Ferveurs alcooliques, politiques et sportives : quel maillot Agnès Buzyn portera-t-elle demain ?

Bonjour

Ainsi donc, sur le front de l’alcool, Agnès Buzyn est une nouvelle fois trahie par les siens. Et l’affaire prend une ampleur épidémique. Ils étaient soixante-douze, ils sont aujourd’hui cent-cinq députés macroniens à avoir déposé une proposition de loi qui ouvre les portes des stades et enceintes sportives aux boissons alcooliques. Verra-t-on bientôt des mains anonymes venir fleurir les permanences de ces élus du peuple ?

Pour l’heure ce sont les bataillons de la lutte contre la maladies alcooliques et les addictions qui montent au front médiatique. Parmi eux la Ligue contre le cancer et son nouveau président hyperactif Axel Kahn. Parmi eux aussi la Fédération française d’addictologie (FFA) 1 qui vient d’adresser une lettre ouverte à Agnès Buzyn. Un texte emprunt d’une forme de solennité et qui mérite d’être cité, (ce que la plupart des médias – à commencer par L’Equipe– ne font pas) :

« (…) Les arguments avancés pour soutenir cette proposition sont d’autant plus spécieux qu’ils ne reposent sur aucune argumentation sérieuse :

– Les spectateurs boiraient avant les compétitions, et en dehors des stades, ce qui justifierait de les faire boire aussi à l’intérieur. Outre que nulle étude ne permet de savoir la proportion de spectateurs qui, à l’heure actuelle, entrent dans le stade en ayant déjà bu, il paraît peu judicieux, en particulier pour ceux-là, de leur faciliter la poursuite de leur alcoolisation. Chacun sait qu’en multipliant les occasions de boire, on augmente mécaniquement la consommation.

– Il serait « égalitaire » de permettre aux spectateurs de consommer de l’alcool alors que les privilégiés des tribunes VIP en consomment. Outre que les alcools proposés aux spectateurs de base ne seront pas du champagne, ni des vins fins, ce qui ne mettra pas fin aux inégalités sociales, il est tout à fait possible de retourner cet argument et de proposer la seule mesure parfaitement égalitaire qui serait l’interdiction de consommer de l’alcool dans les tribunes des VIP.

– Cette offre et cette consommation seraient « encadrées ». Il est évident que cet argument est une simple précaution de langage, de même que le terme « assouplissement » de la loi Evin. Car on voit mal comment cette consommation pourrait dans la pratique être encadrée.  Par ailleurs, le soutien aux clubs pourrait très bien passer par d’autres entreprises que celles de l’industrie de l’alcool. On peut également s’interroger sur la pertinence de cette mesure qui, bien évidemment, profitera d’abord aux grands clubs professionnels, en mesure de mettre en place une logistique efficace de distribution d’alcool. Est-il véritablement utile de soutenir financièrement les grands clubs de la ligue 1 par la vente d’alcool ? »

La FFA ajoute que la méthode pour imposer cette mesure contraire à la santé publique est « tout à fait inacceptable » dans la mesure où les acteurs de santé et de l’addictologie n’ont jamais été entendu par ce groupe de parlementaires. « Pour l’ensemble de ces raisons, concly le Pr Amine Benyamina, Président de la Fédération Française d’Addictologie j’attend, Madame la Ministre, que vous vous opposiez fermement et publiquement à ces basses manœuvres qui n’ont comme seul objectif de vider progressivement la loi Evin de l’ensemble des dispositions qui gênent le lobby alcoolier et, in fine, de ré-autoriser le sponsoring des activités sportives en vue des Jeux Olympiques et de la Coupe du monde de Rugby. »

Madame la Ministre ne pouvait plus ne pas réagir. Elle vient de le faire a minima via Twitter

« L’alcool tue 41 000 personnes chaque année dans notre pays. Chacun de ces décès est évitable. Ne laissons pas de nouvelles incitations à la consommation d’alcool se rendre complices de ce bilan. La ferveur n’a pas besoin d’alcool pour s’exprimer dans nos stades. »

C’est un peu court. Et si la ferveur 2 n’a, certes, pas stricto sensu besoin d’alcool pour s’exprimer dans « nos » stades, elles et parfois indispensable pour exprimer toute la valeur d’un engagement politique véritable et durable.

