Avortement : l’Ordre des médecins français n’est plus pleinement en phase avec le Vatican

Bonjour

La médecine et la religion aident, aussi, à prendre la mesure du temps qui passe. En  octobre 1940 une loi crée, en France, un « Ordre des médecins ». Il sera dissous en 1944 et institué sous une nouvelle forme en 1945.

De 1973 à 1981 c’est le Pr Jean-Louis Lortat-Jacob qui préside le Conseil national. Dès sa nomination, confronté à un manifeste de médecins réclamant la dépénalisation de l’avortement ce chirurgien désigne les signataires du manifeste comme une « association de malfaiteurs ». Une initiative qui ruinera durablement l’image de cette institution ordinale que François Mitterrand, en dépit d’un engagement électoral pré-1981, ne dissoudra pas.

Nous sommes en 2018. Dans son homélie prononcée lors de sa traditionnelle audience place Saint-Pierre le pape François a, 10 octobre, qualifié de « tueurs à gages » les médecins pratiquant des IVG.  C’était une homélie consacrée au commandement biblique de « ne pas tuer ».

« Interrompre une grossesse, c’est comme éliminer quelqu’un. Est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème ?  Ce n’est pas juste de se débarrasser d’un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C’est comme avoir recours à un tueur à gages pour résoudre un problème. »

Le pape François a ensuite fustigé « la dépréciation de la vie humaine », en raison des guerres, de l’exploitation de l’homme et de l’exclusion. Et  d’ajouter à cette liste l’avortement « au nom de la sauvegarde d’autres droits ». « Mais comment un acte qui supprime la vie innocente peut-il être thérapeutique, civil ou tout simplement humain ? », a encore demandé le souverain pontife. En juin, le souverain pontife avait déjà comparé l’avortement pratiqué en cas de handicap du fœtus à un eugénisme « en gants blancs », comme celui pratiqué par les « nazis ».

 « Au siècle dernier, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour veiller à la pureté de la race. Aujourd’hui nous faisons la même chose en gants blancs. Pourquoi ne voit-on plus de nains dans les rues ? Parce que le protocole de nombreux médecins dit : il va naître avec une anomalie, on s’en débarrasse. »

Réconciliation

 La Croix rapporte en outre que le 18 mai dernier le pape avait comparé les expérimentations sur des embryons humains et l’avortement d’enfants à naître malades, aux pratiques du médecin nazi Josef Mengele et aux Spartiates qui jetaient les nourrissons faibles du haut d’une montagne. « Nous faisons pareil aujourd’hui, avait-il poursuivi, mais dans les laboratoires et les cliniques. »

Le Conseil national de l’Ordre des médecins français allait-il réagir ? Lointain successeur du Pr Lortat-Jacob le Dr Patrick Bouet vient d’adresser (lettre datée du 11 octobre, lendemain de l’homélie vaticane)  un courrier au représentant du souverain pontife en France, Mgr Luigi Ventura – courrier consulté le 12 octobre par l’Agence France-Presse.

Le pape « a prononcé des mots très durs sur l’avortement, qui ont fortement ému la communauté médicale française que j’ai l’honneur et la responsabilité de représenter » écrit le président du Conseil national de l’Ordre des médecins français.

« Comment ne pas réagir à des termes d’une telle violence, alors que les professionnels de santé ont fait vocation d’écoute, d’aide et de soutien à leurs concitoyennes pour les accompagner dans des moments parfois difficiles de leur vie, et pour leur assurer un accès à l’interruption volontaire de grossesse dans les meilleures conditions possibles si elles en expriment le souhait ? »

« Si je comprends que sa Sainteté, au nom de sa foi, souhaite défendre des principes importants pour l’Eglise qu’il dirige [le Conseil national de l’Ordre] ne peut accepter que l’anathème soit ainsi jeté sur l’ensemble du corps médical, qui s’en retrouve stigmatisé. [L’Ordre]  ne peut non plus tolérer que la souffrance physique, psychique et morale vécue par des femmes en détresse, parfois en grande souffrance quand elles ont recours à l’interruption volontaire de grossesse, soit niée.

« Je perçois aujourd’hui, Monseigneur, l’émotion et l’incompréhension ressenties par les médecins et les femmes ainsi désignées, et souhaite vous les faire connaître en leur nom ».

Les médecins catholiques vont-ils, à leur tour, dénoncer les propos tenus en leur nom par le Dr Bouet ? Et après ? Dieu seul sait combien de temps il nous faudra encore patienter avant la réconciliation ?

A demain

Avortement : quel chrétien accuse le médecin d’être un «tueur à gages», «en gants blancs» ?

