Marisol Touraine : son avenir politique swingue autour de la «majorité présidentielle»

Bonjour

Swing. Bientôt nous ne parlerons plus d’elle. Ou beaucoup moins. Pour l’heure, comme tant d’autres, elle est en marche pour reconquérir son « fief » électoral. Le « fief » de Loches (Indre-et-Loire) et une démarche bien délicate. Sur place La Nouvelle République (Pierre Calmeilles) nous dit tout et nous tient en haleine. Marisol Touraine candidate aux législatives vient de parler: elle veut s’engager « sous les couleurs de la majorité présidentielle ». Elle l’ a annoncé à l’ombre du vieux donjon, devant une quarantaine de militants et sympathisants réunis pour l’inauguration de sa permanence de campagne.

 « Je le dis sans ambages ni ambiguïté, je souhaite le succès du nouveau président de la République. Et j’inscris clairement ma candidature dans le cadre d’une majorité présidentielle, a-t-elle martelé. Je suis socialiste, ou sociale-démocrate. Comme vous voulez : aujourd’hui, les mots swinguent un peu. » Swinguer est le mot.

Marisol Touraine explique encore qu’elle entend bien, demain, pouvoir « peser » sur les décisions d’Emmanuel Macron et de son futur gouvernement dans un sens favorable aux valeurs de la gauche. « Si je m’inscris dans la majorité présidentielle, c’est que je souhaite que les projets que j’ai menés en tant que ministre de la Santé se poursuivent » dit-elle encore.

Campagne et nombrils

Question cruciale pour son avenir politique : aura-t-elle face à elle un candidat estampillé macroniste ? L’ancienne ministre avoue « ne pas savoir » à La Nouvelle République .  Un élu macroniste du Lochois aurait récemment laissé entendre au quotidien que Marisol Touraine aurait le champ libre. Mais nous sommes là au mode conditionnel.

Et La Nouvelle République, toujours elle, de brosser le portrait de la Franco-brésilienne Virginia Marquès, 59 ans, enseignante en sociologie et candidate potentielle de « La République en Marche! » dans la même circonscription et qui espère être retenue par son jeune parti en dépit de Marisol Touraine. Elle parle « d’opportunisme » de l’ancienne ministre sans vouloir pour autant polémiquer avec elle. Mme Marquès est une ancienne « mitterrandienne » jamais encartée au PS. Elle a présenté son dossier par internet, en janvier avant d’être auditionnée à la mi-avril, par téléphone.

Virginia Marquès n’a eu aucun contact avec Marisol Touraine. « Moi, j’ai fait la campagne d’En Marche! depuis le début, collage, tractage, alors que Marisol Touraine faisait campagne pour elle-même, dit-elle. Sa façon de faire est ancienne. Mais le choix ne m’appartient pas. Si je ne suis pas candidate ? On verra ce que je ferai, mais je ne veux pas de polémique ! Je ne me présente pas pour mon nombril… ! ». Swing.

A demain

Post Swing:  Virginia Marquès n’a pas été retenue dans la première liste de son mouvement. La 3e circonscription serait donc a priori conservée pour Marisol Touraine qui aura tout misé pour ne pas avoir de candidat « La République en marche » face à elle. C’est là une situation comparable à celle de Manuel Valls dans l’Essonne. Marisol Touraine partirait avec son étiquette PS tout en se revendiquant de la majorité présidentielle.

Dans La Nouvelle République Marc Angenault, maire LR de Loches et lui aussi candidat, constate que Marisol Touraine « est très bonne équilibriste. « PS » en tentant d’être aussi « En Marche », elle est comme le cycliste qui doit continuer à pédaler pour éviter la chute […] Elle participe au bilan désastreux du quinquennat Hollande […] Enfin, à une époque de renouvellement de la vie politique, je ne suis pas certain que l’attelage Touraine-Beffara [son suppléant] représente une nouvelle ère de la politique française ».

 

L’histoire de la jeune femme qui commence sa journée avec une bouteille de Martini blanc

 

Bonjour

Depuis deux ans elle commence avec l’aube. Du Martini blanc le plus souvent. Un jour la béquille lâche et là voilà devant le tribunal correctionnel de Tours  – une audience fidèlement  rapportée par La Nouvelle République (Vanina Le Gall). Tout y est dit des antécédents, de l’addiction, de la prison. On y lit comme dans un livre. Seule la fin reste à écrire, avec ou sans l’aide de la justice.

