »

Entre « potes » ? A Angoulême ? Sur des bancs publics ?

A demain

Nuit de Noël à Angoulême (ou comment museler un troupeau de SDF alcoolisés depuis des années)

Bonjour

Est-ce parce que la municipalité est UMP ? Etait-ce  Noël ? Cela a donné un triste conte pour enfants risquant de ne pas être sages. Reprise par l’Agence France Presse l’information a été révélée par La Charente Libre . Cela se passe à Angoulême :

Discrétion assurée

« La mise en place a été aussi discrète que le dispositif est radical. Depuis ce mercredi matin, la ville a totalement grillagé les neufs bancs installés le long du Champ-de-Mars. Evidemment, le dispositif vise directement les marginaux qui s’y assoient régulièrement.

Et cette spectaculaire décision, qui n’a jamais été évoquée publiquement, est faite pour durer. « Au départ, ils voulaient les enlever complètement mais c’était compliqué avec ces blocs de béton, explique une commerçante du petit marché de Noël qui a aussi entendu que la ville « allait ensuite y mettre des galets ».

Un choix qui ne manque pas de faire réagir, comme c’est déjà le cas sur les réseaux sociaux mais aussi dans la rue piétonne »:

Petits commerçants

La municipalité (UMP) a expliqué avoir pris l’initiative en concertation avec les commerçants, car les bancs en question étaient « utilisés quasi-exclusivement par des personnes qui se livrent à une alcoolisation récurrente, tous les jours » (sic). « Nous tenons compte aussi des doléances des passants, des riverains », a déclaré Jean Guiton, adjoint chargé de la sécurité. Des incidents, bagarres alcoolisées, impliquant des SDF, parfois avec des chiens, n’étaient pas inhabituels ces dernières années sur le Champ de Mars.

Galets grillagés

L’élu angoumoisin a précisé que la date de pose des grillages, veille de Noël, était fortuite, et que la mesure s’inscrivait dans un dispositif « global » qui comprendra de la vidéo-surveillance, une police municipale renforcée, mais aussi une médiation sociale auprès de SDF, dont une vingtaine ont été accompagnés mardi 23 décembre en activités sportives. Il a ajouté que la disposition « n’est pas définitive », et pourrait être réévaluée, une fois la vidéo-surveillance en place, si celle-ci s’avère efficace. Selon des commerçants, une idée initiale était de remplir les grillages avec de la verdure, ou des galets.

Empoisonnements

Les bancs « encagés » ont suscité un flux de réactions sur les réseaux sociaux ainsi que sur le site de La Charente Libre. Certains internautes applaudissant, d’autres dénonçant une « indignité locale » en période de Noël, d’autres enfin soulignant qu’incivilités, bagarres, mendicité agressive, « empoisonnent le Champ de Mars depuis des années », mais que ces « horribles grillages » ne sont peut-être pas la solution.

Dysfonctionnement

A l’heure où ses lignes sont écrites les messes de Noël vont commencer dans la cité d’Angoulême ; Désespérer ? Voici ce que vient de révéler La Charente Libre :

« Ce mercredi soir, le cabinet de Xavier Bonnefont reconnaissait un dysfonctionnement après l’installation de grillages sur les neuf bancs publics de la place du Champ-de-Mars. «Nous avions plutôt prévu de les installer après les fêtes et d’y mettre dans la foulée des galets pour respecter l’aspect esthétique et minéral de la place. Nous n’excluons pas de retirer provisoirement les grilles», explique le directeur de cabinet Antoine Truffaux.

Une décision devrait être prise ce vendredi. La partie en bois des bancs aurait dû être aussi enlevée, les blocs de béton étant là à l’origine pour empêcher une voiture de foncer dans la galerie. «Il n’était pas non plus nécessaire de mettre les grilles aussi hautes.»

Mais sur le fond, l’objectif reste le même: répondre à la demande des commerçants. »

A demain