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« C’est un terrible drame qui a eu lieu à Die, rapportait Le Dauphiné (Julien Combelles), le 19 février. Une femme, transportée par les pompiers du Diois, a perdu l’enfant qu’elle portait, mort in utero lors de son admission aux urgences de l’hôpital de Die, a appris Le Dauphiné Libéré.
« Enceinte de plus de 7 mois, la jeune femme, une habitante de Châtillon-en-Diois, faisait l’objet d’un suivi médical très poussé par une sage-femme libérale et avait été prise en charge au centre de périnatalité de Die au début de sa grossesse. Selon nos informations, elle souffrait d’un décollement placentaire. C’est avant son transfert en hélicoptère vers la maternité de Valence qu’une sage-femme a finalement confirmé le décès du bébé. »
« Dans la soirée du 18 février, vers 21h, cette habitante de Châtillon-en-Diois appelle les pompiers qui la transportent aux urgences de Die, précise France Bleu Drôme Ardèche (Nathalie Rodrigues). Un hélicoptère du SAMU doit l’y récupérer pour la transférer à la maternité de Montélimar. Mais quand la sage-femme descend de l’hélicoptère et examine la patiente, le coeur du bébé de plus de 7 mois ne bat déjà plus. »
La direction de l’hôpital de Die a aussitôt expliqué qu’il n’y a pas de lien entre cet événement tragique et la fermeture de la maternité (survenue fin 2017 au terme d’une vive controverse), et que ces drames arrivent malheureusement, même dans des hôpitaux équipés, lorsqu’il y a une complication médicale en cours de grossesse.
Conflit d’intérêts
Pour autant le collectif de défense de l’hôpital de Die soulève la question de ce lien. Philippe Leeuwenberg, son président, va écrire à la ministre des Solidarités et de la Santé. Il l’a expliqué dans « Le coup de fil de l’actu » sur France Bleu Drôme Ardèche :
« On va demander à Agnès Buzyn de faire une enquête très sérieuse. On lui demande d’avoir toutes les informations sur les temps d’intervention, les temps d’attente, sur l’intervention des pompiers, l’heure d’arrivée à l’hôpital. Est-ce que ces fameux médecins correspondants SAMU sont intervenus? Qui a fait un diagnostic médical? Quand? A quelle heure? Comment c’est possible, aujourd’hui dans le Diois, qu’une femme ait eu un accident comme celui-là? Et dans l’attente d’une enquête sérieuse, on devrait rouvrir la maternité. »
Pour sa part l’Agence Régionale de Santé (directement impliquée dans la décision de fermeture de la maternité) annonce qu’une mission d’enquête « va être diligentée dans les prochains jours ». Cette mission devra déterminer les conditions de prise en charge de cette patiente, y compris les éléments de suivi à domicile dans le cadre de cette grossesse jugée à risque.
L’ARS rappelle que « le dispositif de suivi des femmes enceintes sur le Diois par les professionnels du Centre périnatal de proximité de Die, et de prise en charge en urgence, renforcée il y a plus d’un an, fonctionne parfaitement comme cela a pu être confirmé lors des différents comités de suivi, dont le dernier en date du 21 janvier 2019, ainsi que par les professionnels de santé. »
Une lecture que ne partage nullement le compagnon de la femme qui a perdu son enfant.Il a expliqué à France Bleu avoir alerté les secours à 19h 45. Les pompiers ont d’abord transporté sa compagne aux urgences de l’hôpital de Die où un hélicoptère était attendu. Il arrive « au moins 1h 15 après » et finit par acheminer la patiente à l’hôpital de Montélimar. Il est alors 22h 58 raconte-t-il : « Il a fallu plus de 3 heures pour acheminer ma femme à Montélimar. Si, en étant inconscient et fou, j’avais chargé ma femme dans la voiture, je mettais moins d’une heure pour arriver à Montélimar. Mais je me suis fié au protocole qui m’avait été demandé. Il s’avère que notre enfant y est resté. »
A demain
@jynau