La jeune femme est derrière la vitre du box des prévenus. Une enfance marquée par la maladie alcoolique de celui qu’elle crut être son père jusqu’à l’âge de 11 ans.  Placements divers. Entrée dans la délinquance. Arrive l’héroïne – puis un traitement qui ouvre la porte de l’alcool. « Une fuite en avant » qui l’a déjà conduite devant la justice puis deux mois en prison. Vit dans le Berry avec son compagnon et ses deux enfants de 3 ans et 5 mois. Surendettement. Chômage. Le 20 mars, décide de faire un break. Finit par poser ses valises chez l’ex-compagne de son père biologique.

N’importe quoi

Fin mars, le soir tombe à Loches, dans le sud de la Touraine. Vole une voiture, accident, alcoolémie à 3,17 g/l. Comparution immédiate. La prévenue, la malade, parle d’elle mieux que personne :

« J’ai un gros souci avec l’alcool. A partir du moment où je bois, ma personnalité change du tout au tout et je fais n’importe quoi. Je rends tout le monde malheureux. Beaucoup de gens essayent de m’aider mais je n’arrive pas à m’empêcher de boire (…) L’appel de l’alcool est plus fort que tout, sauf quand je suis surveillée (…) Quand je suis alcoolisée, je suis débile. »

Aujourd’hui,  devant la justice de son pays, Éva a « vraiment envie » de s’en sortir. Que va réclamer la société ? Le vice-procureur : « Il faut que ça s’arrête. On a essayé beaucoup de choses ; or, rien n’a fonctionné pour éviter la récidive ». Elle demandera cinq mois de prison ferme et mise à l’épreuve pendant sept mois. Éva sera finalement condamnée à dix mois de prison ferme. Et elle devra se faire soigner.

A demain

Excitations sexuelles de parents d’élèves : l’affaire arrive devant le Conseil d’Etat

Bonjour

Il y a quelques mois l’affaire remuait les consciences, faisait la Une du Monde. Une affaire d’excitations sexuelles aux frontières de l’impensable. Aujourd’hui l’information est plus que discrète, comme camouflée, en bas de la page 12 de l’édition(Indre-et-Loire)  du jour de La Nouvelle République. (Nicolas Rimbaux). C’est pourtant là un vrai rebondissement.

Attouchements divers

Très bref résumé des épisodes précédents. Cela commença  il y a huit mois dans la commune de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Une mère d’élève accusait une institutrice d’avoir, dans sa classe, fait se déshabiller un petit garçon et une petite fille. Propos divers et attouchements sexuels. Scandale. Relais et multidiffusions des accusations sur la Toile. Exacerbations et échauffement des esprits par l’association « Jour de Retrait de l’Ecole ». Une sale histoire et une institutrice bien seule dans la tourmente.

Tract peu propre

Nous étions alors à la veille des dernières élections municipales. Peu auparavant un tract avait été diffusé dans la ville. Un tract qui avait tous les attributs de celui de la liste emmenée par Frédéric Augis (UMP). Un sale tract qui accusait le maire sortant Philippe Le Breton (PS), d’avoir imposé la théorie du genre dans les écoles de Joué-lès-Tours.

Au final M. Augis l’emportait (de 206 voix – 14 468 suffrages exprimés) sur M. Le Breton militant affiché de la laïcité, jusqu’alors donné largement favori. Fraîchement élu le nouveau maire reconnaissait  publiquement avoir adressé une lettre à une électrice de la commune. « Vous le savez comme moi, malgré les dénégations de la gauche de Philippe Le Breton, la théorie du genre est présente dans les écoles jocondiennes. » Un mensonge dénoncé par l’Education nationale.  

Surprise générale

Saisine de la justice administrative. Puis,  fin octobre et à la surprise assez générale, le tribunal administratif d’Orléans validait ces élections entachées.  On croyait le scandale enterré. C’était compter sans plusieurs électeurs qui firent appel de cette décision. Requête devant le Conseil d’État dans laquelle ils demandent l’annulation du jugement. La plus haute juridiction administrative n’a pas encore fixé de date pour l’audience. Celle-ci pourrait toutefois se tenir avant la fin de l’année. Le pire n’est pas encore certain.

A demain

Un prématuré est-il objet d’« acharnement thérapeutique » au CHU de Poitiers ?

Bonjour

Pour l’heure c’est une affaire sans nom propre. Elle émerge sur la toile via l’Agence France Presse. Résumons-là, autant que faire se peut. Cela se passe au CHU de Poitiers. Les parents d’un bébé grand prématuré, aujourd’hui pris en charge au sein de l’établissement, réclament de mettre fin aux soins prodigués à leur enfant. Les principaux éléments du dossier ont été révélés ce matin du 16 septembre par La Nouvelle République. (Sylvaine Hausseguy)

« Alerter l’opinion » ?