Bonjour

Le pape François est sur ses nuages. Et il foudroie : dans son homélie prononcée lors de sa traditionnelle audience place Saint-Pierre il a, mercredi 10 octobre, qualifié de « tueurs à gages » les médecins pratiquant des IVG.  Une homélie consacrée au commandement biblique de « ne pas tuer ».

« Interrompre une grossesse, c’est comme éliminer quelqu’un. Est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème ?  Ce n’est pas juste de se débarrasser d’un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C’est comme avoir recours à un tueur à gages pour résoudre un problème. »

Le pape François a ensuite fustigé « la dépréciation de la vie humaine », en raison des guerres, de l’exploitation de l’homme et de l’exclusion. Et  d’ajouter à cette liste l’avortement « au nom de la sauvegarde d’autres droits ». « Mais comment un acte qui supprime la vie innocente peut-il être thérapeutique, civil ou tout simplement humain ? », a encore demandé le souverain pontife.

Evoquant les enfants à naître avec un handicap, il a critiqué les conseils donnés aux parents d’interrompre la grossesse. « Un enfant malade est comme chaque nécessiteux de la terre, comme une personne âgée qui a besoin d’assistance, comme tant de pauvres qui ont du mal à joindre les deux bouts », a-t-il affirmé, en estimant qu’il s’agissait aussi d’un « don de Dieu capable de te sortir de l’égocentrisme ».

En juin, le souverain pontife avait déjà comparé l’avortement pratiqué en cas de handicap du fœtus à un eugénisme « en gants blancs », comme celui pratiqué par les « nazis ».

« Au siècle dernier, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour veiller à la pureté de la race. Aujourd’hui nous faisons la même chose en gants blancs. Pourquoi ne voit-on plus de nains dans les rues ? Parce que le protocole de nombreux médecins dit : il va naître avec une anomalie, on s’en débarrasse. »

Et La Croix rapporte que le 18 mai dernier, il avait comparé, dans un discours non-publié au bureau européen de la fédération One of us, les expérimentations sur des embryons humains et l’avortement d’enfants à naître malades, aux pratiques du médecin nazi Josef Mengele et aux Spartiates qui jetaient les nourrissons faibles du haut d’une montagne. « Nous faisons pareil aujourd’hui, avait-il poursuivi, mais dans les laboratoires et les cliniques. »

Le pape François est parfois, ici ou là, qualifié de progressiste.

A demain

PMA : le gouvernement actuel défend le principe de l’anonymat des cellules sexuelles

Bonjour

C’est un scoop de La Croix (Loup Besmond de Senneville). Qui nous révèle que notre gouvernement a fait parvenir vendredi 5 octobre à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) un document défendant le principe de l’anonymat des donneurs de gamètes – tout en faisant état d’un débat au sein de la société française sur ce sujet devenu d’une particulière sensibilité. « Le document est d’importance, dans le contexte particulièrement sensible des débats sur la révision des lois de bioéthique » rappelle La Croix.

Pourquoi maintenant ? Ce texte de 17 pages est destiné à éclairer les juges de Strasbourg, qui examinent actuellement deux dossiers d’enfants nés du don et demandant d’accéder à l’identité de leur géniteur : ceux d’Audrey Kermalvezen, membre de l’association Origines, et de Clément Silliau-Roussial, le vice-président de l’association PMAnonyme. La Croix :

« De nature juridique, le document constitue essentiellement une défense du principe d’anonymat des donneurs de gamètes actuellement en vigueur dans le droit français. Pour constituer sa ligne de défense, la France adopte plusieurs axes. D’abord, elle présente l’anonymat comme un moyen de protéger à la fois les donneurs « de toute dérive pécuniaire ou pression psychologique », les parents et l’enfant. Pour ce dernier, l’anonymat constitue « la moins mauvaise solution », peut-on lire. Tout cela constitue, d’après la France, un « équilibre entre les intérêts en présence ». Ensuite, la France estime devoir disposer en la matière d’une « marge d’appréciation ».

« Elle rappelle ainsi qu’« il n’existe à l’heure actuelle aucun consensus européen sur le régime de l’accès par les enfants issus d’un don de gamètes aux données concernant les donneurs ». Enfin, le gouvernement aborde le cas des enfants nés sous X qui peuvent avoir accès, depuis 2002, à des données sur la femme qui les a portés. Cette situation n’est « pas transposable à celle d’un enfant né d’une PMA avec donneur », souligne le gouvernement. Qui justifie du même coup une différence de traitement entre « nés sous X » et « nés du don ».

« Le don de gamète est un acte solidaire et responsable qui, à aucun moment, ne place l’enfant issu de ce don dans une situation de détresse et d’interrogation par rapport à son histoire assimilable à celle qui caractérise l’abandon d’enfant », peut-on encore lire dans ce document. Et le gouvernement d’exposer longuement l’état du débat sur l’accès aux origines dans la société française. Il rappelle notamment la position du Comité consultatif national d’éthique, favorable à une forme d’accès aux origines, ainsi que celle du Conseil d’État, qui propose que l’enfant né d’un don puisse accéder à l’identité du donneur – à condition que celui-ci donne son consentement au moment de la demande formulée par le premier enfant né de son don.