A demain @jynau

1 La FFA réunit : Addictolib – Alliance contre le Tabac – Alcool Assistance – Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie – Association des Structures Publiques de Soins en Addictologie – Autosupport des Usagers de Drogues – Collège Professionnel des Acteurs de l’Addictologie Hospitalière – Collège Universitaire National des Enseignants d’Addictologie – Coordination Nationale des Réseaux de Microstructures – ELSA France – Fédération Nationale des Etablissements de Soins et d’Accompagnement en Addictologie – Groupe d’Etude, de Recherche en Toxicomanie en Milieu Carcéral – Institut de Recherche et d’Enseignement des Maladies Addictives – Réseau des Etablissements de Santé pour la Prévention des Addictions – SAFE – Société d’Addictologie Francophone – Société Française d’Alcoologie – Société Francophone de Tabacologie – SOS Addictions

2 « Ferveur » :Enthousiasme et ardeur passionnée qui entraînent une adhésion admirative pour (un auteur, une œuvre littéraire ou artistique). Toutes les fois que Dante est proposé à ma ferveur, je crois entendre le plus homicide de tous les démons (Bloy, Journal,1899, p. 374)

Flots d’alcool dans les stades : qui sont ces trois députés macroniens qui défient Agnès Buzyn ?

Bonjour

Comment le vit-elle ? Comment la ministre des Solidarités et de la Santé perçoit-elle la solitude qui est la sienne au sein de La République en Marche dès lors que se mobilisent les puissants lobbies des alcools industriels et publicitaires ? Quand Agnès Buzyn se confiera-t-elle ? Il y avait eu les différents épisodes témoignant de l’arbitrage personnel effectué, dans ce domaine, par Emmanuel Macron président de la République. On entendit ensuite les formidables déclarations de l’actuel ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, 60 ans, ancien agent du Trésor Public, longtemps élu socialiste, partant « en guerre contre l’alcoolisme et l’addictologie ».

Aujourd’hui l’affaire est d’un tout autre tonneau : soixante-douze  députés LREM ont déposé une proposition de loi dont l’article 18 : « vise à assouplir, de manière encadrée, l’application de la loi Evin dans les stades en étendant l’octroi d’autorisations temporaires de vente d’alcool aux sociétés sportives ». « Sous le prétexte du soutien au sport, ces députés se font le relais fidèle du lobby alcoolier qui, année après année, rogne progressivement la plus grande loi de santé publique dont la France se soit dotée, dénonce   l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA). Après avoir élargi les possibilités de communication publicitaire lors de la précédente mandature, le lobby parlementaire de l’alcool repart à l’assaut en faisant sauter un des derniers verrous de la loi Evin qui interdit le sponsoring du sport par les cigarettiers et les alcooliers. »

« Le retour de la bière pour les supporters » résume pour sa part  (sans commentaire) Le Figaro (Coline Vazquez). Faute de disposer du texte de cette proposition de loi sur le site dédié de l’Assemblée nationale (il est pour l’heure distillé par L’Equipe), on ne connaît pas le nom des soixante-douze. Pour l’heure, en première ligne, que les trois maîtres d’œuvre. A la manœuvre, donc :

François-Cormier-Bouligeon. Député (LREM, Cher), 46 ans. Ancien socialiste (1990-2014) Ancien chef de cabinet adjoint du ministre de l’Économie Emmanuel Macron puis conseiller du ministre socialiste des sports Patrick Kanner, Au sein du groupe LREM, il figure parmi les partisans d’une laïcité républicaine stricte. Il est le co-auteur d’un rapport original et intéressant remis il y a quelques mois au Premier ministre : « Faire de la France une vraie nation sportive ». 

Cédric Roussel Député (LREM, Alpes-Maritimes), 46 ans. Conseiller financier devenu gestionnaire de patrimoine et  enseignant à l’EDHEC Business School de Nice les modules « bourse et marchés financiers », « mathématiques financières » et « développement conseil ». En 2006, crée son cabinet de conseil en gestion de patrimoine. Elu député en 2017. Vice-président à l’Assemblée nationale du groupe « Assurances», secrétaire des groupes « Start-up & PME » et « Économie maritime ». e-président des groupes d’amitié France-Russie et France-Corée du Sud. Il est également secrétaire du groupe d’amitié France-Italie et  membre des groupes France-Monaco, France-Japon, France-Maroc.