« Depuis plus d’une semaine, on a pris cette décision. Qui veut une vie de handicap pour son fils ? S’il y a des familles qui le souhaitent, nous, nous ne le souhaitons pas », a témoigné auprès d’un correspondant de l’AFP le couple de trentenaires originaire de Charente-Maritime, près de Saintes. Un couple « qui souhaite alerter l’opinion sur cette question ». Mais pourquoi « alerter » , Et quelle « opinion » ?

« On ne nous assurera jamais qu’il pourra vivre par la suite. Nous savons qu’il a de graves séquelles, mais ils veulent le maintenir en vie. On l’a vu pleurer, il s’agite et on nous dit ‘’Ne vous inquiétez pas, il ne souffre pas’’. C’est très difficile » ajoutent les parents.

« Evaluation » versus « acharnement »

Que sait-on d’autre ? Que le « petit garçon » a été prénommé Titouan. Qu’il est né le 31 août, près de quatre mois avant terme. Qu’à sa naissance, il ne pesait que 900 grammes. On sait aussi ce que disent les parents : que Titouan « a fait une hémorragie interne cérébrale ». Et –toujours selon eux – qu’il  est impossible pour les médecins de prédire aujourd’hui le degré de son handicap à venir.

Les parents parlent à La Nouvelle République ? Les médecins répondent sur les ondes : « Il faut toujours prendre du recul pour savoir quelle est la situation de l’enfant. Nous ne sommes pas dans un acharnement, mais dans un accompagnement le temps de l’évaluation, pour être certains d’apporter les meilleures informations possibles, a déclaré, sur France Bleu, le Pr Fabrice Pierre, chef du service gynécologie-obstétrique du CHU de Poitiers.  Pour être sûr de pouvoir appréhender le type de séquelles, on ne peut pas le faire de façon précipitée. Il faut quelques semaines pour l’évaluer. »

Le verdict attendu de Paris

Comment sortir de l’impasse désormais médiatisée ? Face à la demande répétée des parents, l’équipe de néonatalogie du CHU de Poitiers a sollicité l’avis d’un groupe d’éthique de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). On attend son verdict. S’il devait conclure dans les termes du Pr Pierre les parents changeront-ils d’avis ? Faut-il entendre ici une lointaine résonance de l’affaire Vincent Lambert ?

Qui tranchera en cas de désaccord persistant entre les parents de Titouan et les médecins de Titouan ? Sera-ce, une fois encore et en référé la justice administrative ?  Jadis ces affaires n’étaient pas médiatisées et des solutions étaient trouvées dans le secret des consciences. On voit que ce n’est plus, ici, le cas. On peut s’en émouvoir. Ou pas.

A demain

L’autopsie démontre qu’il torturait ses chats. Fera-t-il ou non deux ans de prison ?

Bonjour

« Irma » sera-t-elle à l’audience ? « Donald », lui, n’y sera pas.  Donald (20 mois au moment des faits) et Irma (9 mois). Deux chats adoptés le 7 mars dernier. Aujourd’hui Irma est en pleine forme. Ce n’était pas le cas il y a six mois quand leur « adoptante » contacta l’association « Félin pour l’autre » de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire).  Donald semblait bien malade. Une bénévole dépêchée sur place remarque alors que la petite Irma était dans le même état.

Autopsie sans pitié

La suite est racontée par La Nouvelle République du Centre Ouest (non signé). Après plusieurs visites vétérinaires, des radios sont exigées par la présidente de l’association : cette présidente  suspectait une maltraitance quand les vétérinaires pensaient à un virus. Les radiographies  d’Irma furent effectuées le 31 mars : fractures de côtes, une fracture de la colonne vertébrale, une fracture de la queue, une fracture du pubis et un décollement de la peau du dos. Tout sauf un virus.

« Félin pour l’autre » voulut récupérer Donald. Mais l’adoptante, rentrant du travail, le retrouva bientôt sans vie.  L’autopsie fut sans pitié : des fractures de côtes, une double fracture de la queue, un décollement de la peau du dos et une double hémorragie rénale « conséquente à un coup violent porté sur l’arrière-train du pauvre animal. » Aucun doute n’était plus permis : le jour allait bientôt être fait sur « une sombre affaire de maltraitance ».

Manipulation et perversité

Enquête de police : elle démontrera que le compagnon de la jeune femme (un homme sans emploi) maltraitait les chats dès qu’elle s’absentait pour aller travailler.  « Poussant son jeu de manipulation et de perversité jusqu’au bout, il a tenté de faire croire à sa compagne que quelqu’un s’introduisait  chez eux pour s’en prendre aux chats, sans aucune trace d’effraction ni aucun objet déplacé ou manquant » dit-on aujourd’hui auprès de l’association. (1)

On ajoute que le tortionnaire, âgé de 25 ans est aujourd’hui incarcéré « pour d’autres faits ». Il sera jugé par le tribunal correctionnel de Tours le 9 septembre, à 9 h, lors d’une audience publique [nous y serons]. Il comparaîtra  pour « sévices graves et actes de cruauté envers animal domestique » (voir le détail des actes réprimés et des peines encourues).