Le gouvernement estime en outre que le débat organisé lors des Etats Généraux de la bioéthique « n’a pas permis de dégager d’option privilégiée à ce titre, les associations étant partagées sur le sujet, il a permis de mettre en évidence l’existence d’une revendication de l’accès aux origines des enfants nés d’une PMA de la part des jeunes ayant pris part au débat ».

Pour autant le citoyen appréciera que son gouvernement ajoute que ces « travaux préparatoires » « ne préjugent pas du contenu du projet de loi » en la matière. Et le même citoyen de patienter. A l’heure où ces lignes sont écrites le gouvernement doit changer. Et nul ne sait qui, dans le prochain, rédigera l’avant-projet de loi.

A demain

 

« PMA pour toutes » : le Conseil de l’Ordre des médecins accusé de manœuvres politiques

Bonjour

C’était écrit, c’est publié. Dans une tribune publiée aujourd’hui dans Le Figaro : plus de 340 médecins 1  protestent contre la position du Conseil national de l’Ordre des médecins qui, auditionné par l’Assemblée nationale, a déclaré ne pas être opposé à la légalisation de la PMA pour les femmes seules et pour les couples de femmes.

Une institution ordinale qui ne semble nullement troublé par l’utilisation d’une thérapeutique de la stérilité d’un couple hétérosexuel à des fins sociétales.

L’affaire avait été révélée le 19 septembre en exclusivité par La Croix (Loup Besmond de Senneville). « Une prise de position qui fera grand bruit » estimait le quotidien catholique. Une prise de position aussitôt applaudie par la ministre Agnès Buzyn invitée matinale de RTL. Tout, depuis, est expliqué sur le site ordinal central.  Avec cette peu banale et trop modeste affirmation :

«L’Ordre ne doit pas être une instance moralisatrice face à une demande sociétale. Si la société veut une aide médicale à la procréation (AMP) élargie aux femmes seules ou homosexuelles en couple, c’est à elle de trancher. L’Ordre ne peut s’y opposer.»

Hippocrate et son serment

Les médecins signataires de la tribune se désolidarisent de cette prise de position : elle leur semble « contraire à la vocation de la médecine et au serment d’Hippocrate ». Notamment parce que la PMA pour les femmes célibataires ou pour les couples de femmes « n’est pas une indication médicale » – au sens où la médecine est « un art dont les buts exclusifs sont de prévenir les maladies, restaurer les fonctions défaillantes de l’organisme, réparer les malformations anatomiques ».

« Au-delà de ces indications, tout acte intrusif chez une personne qu’on sait en bonne santé sort du champ médical, écrivent-ils.  C’est le cas de l’insémination artificielle avec sperme de donneur en dehors de la complémentarité homme-femme. Il est donc paradoxal pour ne pas dire antinomique que l’Ordre des médecins ne s’oppose pas à l’élargissement de la PMA. Le rôle de l’Ordre est pourtant de rappeler les limites et les exigences de notre profession. »

Plus largement, en ne s’opposant pas à la PMA non médicale, l’Ordre des médecins ouvre la porte à tous les abus :

« Qui pourra s’opposer demain aux demandes de couples hétérosexuels qui voudront un bébé parfait et se tourneront vers le corps médical pour répondre à leur attente au nom de l’égalité? Nous savons que le marché de la procréation est immense. Ouvrir la PMA non médicale aux femmes en bonne santé, c’est ouvrir le marché du corps humain. »

 Les signataires regrettent, euphémisme, que l’Ordre n’ait pas questionné l’ensemble de la profession médicale sur cette question fondamentale. « Il était facile de le faire par informatique durant les États généraux de la bioéthique auxquels l’Ordre s’est soustrait, observent-ils. Il ressort des sondages effectués sur la question que la majorité des médecins est hostile à l’extension de la PMA. Nous, médecins, avons l’impression d’avoir été utilisés à des fins politiques et idéologiques par l’institution censée nous représenter. Cela va créer des fractures dans notre profession. » Qui les réduira ?