Belkhir Belhadad Député (50 ans, Moselle). Ancien membre du Parti socialiste. A créé l’entreprise « Gem energy services » dont il est le gérant et  il fondé l’association « Cap avenir diversité » pour la promotion de la diversité dans les entreprises. Au premier tour des legislatives de juin 2017 il arrive en tête avec 28 % des suffrages exprimés devant la candidate du Front national et la députée socialiste sortante Aurélie Filippetti (11,80 %).

On se souvient peut-être que la loi Evin porte le nom d’un ancien ministre rocardien avant d’être socialiste. Promulguée en 1991, elle visait à encadrer la publicité et les ventes de boissons alcooliques de de tabac en France. Régulièrement attaquée et écornée depuis un quart de siècle. Elle comporte encore toutefois une disposition qui interdit la commercialisation d’alcool dans les enceintes sportives. Les responsables de ces dernières ne disposent en théorie que de dix dérogations par an, accordées par le maire ou le préfet. Mais cette interdiction ne s’applique qu’aux supporters dans les tribunes et pas à ceux qui bénéficient des fameuses, luxueuses (et parfois fantasmées) « loges VIP ». 

« Il faut  arrêter l’hypocrisie», a dénoncé le député Belhadad, sur France Bleu. Agnès Buzyn n’a pas commenté. L’exécutif pourrait aussi, pour en finir avec cette méchante hypocrisie, faire fermer les « loges VIP ». Mais c’est là, il est vrai, une autre vision de la société.

A demain @jynau

Agnès Buzyn trahie par les siens: soixante-douze députés macroniens attaquent la loi Evin

Bonjour

C’était un communiqué ministériel parfait, un texte d’été destiné à la presse. Puis, dans la même heure et pour les mêmes journalistes, un second communiqué qui vient ruiner le premier. Résumé.

I Le message d’Agnès Buzyn. La ministre des Solidarités et de la Santé, publiquement, se félicite d’un texte qu’elle vient de faire signer par sa « cheffe de service des politiques d’appui au pilotage et de soutien » (V. Deffrasnes) : Arrêté fixant la liste des bénéficiaires et les montants alloués par le fonds de lutte contre les addictions liées aux substances psychoactives au titre de 2019.  Soit le déblocage de 120 millions d’euros (gérés par l’Assurance Maladie) destinés « à la lutte contre les addictions liées aux substances psychoactives » 1.

Et la liste des bénéficiaires et des montants alloués : plus de 46 millions investis dans « l’aide à l’arrêt du tabac » ; 32 millions pour soutenir « des projets en régions » ; près de 18 millions pour les « projets nationaux de la société civile » ; plus de 13 millions « investis dans la recherche » et 11 millions pour « la mise en place de nouvelles campagnes de marketing social ». Quelques mots de jargon : « dans la continuité de la dynamique instaurée en 2018, le fonds de lutte contre les addictions permet de lancer, grâce à un comité d’orientation réunissant tous les acteurs impliqués, de nouvelles actions au plus près des populations et de leurs besoins, répondant aux priorités des plans nationaux de prévention et de mobilisation contre les addictions ».

Sans oublier le rappel de l’essentiel : les conduites addictives demeurent un problème majeur de société et de santé publique. Chaque année en France le tabac tue (prématurément) 75 000 personnes, l’alcool 41 000 personnes et les drogues illicites 1 600. Aujourd’hui 11,5 millions de Français fument quotidiennement, 10,6 millions ont une consommation d’alcool au-delà des nouveaux repères de consommation à moindre risque. Et 25% des usagers de cannabis (substance illicite) présentent un risque élevé d’usage problématique – soit plus d’un million de personnes.