L’offrir à un tigre ?

Ce tortionnaire risque  deux ans de prison et 30.000 euros d’amende. « Félin pour l’autre » y sera représentée par Me William Word, avocat au barreau de Paris. Cette association « appelle tous les amoureux des animaux à la solidarité en se rendant au tribunal le jour du jugement pour y apporter leur soutien ». La salle du tribunal ne sera pas vide : L’association Félin pour l’autre, La Fondation Brigitte Bardot, la Fondation 30 Millions d’amis, l’association « One Voice pour une éthique animale et planétaire », l’association Stéphane Lamart et une quinzaine de petites associations de France se sont portées partie civile.

Pâture

Une page facebook de soutien a été créée et compte un peu plus de 1.800 sympathisants : https ://www.facebook.com/ Donaldetirma   On peut notamment y lire ceci : « C’est trop facile de s’en prendre à des chats qui ne peuvent pas lui rendre la monnaie de sa pièce. Espèce de lâche …… ! On devrait le mettre dans une cage avec un tigre. »

Le correspondant  ne précise pas si ce spectacle de justice devrait être offert en pâture au public.

A demain

(1) Chat-exutoire d’un couple ? L’affaire n’est pas sans faire songer à « Le Chat », un film dePierre Granier-Deferre d’après un roman de  Georges Simenon. Un film sorti en 1971 avec Gabin et Signoret au sommet de leur art, deux torturés dans un pavillon de Courbevoie et une Défense en construction. A Berlin « Le Chat » fut récompensé par trois « Ours » (deux d’argent, un d’or).

Ils ont vendu Chambord à Van Cleef & Arpels

Bonjour

Aujourd’hui les grilles du parc sont fermées. Le pont-levis hissé.  La direction est tenue par à la confidentialité. « Un bien beau contrat ». Le journaliste n’en saura guère plus. C’est La Nouvelle République d’aujourd’hui qui nous l’apprend (Henri Lemaire).

Bijoux en hélicoptère

« Ce mois-ci, c’est le joaillier Van Cleef & Arpels qui crée l’événement en désertant deux jours durant la place Vendôme pour un non moins prestigieux rendez-vous de chasse. Une collection de cailloux hors du commun et de la plupart des bourses y est présentée à une clientèle internationale triée sur le volet. Une centaine d’invités dit-on. Pour eux, le château est bouclé, gendarmes discrets à l’extérieur, sécurité privée à l’intérieur.  »On dit que les bijoux arrivent par hélicoptère et repartent le soir même », confie un consommateur du seul café de la petite place. »

Barnum

Que faire à Chambord quand Chambord n’est plus au peuple ? « Faute de visite le spectacle est sur les terrasses fermées au public, nous dit le journaliste.  Armé de deux tourelles aux arabesques chatoyantes le gigantesque barnum dressé au lendemain de la fermeture du Game Fair à belle allure. On y répète en fin de matinée le spectacle du soir. Éléphant, chevaux, laquais, chaises à porteurs, licornes, tout un bestiaire s’anime, gentiment cornaqué au porte-voix par un metteur en scène pressé d’en finir. « Prochaine répétition à 19 h, prenez le temps de vous reposer. » Ce soir, c’est feu d’artifice. »

22, Place Vendôme

Van Cleef & Arpels est  une entreprise de joaillerie française appartenant au groupe de luxe suisse Richemont. La première boutique fut ouverte au 22 de la place Vendôme en 1906. On se souvient qu’en 1938, Van Cleef & Arpels a déposé un brevet pour son collier « Passe-Partout », produit phare de la maison dont l’avantage premier est de permettre à la femme d’adapter ses bijoux à ses tenues et envies.

L’innovation de ce collier réside dans le système de rails métalliques permettant de glisser une chaine flexible (le serpent) et de régler ainsi la longueur du collier grâce aux deux clips qui ont la forme de fleurs et qui peuvent également être portés aux oreilles. Cette même année c’est l’idée du collier zip qui émerge sous les suggestions de la Duchesse de Windsor mais celui-ci ne verra le jour qu’en 1951. Ce collier montre tout le génie et l’ingéniosité de la Maison et est aujourd’hui une pièce maitresse.