A demain

 1 La liste complète des cosignataires peut être consultée ici

 

L’archevêque de Paris, docteur en médecine, déclare la guerre au comité national d’éthique

Bonjour

Les fleurets catholiques ne sont plus mouchetés – la poudre confessionnelle commence à parler. C’est une longue interview dans Le Parisien dominical. Celle d’un homme en ascension dans le paysage politique et médiatique national : Mgr Michel Aupetit, 67 ans, « une voix de crooner », médecin et archevêque de Paris : « L’archevêque de Paris s’engage. ‘’Entretien exclusif’’ Mgr Aupetit appelle les catholiques à se mobiliser contre toute évolution des lois de bioéthique » (Propos recueillis par Christine Mateus et Vincent Mongaillard). Voilà qui est clair. Avec, d’entrée, une charge sans précédent :

« Il y a longtemps que je pense que le Comité national d’éthique (CCNE) n’est plus ce qu’il était. J’ai connu celui du Pr Jean Bernard. Il avait été voulu [par François Mitterrand, en 1983] comme un comité des sages qui puisse s’exprimer de manière indépendante. Je ne sens plus cela aujourd’hui. Le résultat était attendu, ce qui est un peu inquiétant. On se demande pourquoi on a fait des Etats Généraux, ils n’ont aucun impact sur la décision finale. »

 Le Pr Jean-François Delfraissy, président du CCNE appréciera d’être, sur la question de la « PMA pour toutes », accusé par un évêque, d’inféodation au pouvoir exécutif et au président Macron.

Dans cet entretien l’archevêque-médecin reprend des arguments connus (naissance programmée d’un enfant « sans père », utilisation-destruction croissante d’embryons humains à des fins de recherche, dignité de l’homme bafouée) et formule des menaces à peine voilées. Contre l’extension de la PMA, il « appelle les catholiques à se mobiliser par une parole » et laisse les citoyens appeler à manifester. Si tel devait être le cas l’évêque médecin y participerait en tant que simple citoyen.

« À 66 ans, c’est un homme décrit comme affable par tous ceux qui l’approchent, écrivait Le Quotidien du Médecin en décembre dernier après l’annonce de sa nomination. Avec cette dimension de pasteur, que le pape actuel entend privilégier. Mais ce fils de cheminot qui tient aujourd’hui le conseil ‘’famille et société’’ de la Conférence des évêques de France se montre plutôt conservateur sur la morale, hostile à l’IVG, et au ‘’mariage pour tous’’ ».

Une tendance confortée par les thèmes de ses nombreux ouvrages , son opposition ouverte à la loi Taubira et sa participation (remarquée et controversée) à la « Manif pour Tous » du 26 mai 2013.  Et La Croix rappelait qu’il écrivait alors :

« Il ne convient pas qu’au nom d’un individualisme exacerbé, on crée une loi pour chaque catégorie de personnes. Sinon, pourquoi pas la polygamie ? L’inceste ? L’adoption d’un enfant par un frère et une sœur ? Pourquoi pas, en effet, “puisqu’ils s’aiment”, pour reprendre l’argumentation des partisans du “mariage homosexuel” ? »

Croiser le fer

Cinq ans plus tard, devenu l’un des plus haut dignitaire de l’Eglise de France, en connexion directe avec Rome et le Pape,  le voici qui accuse le CCNE et le gouvernement de mentir quand ils affirment à l’unisson que la légalisation de la PMA « pour toutes » n’ouvrira en aucune façon la voie à celle de la Grossesse pour Autrui (GPA).

« Je n’y crois pas une seconde. Lorsqu’il y  au le mariage pour tous on nous avait déjà affirmé qu’il n’y aura pas de GPA. Au non de quoi refuserait-on aujourd’hui la GPA ? »

Interrogé sur la proposition de loi de sénateurs PS visant à supprimer la clause de conscience qui permet à des médecins de ne pas pratiquer d’IVG il répond :

« C’est terrible. Cela signifie qu’on entre dans une forme de dictature qui dit ‘’ Vous n’avez pas le droit de penser, votre conscience doit être éteinte. »

Humiliation

Difficile, dans ce contexte, de ne pas rappeler quelques éléments politiques essentiels autant que paradoxaux. A commencer par les propos, il y a un an, du chef de l’État qui prêchait l’apaisement. Dans un entretien accordé le 15 octobre 2017 à TF1, interrogé sur le possible accès des femmes seules à la procréation médicalement assistée (PMA), Emmanuel Macron disait souhaiter «avoir ce débat de manière apaisée» durant l’année 2018. Tout en estimant «normal de reconnaître ce droit aux femmes seules et aux couples de même sexe», il prévenait: «Sur ces sujets de société, le politique ne doit pas imposer un choix en brutalisant les consciences».

C’était là une allusion aux affrontements suscités par l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe, instaurée durant le quinquennat de François Hollande. Quelques mois auparavant, en février 2017, dans un entretien à L’Obs, le candidat Macron avait aussi expliqué que les adversaires du mariage homosexuel avaient alors été «humiliés» car on leur avait insuffisamment «parlé».

