Bonjour
La France se réveille à droite dans un lit occupé par la gauche. Aussi ne sait-elle plus trop qui elle est. Son président dit des mots qui ne correspondent pas à sa pensée. Il faut s’attendre à quelques dévissages de cordée. En voici, un venu d’une députée de droite qui ne cache plus son admiration pour François Fillon : Isabelle Le Callenec (Les Républicains, Ille-et-Vilaine). Objet : la dernière campagne gouvernementale de prévention du sida montrant des couples homosexuels. Cette campagne assez proche du terrain a déjà suscité quelques réactions. Elle en suscitera d’autres. A commencer par Marsol Touraine qui saisit la justice.
Pour Mme Le Callenec elle « choque », elle est « très suggestive » et elle porte « un message électoral en direction d’une communauté ». « Ce n’est pas neutre. Il y a un message en plus du message […] Je voudrais savoir pourquoi on a choisi cette campagne-là, si l’agence de pub en a proposé d’autres et pourquoi on a retenu celle-là. Elle est très suggestive », a-t-elle déclaré à l’Agence France Presse en marge du point de presse hebdomadaire au QG de François Fillon.
« Socialistes prêts à tout »
« Il y a un message électoral en direction d’une communauté […] les socialistes sont prêts à tout », a encore déclaré cette responsable des Républicains venue de Bretagne. Elle affirme avoir reçu « des appels de parents, de familles, qui sont choqués ». Les porte-parole de François Fillon avaient été interpellés sur la question pendant leur point presse. Deux municipalités Républicaines (dont celle d’Angers où le maire soutient Alain Juppé) ont décidé d’interdire ces affiches. « Par principe, nous ne sommes jamais contre une campagne d’information sur le VIH, la seule chose c’est que cette campagne doit être bien sûr respectueuse et doit s’inscrire dans le cadre de la loi », a déclaré Jérôme Chartier, ancien journaliste, député et porte-parole déjà remarqué du candidat à la primaire de la droite.
La campagne de prévention, lancée par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, met en scène des couples d’hommes qui s’enlacent – images agrémentées des slogans tels que « Aimer, s’éclater, s’oublier. Les situations varient. Les modes de protection aussi ». « Coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir [le reste sans changement] ». « Avec un amant, avec un ami, avec un inconnu [le reste sans changement] ».
Bonnes mœurs
Et Marisol Touraine, donc, d’annoncer « saisir la justice » : « Pour la santé publique et contre l’homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH, vient d’écrire la ministre sur le réseau social Twitter. Outre Angers elle réagit à un arrêté d’interdiction pris par la municipalité d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, dirigée par un maire Les Républicains (LR). Celui-ci considère que ces affiches sont « contraires aux bonnes mœurs et à la moralité » et « portent atteinte à la dignité au risque de heurter la sensibilité de l’enfance et de la jeunesse ».
Une source proche de JC Decaux a confié à l’AFP qu’une dizaine de villes sur cent-trente concernées avaient écrit à la société d’affichage pour demander de retirer les affiches. Contractuellement l’entreprise est obligée de le faire à partir du moment où elle reçoit une demande écrite d’une municipalité.
Homophobie contre moralité… On en sera bientôt au Conseil d’Etat…
« Incitation à l’homosexualité »
Isabelle Le Callennec, membre de la Commission des affaires sociales demandera des explications sur le choix des affiches et le coût de la campagne au ministère de la Santé. Plus précisément cette membre du mouvement « Les femmes avec Fillon », sous-entend que ces messages incitent à l’homosexualité. Ou plus précisément, sans faire preuve d’un courage extrême ; elle pense que c’est ce que pense les citoyens offusqués :
« En tout cas les gens qui nous appellent, c’est les remarques qu’ils font, il faut les entendre …. Regardez les affiches, regardez les verbes, regardez… Il y a mille et une manières de faire une campagne de communication pour lutter contre le VIH et les maladies sexuellement transmissibles, c’est celle-là qu’ils ont choisie ».
C’est celle-là. On peut (ou pas) en discuter la forme. On attend avec intérêt les mille autres manières que choisira, demain, la droite pour réduire les risques infectieux associés à la sexualité.
A demain