Bracelet  »Jarretière »

Marlène Dietrich  fut à l’origine du bracelet  »Jarretière » dont elle passa commande en 1937.Grace Kellyen 1955 demanda à Van Cleef & Arpels de créer sa parure de fiançailles. La Maison devint par la suite le fournisseur officiel de la principauté de Monaco. En 1978 la Maison créa le diadème porté par Grâce Kelly lors du mariage de la Princesse Caroline de Monaco. Florence Jay Gould, amie de Charles Arpels, elle est à l’origine de la création de la Minaudière. Pour le couronnement de  l’Impératrice Farah Pahlavi Van Cleef & Arpels créa la couronne et un collier d’émeraudes (ainsi que les parures des sœurs de l’Impératrice). La création de la couronne nécessita six mois de travail et fut réalisée dans la salle du Trésor National de la Banque Centrale d’Iran car chaque pierre devait être la propriété de cette dernière.

Quelques cerfs se souviennent

Faut-il rappeler que la cantatrice Maria Callas était une grande admiratrice des bijoux de la Maison et une cliente régulière ? En 1967, Van Cleef & Arpels créa spécialement pour elle le célèbre clip  »Fleur ».

Le château de Chambord est né il y aura bientôt cinq siècles dans le cerveau de François 1er. Quand Van Cleef & Arpels n’est pas là on peut encore visiter un assez célèbre escalier dont on ne redescend jamais. Quelques cerfs se souviennent que  Charles Quint, grand rival du roi de France, fut accueilli à Chambord par François Ier. C’était dans la  nuit du 18 au 19 décembre 1539.  Le cortège fut reçu par des ballets et des jonchées de fleurs dans un somptueux décor de tapisseries.

Dans la nuit du 27 au 28 juin 2014 les cerfs entendront les hélicoptères. Le Domaine de Chambord est la propriété de d’Etat Français. Et le journaliste ne peut pas savoir combien notre propriété a, pour quelques heures, été cédée au joailler créateur du collier « Passe-Partout ».

A demain

« Fin de vie »: une nouvelle loi dans six mois ?

Bonjour

Qui pourrait s’y retrouver ? On en était resté à une nécessaire et indispensable synthèse de la somme des avis et opinions sur le thème de la médicalisation de la fin de vie. Synthèse confiée à Jean-Claude Ameisen président du Comité national d’éthique. Avec remise de la copie à la rentrée.

Et puis voici que tout est bouleversé. Ou  du moins semble l’être. Au moment même où bien des choses se jouent dans les dernières étapes des affaires Vincent Lambert et Nicolas Bonnemaison. Deux affaires radicalement étrangères et pourtant complémentaires.

Secret éventé

Vendredi 20 juin Libération  croyait savoir qu’une mission parlementaire allait être lancée, et que l’Elysée avait choisi pour la mener Alain Claeys, député PS et l’UMP Jean Leonetti rapporteur de la loi promulguée en 2005 et qui, depuis porte son nom. Le secret était déjà éventé : les décrets de nomination des deux élus missionnés furent  publiés au Journal officiel du samedi 21 juin (voir ici et voir là). Les deux hommes sont chargés d’une « mission temporaire » auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé.

Affaire Cahuzac

Personne ne sait encore de quoi il retourne. Et Alain Claeys, 65 ans n’est guère connu du grand public. Maire de Poitiers et député du département de la Vienne c’est aussi un membre solide du Parti socialiste qui a montré de longue date son intérêt pour la science et l’éthique dans l’espace parlementaire. La morale en marche ? Il a été jusqu’à accepter le poste de rapporteur de la « commission d’enquête relative aux éventuels dysfonctionnements dans l’action du Gouvernement et des services de l’État, entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013, dans la gestion d’une affaire qui a conduit à la démission d’un membre du Gouvernement » (affaire dite Cahuzac).

Concernant sa nouvelle mission il vient de donner quelques informations dans un entretien à La Nouvelle République, quotidien de son département (propos recueillis par Baptiste Bize). Toujours la recherche de l’impossible compromis. Avant la fin de l’année.

« Comment le Parlement pouvait-il être absent à un moment où nous avons tous en tête des sujets soit qu’ils sont traités par la justice comme le procès Bonnemaison  ou qui ont fait l’objet de consultations multiples du Conseil d’État comme l’affaire Lambert ? Il s’agit de réfléchir aux engagements qu’avait pu prendre le président de la République durant la campagne présidentielle » explique Alain Claeys.

User des produits létaux

Il rappelle que la loi Leonetti sur les droits des malades en fin de vie a été votée à la quasi-unanimité en 2005 en partant du constat que la fin de vie se passe différemment d’un lieu à un autre, que les soins palliatifs ne sont pas développés de façon uniforme sur notre territoire, que les patients ne sont donc pas égaux.