Puis le même président, officiellement en quête d’apaisement, lors d’un désormais célèbre discours tenu au Collège des Bernardins, incitait les évêques de France à pleinement s’engager dans le débat public. C’était en avril dernier. Cinq mois plus tard les évêques de France partent en croisade médiatique- avec celui de Paris en tête d’un cortège qui est d’ores et déjà opposé au projet à venir de révision de la loi de bioéthique. Et qui dénonce, pour la première fois (publiquement), le mode de fonctionnement du Comité national d’éthique. Le Pr Delfraissy osera-t-il croiser le fer avec son confrère et évêque Aupetit ?

A demain

 

 

 

« PMA pour toutes »: Edouard Philippe n’est plus contre. Pourquoi ? Il ne nous le dit pas

Bonjour

Homme politique de droite Edouard Philippe a longtemps été « contre » l’élargissement de la pratique médicalisée de l’insémination artificielle avec donneur aux femmes seules ou aux couples de femmes. C’était, pourrait-on dire, dans l’ordre des choses de l’ancien monde. Puis Edouard Philippe a été nommé Premier ministre par le président de la République dont il avait pourtant dit (et écrit) le plus grand mal durant la campagne présidentielle.

Interrogé le 27 septembre 2018  lors de l’Emission Politique sur France 2, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré  être désormais « plutôt favorable » « à titre personnel » (sic) à cet élargissement qui, aujourd’hui, fait polémique.  A « titre personnel » ? Mais encore Monsieur le Premier ministre ?

Considérant la questions du remboursement par la Sécurité sociale Edouard Philippe s’oriente plutôt vers une réponse positive : « Je ne dis pas qu’il doit être généralisé tout le temps, mais peut-être que l’on peut se demander, si l’on est obligé d’aller dans le tout ou rien, si on ne peut pas regarder s’il y a des règles à mettre en œuvre pour éviter les dérives ».

Ce qui ne veut strictement rien dire. Quel tout ou rien ? Quels chiffrages ? Quelles « dérives » ?  Où l’on voit qu’Edouard Philippe peut, sur certains sujets, faire preuve de pédagogie et en même temps, sur d’autres, manier la langue de bois en souriant.

Une aile manquante

Et maintenant ? Dans la majorité présidentielle, désormais, les voix dissidentes se sont tues. Sauf celle  de voix dissidentes, de la député Agnès Thill (La république en marche, Oise), qui  dit « faire  désormais figure d’opposante de l’intérieur sur les questions de bioéthique ». 

« Lors de la campagne législative, j’étais plutôt pour, explique-t-elle. Mais mon opinion a évolué avec le temps, notamment à la faveur des auditions menées à l’Assemblée sur la bioéthique. Je ne me rendais pas compte des conséquences d’un tel changement. Désormais, j’ai changé d’avis. 

« D’un côté, on lance un plan pauvreté, notamment pour venir en aide aux mères seules, et de l’autre, on va créer des familles monoparentales et placer des enfants en situation de précarité affective et financière.  Bien sûr, les enfants se développent, ils sont normaux, brillants, ils peuvent réussir dans la vie. Mais il n’empêche qu’il leur manque une aile. »

Mme Thill est pleinement consciente d’être minoritaire au sein du groupe. « Il n’est tout de même pas interdit de réfléchir ! »  dit-elle. Elle votera « contre la révision de la loi ». Combien seront- ils à prendre exemple sur Mme Thill  ?

A demain

 

Tous les évêques de France partent doucement en croisade contre la « PMA pour toutes »

Bonjour

La guerre est déclarée. Après le « oui » quelque peu étonnant du Conseil national de l’Ordre des médecins, voici le « non » de l’Eglise catholique. Dans un texte signé de tous les évêques de France et publié aux Éditions Bayard-Mame Cerf 1 l’épiscopat prend position sur la PMA.

En plein débat sur la révision des lois de bioéthique, ils soulèvent cinq obstacles éthiques à l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.

Dans son édition de ce vendredi, La Croix publie des extraits du texte des évêques, révèle les coulisses de sa préparation, en fait la synthèse et analyse le texte. Pour étayer le texte, Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio répond aux questions de La Croix et explique que « l’enfant doit être voulu pour lui-même et non simplement pour satisfaire un désir d’adulte ». L’argument est connu. Mais encore ?

Le Figaro et Libération viennent de donner écho à ce texte. Nous y reviendrons sous peu.

A demain

(1) «La Dignité de la procréation», les évêques de France, coédition Bayard Éditions, Mame, les Éditions du Cerf.

« PMA pour toutes » : soudain le Conseil national de l’Ordre des médecins relança la polémique

Bonjour

Février 1973 le Pr Jean-Louis Lortat-Jacob, alors président du Conseil de l’Ordre des médecins dénonçait ouvertement les médecins partisans du droit des femmes à avorter. Septembre 2018 : le même Conseil national de l’Ordre annonce, à l’occasion d’une audition à l’Assemblée nationale, qu’il ne voit aucun obstacle à l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. L’affaire est révélée aujourd’hui 19 septembre en exclusivité par La Croix (Loup Besmond de Senneville). « Une prise de position qui fera grand bruit » estime le quotidien catholique. Une prise de position aussitôt applaudie par la ministre Agnès Buzyn invitée matinale de RTL.