II Le communiqué de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) 2. Un communiqué qui met en lie un papier de L’Equipe : « Loi sport : les députés LREM mettent la pression » (sic). Traduire, pour l’ANPAA : des députés macroniens appellent à une « nation sportive et alcoolisée » :

« Il y a quelques jours, 72 députés LREM ont déposé une proposition de loi dont l’article 18 : « vise à assouplir, de manière encadrée, l’application de la loi Evin dans les stades en étendant l’octroi d’autorisations temporaires de vente d’alcool aux sociétés sportives ». Sous le prétexte du soutien au sport, ces députés se font le relais fidèle du lobby alcoolier qui, année après année, rogne progressivement la plus grande loi de santé publique dont la France se soit dotée. Après avoir élargi les possibilités de communication publicitaire lors de la précédente mandature, le lobby parlementaire de l’alcool repart à l’assaut en faisant sauter un des derniers verrous de la loi Evin qui interdit le sponsoring du sport par les cigarettiers et les alcooliers. »

En jeu le sponsoring de la Coupe du monde de rugby et des Jeux Olympiques à venir. A la manœuvre le député (LREM, Cher)  François-Cormier-Bouligeon. Ancien socialiste devenu proche d’Emmanuel Macron il était le co-auteur d’un rapport intéressant remis il y a quelques mois au Premier ministre : « Faire de la France une vraie nation sportive ». Hormis le sponsoring offert sur un plateau aux géants alcooliers c’est une proposition de loi qui est loin d’être sans intérêt 3.

Agnès Buzyn rappellera-t-elle à ces députés de son camp que la consommation d’alcool est incompatible avec le sport ? Tient-elle pour une fatalité le fait que deux de celles qui l’ont précédée à ce maroquin (Roselyne Bachelot puis Marisol Touraine) ont dû accepter de rogner la loi Evin sous la pression du lobby alcoolier ? En sera-t-il de même avec elle ?  

A demain @jynau

1 Ce « fonds de lutte contre les addictions », créé par la loi de financement de la sécurité sociale du 28 décembre 2018 succède au « fonds de lutte contre le tabac ».  Il vise à « renforcer et à poursuivre des programmes dédiés à la lutte contre le tabac et à déployer des actions de santé publique portant également sur les autres addictions, notamment l’alcool et le cannabis ».

2 L’ANPAA se présente ainsi : « acteur majeur du secteur français de l’addictologie avec plus de 90 établissements et équipes de prévention, de soins et d’accompagnement dans 72 départements et à l’Ile de la Réunion. Son domaine d’action « couvre l’ensemble des produits, activités et conduites addictives : usage, usage détourné et mésusage d’alcool, tabac, drogues illicites et médicaments psychotropes, pratiques de jeu excessif et autres addictions sans produit ».

3 L’article 3 « vise à changer le mode d’éducation des activités physiques et sportives en partant du niveau de chaque élève, puis en lui donnant les moyens de progresser, en basant la notation sur cette progression ».L’article 6 « exige la transparence des comptes des fédérations sportives ».L’article 10 « permet l’ouverture systématique des installations sportives des établissements scolaires pour les activités sportives hors cadre scolaire ».L’article 14 « permet l’allègement des contraintes administratives afin que la mise à disposition d’installations sportives ou la mise à disposition par l’employeur d’activités physiques et sportives ne soient pas considérées par l’URSSAF comme des avantages en nature ».

Homéopathie : les révélations sur le lobbying médical de Boiron sont à lire dans … L’Equipe !

Bonjour

Le samedi L’Equipe vous coûte 2,70 euros. Ne pas regretter : en prime, un supplément glacé qui n’est pas toujours sans intérêt. Aujourd’hui page 67­ on retrouve Valérie Poinsot, 50 ans, directrice générale des puissants Laboratoires Boiron – une page pudiquement présentée comme « réalisée par le serice commercial ». Pour autant c’est un article signé (J.S.).