Alors, toiletter la loi Leonetti ? Non mais la modifier pour la faire évoluer. « Il s’agit de réfléchir à des aspects précis de la loi comme les traitements déraisonnables, l’utilisation de produits létaux ou le suicide assisté. Sans tabou, nous devons réfléchir ensemble, dit-il.  Des tensions existent dans l’opinion. Il ne s’agit pas de cliver pour cliver. Est-ce qu’il y a un chemin que l’on peut proposer à nos collègues parlementaires ? C’est le sens de cette mission. Mais oui, je crois que l’on peut trouver des avancées. Ce qui est au centre, c’est la personne dans la dernière partie de sa vie. »

Six mois

On n’en saura pas plus. Sinon que le gouvernement fixera le calendrier et que le projet de loi devrait être présenté en décembre. Six mois donc. Quel rôle jouera Marisol Touraine, officiellement chargée par le président de la République de faire la synthèse et de dégager un consensus ? Et que fera, dans le paysage le Comité consultatif national d’éthique ? En fait il a déjà beaucoup fait. Il faut ici relire la longue contribution qu’il vient de remettre au Conseil d’Etat dans le cadre de l’affaire Lambert (nous avons présenté ici cette contribution).

Conclusion : « Plutôt que d’établir une norme dont on pourrait penser qu’elle s’appliquerait à toutes les situations, et qu’elle permettrait au médecin d’en déduire une décision le CCNE considère souhaitable la mise en place d’un véritable processus de délibération et de décision collective, qui permette de faire émerger au mieux, et au cas par cas, dans la pleine conscience de l’incertitude, la meilleure réponse possible dans la radicale singularité de chaque situation. »

Dés jetés

Traduction : le législateur, conscient de l’impossibilité dans laquelle il est de tout prévoir, s’effacerait devant les principaux concernés, soignants et proches, qui délibéreraient et décideraient collectivement. Et on rangerait au rang des illusions perdues la promulgation d’un droit individuel à se suicider via une assistance médicalisée.

Le législateur n’aime généralement guère, en France, s’effacer. Et il faudra tenir compte, ici, de la puissance de feu médiatique et politique de l’ADMD. MM Leonetti et Claeys réunis parviendront-ils à avancer ? Une nouvelle fois les dés sont jetés. Combien de temps vont-ils, cette fois, rouler ?

A demain

Excitations sexuelles de parents d’élèves : tout était faux, les coupables courent encore

Bonjour

On se souvient de la sale histoire de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Rumeurs: une mère d’élève accuserait une institutrice d’avoir, dans sa classe, fait se déshabiller un petit garçon et une petite fille. Propos divers et attouchements sexuels. Scandale. Relais et multidiffusions des accusations sur la Toile. Exacerbations et échauffement des esprits par l’association « Jour de Retrait de l’Ecole » . Une sale histoire et une institutrice bien seule dans la tourmente.

Attributs UMP

Nous étions à la veille des élections municipales. Peu auparavant un tract avait été diffusé dans la ville. Un tract qui avait tous les attributs de celui de la liste emmenée par Frédéric Augis (UMP). Un sale tract qui accusait le maire sortant Philippe Le Breton (PS), d’avoir imposé la théorie du genre dans les écoles de Joué-lès-Tours.

Au final M. Augis l’emportait (de 206 voix – 14 468 suffrages exprimés) sur M. Le Breton militant affiché de la laïcité, jusqu’alors donné largement favori. Fraîchement élu le nouveau maire reconnaît publiquement avoir adressé une lettre à une électrice de la commune. « Vous le savez comme moi, malgré les dénégations de la gauche de Philippe Le Breton, la théorie du genre est présente dans les écoles jocondiennes. » Une contre-vérité dénoncée par l’Education nationale.  

Nouvelle République

Nous avons tenu la chronique de cette affaire portée devant la justice pénale et la justice administrative (voir ici).

Et maintenant ? Le Monde et Libération repartis vers Paris, La Nouvelle République poursuit son irremplaçable travail de fourmi. Elle révèle aujourd’hui  (Caroline Devos) que les investigations de la police ont « clairement démontré » que les affirmations de la mère du petit garçon étaient sans fondement. « La famille du petit garçon, explique le procureur de la République de Tours, Jean-Luc Beck, n’a pas porté plainte, la maman a refusé que son fils soit entendu. Et la petite fille supposée avoir été concernée a indiqué que rien ne s’était passé. »

Mammouth immobile

Le parquet indique d’autre part qu’il soutiendra l’Éducation nationale si celle-ci engage une action en diffamation. Le parquet remplit la mission qui est la sienne, et c’est heureux. Quant au mammouth, il ne semble guère soucieux de défendre ici celle qui a été scandaleusement  accusée. Et, à travers elle, de défendre la laïcité qui est, notamment, la mission qui est la sienne. Pourquoi ?