Que pense précisément l’Ordre ? «  Nous considérons que cette demande est essentiellement sociétale », explique à La Croix le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie du Conseil national de l’ordre des médecins. « Si la société veut une AMP élargie, nous estimons que c’est à elle de trancher. Sur ce sujet sensible, il n’est pas dans notre rôle de dire ce qui est bien ou ce qui est mal. L’Ordre des médecins n’est pas une instance moralisatrice. »

Rien ici, de révolutionnaire. L’argumentaire est plus problématique : Le Dr Faroudja estime que « le rôle des médecins est d’apaiser les souffrances, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Or, le désir d’enfant est une souffrance, et le médecin est là pour l’entendre. » Il balaie l’argument, utilisé par les opposants à l’extension de la PMA, selon lequel il s’agirait là d’ouvrir un « droit à l’enfant ». On devrait plutôt, selon lui, parler « du droit d’accéder à une technique médicale spécialisée ». On devrait aussi parler d’une mesure qui transforme un geste thérapeutique (contre l’infertilité d’un couple) en une pratique qui ne le sera plus. Mais l’Ordre, ici, reste coi.

« Tout cela n’est pas très sérieux, commente son confrère Bertrand Galichon, président du Centre catholique des médecins français (CCMF). Nous ne sommes pas là pour répondre à n’importe quelle demande. À partir du moment où on tient de tels propos, on met clairement en danger la clause de conscience. »  Il voit dans cette prise de position une « remise en cause fondamentale de la place des soignants dans la société ». Avant d’interroger : « Allons-nous vers un horizon où les médecins seront simplement tenus de répondre aux demandes de la société sans pouvoir réfléchir sur leur fonction première? »

Ambiguïté

A dire vrai la position de l’Ordre n’est pas sans ambiguïté. « Clairement favorables à une évolution législative » selon La Croix les responsables nationaux de l’institution ordinale n’en soulignent pas moins les « conséquences » d’une extension de la PMA aux femmes seules ou aux couples de femmes homosexuelles. A commencer par la pénurie probable des spermatozoïdes de donneurs. « Comment fera-t-on?, s’interroge ainsi le Dr Faroudja. Il nous semble inacceptable de hiérarchiser les demandeurs. Couples homosexuels, hétérosexuels et femmes seules doivent être traités sur un pied d’égalité. »

Ce n’est pas tout, loin s’en faut. Le responsable de l’Ordre défend également « la liberté des médecins ». Faut-il prévoir une clause de conscience spécifique pour celles et ceux qui se refuseraient à pratiquer la « PMA pour toutes » ? Un sujet que vient d’aborder le Dr Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France lors d’une polémique sur l’ « IVG-homicide ».

« Le droit actuel, qui permet au médecin de refuser un acte médical pour des raisons personnelles à condition qu’il avertisse son patient et le dirige vers un autre praticien, est suffisant. Le refus doit être possible dans certaines circonstances, mais il ne doit jamais reposer sur la seule orientation sexuelle des patients, ce serait contraire aux règles de la déontologie », estime le Dr Faroudja.

La Croix observe que la position de l’Ordre se démarque de celle prise au printemps par l’Académie nationale de médecine. Dans sa contribution envoyée au Comité consultatif national d’éthique, celle-ci avait insisté sur « l’intérêt supérieur de l’enfant ». « L’assistance médicale à la procréation avec donneur prive volontairement l’enfant de la relation structurante avec deux adultes de sexe différent », pouvait-on y lire. Et La Croix de citer un sondage Exafield/Quotidien du Médecin réalisé en mai dernier : 44 % des médecins approuvaient l’extension de la PMA aux couples de femmes, 45 % s’y opposaient et 11 % ne se prononçaient pas. Et La Croix, enfin, de citer Raphaël Nogier, médecin lyonnais à l’origine d’une pétition signée par 1 700 de ses confrères pour s’opposer à l’extension de la PMA au nom de la défense du « rôle de la médecine ».

Nous parlions de 1973. Rappelons aussi qu’en mars 2013 le Dr Michel Legmann, alors président du Conseil de l’Ordre expliquait être d’accord avec les propos de son confrère François Olivennes, gynécologue-obstétricien exerçant dans le secteur privé. Ce dernier réclamait la possibilité légale, en France, pour les femmes homosexuelles d’avoir recours à l’1AD et de ne plus aller gare du Nord à Paris pour en bénéficier une heure trente plus tard à Bruxelles. « Nous ne devons pas nous retrouver dans la même hypocrisie que celle qui a entouré le contexte de la loi Veil sur l’IVG, tonne-t-il. Or nous en sommes-là ! Nous ne devons pas être en retard d’un train comme nous l’avons été avec l’IVG. »

A demain

 

 

A demain

 

 

 

Yves Lévy, PDG de l’Inserm jette l’éponge : le conflit d’intérêts n’avait que trop duré

Bonjour

Il aura donc fallu attendre plus d’un an. La question avait été publiquement soulevée dans la presse en mai 2017, au lendemain de la nomimation d’Agnès Buzyn au poste de ministre des Solidarité et de la santé. « Peut-on être la ministre de tutelle de… son mari ? » demandait, jésuitiquement, La Croix (Pierre Bienvault).

« La question se pose de manière très concrète depuis l’entrée au gouvernement d’Agnès Buzyn, nommée au portefeuille des Solidarités et de la Santé. En effet, elle est aussi mariée au Pr Yves Lévy, président-directeur général de l’Institut national de la santé et la recherche médicale (Inserm). Or, cet important organisme public est placé sous la double tutelle du ministère de la Recherche et de la Santé. Bref, le Pr Lévy est désormais sous la tutelle de sa femme, ce qui n’est pas sans poser un problème à un moment où la prévention des conflits d’intérêts des ministres est une priorité affichée par le président de la République. »

Agnès Buzyn, hier encore présidente du Collège de la Haute Autorité de santé (HAS) affirmait alors que la question serait vite réglée. Elle ajoutait aussi que son mari sera maintenu dans ses fonctions.  « Le problème est clairement identifié et va être traité. Il appartient maintenant au secrétariat général de l’Elysée d’examiner quelle est la modalité juridique la plus adaptée. Mais une chose est certaine : Mme Buzyn n’aura pas à prendre de décisions concernant l’Inserm » déclarait à La Croix le cabinet de la nouvelle ministre.

Solution bigrement bancale

Régler sans larmes ce conflit d’intérêts ? On pouvait imaginer le « déport systématique » – une procédure prévue par la loi du 29 décembre 2011 de renforcement de sécurité sanitaire (gouvernement Fillon) et qui permet de sauver les apparences pour ne pas être à la fois juge et partie. Difficile. « Pour un ministre de la Santé, l’Inserm n’est pas un domaine occasionnel, mais un sujet d’activité quasi quotidien » observait Le Monde (François Béguin, Paul Benkimoun).

Une piste, selon La Croix : un décret du 16 janvier 2014 relatif à la prévention des conflits d’intérêts dans l’exercice des fonctions ministérielles. Un ministre estimant se trouver en situation de conflit doit en informer par écrit le Premier ministre en « précisant la teneur des questions pour lesquelles il estime ne pas devoir exercer ses attributions ». Un décret détermine alors les attributions que le Premier ministre exerce en lieu et place du ministre intéressé. Édouard Philippe exercerait alors la cotutelle de l’Inserm avec le ministre de la recherche.

Ce fut la solution, légale mais bigrement bancale, qui fut alors retenue. Puis le problème fut de nouveau posé, cette année, avec le processus de désignation du nouveau PDG de l’Inserm. M. Lévy allait-il demander à prendre la succession de lui-même pour un nouveau mandat de quatre ans le conduisant à la fin du quinquennat ?

« Yves Lévy, qui a tenté de se faire renommer discrètement, devra passer devant une commission s’il veut se succéder à lui-même en juin, expliquait, en avril dernier Anne-Sophie Mercier dans Le Canard Enchaîné. Une façon de le dissuader, sans doute, alors que sa femme pèse de tout son poids, selon certains, en faveur de sa reconduction. » Qui l’emporterait ? Des rumeurs donnaient Agnès Buzyn perdante.

Les rumeurs ont gagné et le Palais de l’Elysée vient de trancher. M. Lévy « reste en charge de l’intérim à la tête de l’Inserm » viennent de faire savoir, dans un communiqué les services du Premier ministre. Ajoutant un savoureux : « le processus de recrutement du PDG de l’Inserm sera relancé dans les prochaines semaines ».

Autres fonctions

« Ce processus avait pourtant déjà commencé, puisque des candidats avaient été entendus le 21 juin à huis clos par une commission ad hoc » précise l’AFP. Qui traduit : le Pr Yves Lévy, mari de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, a retiré sa candidature pour un nouveau mandat à la tête de l’Inserm, organisme public de recherche médicale. L’Inserm indique dans un communiqué que M. Lévy avait « adressé ce jour à l’ensemble des personnels de l’Inserm un message expliquant sa décision ». Message encore tenu secret.