Et le nouveau maire ? La distribution de l’étrange tract était-il une fine manœuvre de l’UMP pour emporter une élection que rien ne permettait de tenir pour gagnée ? Qui a  donc agité les fantasmes de la « théorie du genre » pour, miasmes aidant, que les bulletins changent d’enveloppes ? Qui a confectionné ce sale tract ?

Annulation du scrutin

« Tout a été fait pour tenter de déterminer où et par qui ce tract a été imprimé, a précisé le procureur. Manifestement, ce document n’est pas passé par le circuit des imprimeurs officiels. Il peut très bien avoir été réalisé sur n’importe quelle imprimante, de façon artisanale. On ne sait donc pas qui est à l’origine de ce document, et il ne peut pas y avoir de poursuites en diffamation. »

Tout cela pèsera-t-il sur les magistrats du tribunal administratif d’Orléans saisi d’une requête visant à faire annuler le scrutin. « La balle est dans le camp de la justice administrative » a encore déclaré le procureur de la République de Tours.

De quelle « balle » parle donc ici le procureur de la République ? Nous en connaîtrons bientôt la trajectoire. Dans l’attente il serait bon que l’Education nationale lave l’honneur d’une maîtresse d’école dans la classe de laquelle « rien ne s’est passé ».

A demain

Excitations sexuelles de parents d’enfants d’école maternelle : la pudeur contre la monstruosité de la rumeur

Bonjour

Ils marcheraient sur des œufs ceux qui devraient dire la vérité vraie dans l’affaire de Joué-lès-Tours (voir ici). Une affaire qui évoluait sur deux échelles voisines, une médiatique et une politique.  Avec maintenant une plainte au pénal et une saisine de la justice administrative.

Avec cette caractéristique que les enquêteurs ne pourront ici se fonder que sur des paroles et sur un tract. Un tract anonyme incitant à ne pas voter pour un maire accusé de laisser enseigner la « théorie du genre » dans les écoles de sa commune. Un tract dont le nouveau maire se refuse à endosser la paternité tout en n’ayant rien fait (euphémisme) pour dénoncer cette contre-vérité.

Quelques lignes non signées

Pour ce qui est des paroles la nouveauté, aujourd’hui, ce sont ces quelques lignes (non signées) parues dans La Nouvelle République (daté du 19 avril) :

[« Suite aux derniers événements survenus à l’école Blotterie (rumeur sur la théorie du genre et rumeur d’atteinte à la dignité des enfants), une réunion d’échange s’est tenue mardi à l’initiative des parents d’élèves élus (association indépendante des parents d’élèves). Une trentaine de parents ont participé à cette rencontre.

Rappelons qu’une enseignante a été accusée d’avoir demandé à un petit garçon et à une petite fille de se déshabiller et de se toucher mutuellement les parties génitales. La famille du petit garçon, encadrée par les représentants de la JRE (Jour de Retrait de l’Ecole) a été entendue au commissariat.  Celle de la petite fille, elle, ne s’était pas fait connaître jusque-là.

‘’Lors de cette rencontre, précisent les parents élus, la maman de la petite fille a décidé de témoigner de la non-véracité des faits et des bouleversements engendrés dans leur famille. Toute l’équipe tient à apporter son réconfort à cette famille et la remercie de son courage. La maîtresse en question a été très affectée par ces accusations infondées’’. »]

Parties génitales

Il faut ici rappeler que Mme Dalila Hassan, qui se présentait alors  comme « responsable de la JRE 37 300 », avait livré fin mars via une vidéo très largement diffusée via les « réseaux sociaux »  le récit accusateur suivant  concernant une classe de maternelle  : un garçon «  a expliqué que la maîtresse avait baissé son pantalon, qu’il y avait aussi (…) une petite fille à qui on a baissé le pantalon et (…) que la maîtresse a demandé à la petite fille de toucher ses parties génitales et au petit garçon de toucher les parties génitales de la petite fille et ensuite de se faire des bisous ».

Le temps du conditionnel

Mme Hassan disait alors se faire l’écho des craintes d’une mère tchétchène, celle du petit garçon dont il était fait mention.  A la fin de la vidéo, un slogan : « Vaincre ou mourir. »

Pour résumer nous avons des accusations formulée fin mars contre une enseignante d’une école publique – accusations formulées par la militante d’un mouvement extrémiste – accusations et amplifiées à l’échelon national. Des accusations  fondées sur ce qu’aurait dit à cette militante une mère d’origine tchétchène (ne parlant pas le français). Et cette mère aurait dit à cette militante ce que son petit garçon lui aurait dit que sa maîtresse lui aurait dit de faire. Une affaire de conditionnel, en somme.