La suite est sans surprise, qui enfonce toutefois le clou. « Le gouvernement prend acte » de sa décision « de retirer sa candidature à un renouvellement à la présidence de l’Inserm ». Le gouvernement rappelle que « l’ensemble des procédures permettant d’éviter tout conflit d’intérêt entre l’Inserm et la ministre des Solidarités et de la Santé ont été mises en oeuvre de façon continue depuis mai 2017 ».

Les noms des candidats à la succession de M. Lévy n’ont pas été révélés et ce « conformément à la réglementation, pour permettre d’attirer les meilleurs postulants » (sic). Seuls deux ont choisi de rendre publique leur candidature : Jessica Zucman-Rossi (Inserm, université Paris-Descartes) et Philippe Froguel (CNRS, université de Lille et Imperial College de Londres).

Quant aux services du Premier ministre, ils précisent que M. Lévy, 60 ans, « sera prochainement appelé à d’autres fonctions ». Qui en aurait douté ?

A demain

Chirurgie du sein : le directeur de l’assurance maladie dénonce des inégalités de mortalité

Bonjour

5 juillet 2018. Nicolas Revel est l’invité matinal de RTL (Elisabeth Martichoux). Les auditeurs et les auditrices connaissent mal cet homme de 51 ans, fils de Jean-François Revel et de la journaliste Claude Sarraute, et frère du moine Matthieu Ricard. Ancien porte-parole, puis directeur de cabinet de Bertrand Delanoë  maire de Paris, pui promu conseiller maître à la Cour des comptes avant d’être nommé par François Hollande secrétaire général adjoint de la présidence de la République, en tandem avec Emmanuel Macron.

Depuis novembre 2014 il est, poste important, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnam). Que vient-il nous dire, si tôt, sur RTL (on peut l’entendre ici) ? Que le célèbre « trou » est comblé, que les caisses sont (presque) à l’équilibre et que nous pouvons recommencer à démenser pour notre santé ? Pas vraiment : il nous faudra faire deux milliards d’euro d’économies l’année prochaine.

« Nous avons besoin de faire des économies parce que notre système de santé ne pourrait pas augmenter de 4% – de 8 milliards –  par an, affirme Nicolas Revel. Ce que nous cherchons à faire chaque année, par les fameuses économies, c’est de faire en sorte que notre système de santé progresse d’à peu près 4 milliards de plus.

« La sécurité sociale rembourse à peu près 200 milliards d’euros chaque année. Cela nous situe dans une moyenne haute avec nos voisins européens, et je crois que nous avons un système qui est globalement efficace (…) même si je pense qu’il a encore des marges d’efficacité devant lui. »

Accusation inattendue

Mais Nicolas Revel, sur RTL, a un autre message à faire passer , nettement plus inattendu : la mise en cause de système actuel de chirurgie du sein (50 000 femmes concernées chaque année dans 570 services).  Un rapport de la Cnam vient de mettre en lumière le fait que  les femmes opérées d’un cancer du sein dans un établissement à faible activité ont un surrisque de mortalité de 82 % par rapport à un établissement où plus de 150 interventions sont réalisées chaque année. Et, selon Nicolas Revel beaucoup trop d’hôpitaux ou de cliniques sont aujourd’hui en dessous du seuil réglementaire de « 30 cancers opérés par an ». Le sujet avait, la veille, été traité  dans La Croix (Pierre Bienvault).

Depuis 2009, un établissement hospitalier ne peut pratiquer une chirurgie cancérologique qu’à la condition de faire un minimum d’interventions chaque année. « Avant la fixation de ces seuils, de très nombreux établissements opéraient des cancers du sein tout en ayant une faible activité, résume La Croix. Ainsi, 500 hôpitaux ou cliniques réalisaient moins de 24 interventions dans l’année. Soit deux cancers du sein opérés par mois. La mise en place du seuil, en 2009, a permis de clarifier l’offre. Mais il reste du chemin à faire. Ainsi, en 2014, 159 établissements ont encore opéré des cancers du sein tout en étant en dessous du seuil de trente interventions annuelles. »

Or cette faible activité ne serait pas sans avoir une influence sur la mortalité. En 2012, le taux de mortalité des patientes, dans l’année ayant suivi l’intervention chirurgicale, était deux fois plus élevé dans les établissements en dessous du seuil par rapport aux établissements opérant plus de cent cancers du sein dans l’année.

Ce seuil d’activité devrait être relevé estime le Pr Marc Espié, responsable du centre des maladies du sein de l’hôpital Saint-Louis à Paris. « Il faudrait passer à 50 interventions au minimum par an », dit-il dans La Croix. Mais pour Nicolas Revel il faut aller plus loin et fixer un seuil minimal de 150 interventions annuelles, comme en Allemagne, en Italie et en Espagne. Dans ce cas, 338 établissements français ne pourraient plus pratiquer cette activité.

A demain