« Non-véracité des faits »

Et aujourd’hui quelques lignes on ne peut plus discrètes du quotidien régional (qui depuis le début a parfaitement couvert l’affaire).Quelques lignes révélant deux informations.  La mère de la petite fille « a décidé de témoigner de la non-véracité des faits ». Cette même mère a également « décidé de témoigner des bouleversements engendrés dans leur famille ».

Tout cela, on le voit,  est dit de manière pudique. Pudeur de la mère. Ce que chacun, de bonne foi, comprendra. Pourquoi rajouter des bouleversements à des bouleversements ? Laisser cicatriser la plaie. Pudeur des enseignants et des parents d’élèves. Pudeur des journalistes. Reste que la pudeur ne fait pas d’audience. Ce qui n’est pas grave en soi. Reste aussi que la pudeur n’a jamais pesé lourd, dans les médias, qui font l’opinion, devant la monstruosité de la rumeur.

A demain

 

Excitations sexuelles de parents d’élèves de maternelle : que va faire la justice ?

Bonjour

Rien n’est oublié et la justice est enfin saisie. Et doublement : la justice et l’administrative. Ainsi donc cette sale affaire de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) aura des suites. C’est heureux.

On ne reviendra pas sur les faits déjà exposés, dans le détail, sur ce blog (voir ici). Résumé et derniers développements.

1 Un maire (Philippe  le Breton, PS) accusé d’être favorable à l’enseignement de la théorie du genre dans les écoles de sa ville. Cette accusation est véhiculée par un tract siglé des attributs de campagne de son adversaire (Frédéric Augis, UMP) – et ce à la veille du deuxième tour des élections municipales.

2 Dans le même temps, deux jours avant le second tour, des accusions sont proférées par l’association « Jour de Retrait de l’Ecole » (JRE). Ces accusations sont  massivement diffusées par vidéo sur les « réseaux sociaux » par une habitante de la commune qui dit être la correspondante de JRE. Elles visent une institutrice d’une école maternelle d’un quartier de la ville, et ce sur la base des déclarations qu’aurait faites un petit garçon d’une mère d’origine tchétchène.

3 Victoire du candidat UMP (d’une courte tête et contre les prévisions des sondages) sur le candidat PS. 206 voix sur 14 468 suffrages exprimés.

4 Peu après les élections le nouveau maire et la mère de l’enfant annoncent, séparément, qu’ils porteront plainte. Ils ne le feront pas.

5 Le 10 avril, coup de théâtre, le nouveau maire reconnaît, devant la presse  avoir, le 14 mars, adressé une lettre à une électrice de la commune. Une lettre dans laquelle il écrivait :« Vous le savez comme moi, malgré les dénégations de la gauche de Philippe Le Breton, la théorie du genre est présente dans les écoles jocondiennes. » Une contre-vérité dénoncée par l’Education nationale: aucune expérimentation n’est menée dans l’Académie Orléans-Tours.

Comment comprendre ? Explications de M. Augis  : « J’ai envoyé cette lettre à titre personnel, car j’avais entendu une cinquantaine de personnes me parler de cette rumeur, il fallait les rassurer. » M. Augis ne donnera pas d’explication sur ces étranges justifications. Le nouveau maire ne semble plus exclure l’existence d’un tract venant de son propre camp. Sans qu’il soit informé de cette initiative. 

Quant à la plainte annoncé qu’il ne déposera pas  M. Augis a réfléchi. « Je n’ai pas porté plainte car je n’ai pas subi un préjudice personnel ». Ce qui n’est pas faux.

6  L’ancien maire de Joué-lès-Tours  vient de porter plainte contre X pour diffamation dans l’affaire du tract.

 Quatre électeurs de Joué-lès-Tours ont déposé une requête en annulation du second tour des municipales dans la commune, invoquant la diffusion avant le scrutin d’un tract relayant des rumeurs autour de la théorie du genre.

« Ce tract a été un scandale dans son contenu, dans le moment de sa diffusion. Et, en particulier, par le fait que matériellement l’ancien maire n’avait plus la possibilité de répondre, a expliqué à l’AFP l’un des quatre signataires. Nous agissons pour le droit et rien que pour le droit, c’est un recours demandé par des citoyens qui connaissent le droit. Et non un acte politique.» 

Elections annulées ? 

Le tribunal administratif d’Orléans a désormais trois mois pour statuer: annuler ou pas les élections. La justice pénale ne se prononcera sans doute que plus tard pour ce qui est de la diffamation. Après enquête sur l’origine du tract.

On n’efface pas les souvenirs instillés par les sales rumeurs. Mais face à elles il est bon est sain que la justice dise le droit. Au nom du peuple français.

A demain