Nous avions découvert Valérie en pleine guerre contre le déremboursement des spécialités qui font la richesse de Boiron. Elle exhortait le président Macron à revenir sur sa décision. C’était dans Le Monde. Nous la retrouvons sur le pont, « blondeur et douceur », « yeux bleus lumineux ». Elle aime le vélo, le ski, le Pilates. Savoure la course de ski de fond La Savoyarde. Admire la footballeuse Wendy Renard. Et pratique un sport quotidien depuis vingt ans : le promotion de l’homéopathie. Sans oublier la « cause féministe (elle a publié en 2015 « Wonder Women, dites oui à vos pouvoirs ». Editions Le Cherche-Midi):

« Qui que vous soyez, vous n’êtes pas celle que vous croyez… Vous êtes bien plus merveilleuse ! Valérie Lorentz-Poinsot rêve que chaque femme puisse affirmer : ‘’ Je peux rendre le monde meilleur car j’en ai l’intention, les capacités et les pouvoirs’’ (…) Chefs d’entreprise, politiques, grandes sportives ou encore artistes, des personnalités au parcours hors du commun confient aux lectrices leurs astuces de réussite.

« Au-delà d’une méthode sur le management au féminin, Wonder Women, dites oui à vos pouvoirs offre un cheminement et un ensemble de pistes pour surmonter ses doutes, ses inquiétudes, et apprendre à utiliser au mieux son potentiel. Une aventure qui permettra à toutes de croire en leur avenir et d’être l’un des éléments qui fera ‘’bouger les lignes’’.Pour que vous, wonder women, osiez dire « Oui » à vos pouvoirs. »

Aujourd’hui Valérie est la première femme à être à la tête de Boiron (« 600 000 millions d’euros de chiffre d’affaires  et des produits phares à base d’Arnica ou Sporténine® (non dopant) 1 » écrit L’Equipe. Depuis vingt ans déjà elle plaide « pour l’homéopathie pour tous et la médecine intégrative  dans laquelle elle a toute sa place, d’autant plus qu’elle ne génère pas d’effets secondaires (sic) » explique-t-elle à « J.S. ».

Et le quotidien sportif de poursuivre : Valérie insuffle depuis quinze ans des virages stratégiques (re-sic) au groupe. « En nous tournant vers les généralistes d’abord, puis en créant un département hôpital, confie-t-elle. Notre idée c’est d’entrer dans une phase de coopération des soins avec les spécialistes, et aujourd’hui de toucher directement les patients. » L’argent ? L’homéopathie ne représente que 0,29% des remboursements de l’assurance maladie et est plébiscitée par de nombreux sportifs dont Amélie Jolie, Wendy Renard, Philippe Saint-André ! ». Homéopathie et rugby, il fallait oser.

A demain  @jynau

1 Extrait de la notice officielle de Boiron : SPORTÉNINE®, comprimé à croquer est un médicament homéopathique traditionnellement utilisé en cas  de crampes, courbatures, fatigue  musculaire, lors d’efforts sportifs ou surmenage physique.Ce que contient SPORTÉNINE® pour un comprimé à croquer: les « substances actives » sont : Arnica montana 9 CH (6,67mg), Sarcolacticum acidum 3 CH (6,67mg), Zincum oxydatum 3 CH (6,67mg). Les autres composants sont : Glucose monohydraté, lactose monohydraté, stéarate de magnésium, acide citrique monohydraté, arôme naturel citron.

Opium et Tramadol® : pour la première fois les forçats du Tour n’y ont plus droit. Pourquoi ?

Bonjour  

6 juillet 2019. Cette fois c’est bien l’été : L’Equipe est imprimée sur papier jaune (type Midi Olympique) et le Tour de France s’élance depuis le Manneken-Pis. On fête le centenaire du Maillot Jaune et le cinquantenaire victorieux de saint Eddy Merckx. On retrouve le vieux mythe sans cesse revivifié, on applaudit la course-poursuite du gendarme-sain et du voleur-dopé.  

L’Equipe, page 12, rayon antidopage, nous apprend que la nouveauté, cette année, c’est l’interdiction du Tramadol®. « Son usage est interdit par le biais du règlement santé » précise le quotidien sportif. Mais encore ? Que savoir sur ce médicament anti-douleur dérivé de l’opium développé depuis un demi-siècle mais qui existait depuis des millénaires sr le sol africain 1 ?

Tramadol® (chlorhydrate de tramadol) :  Traitement des douleurs modérées à intenses de l’adulte. La dose devra être adaptée à l’intensité de la douleur et à la sensibilité individuelle de chaque patient. La posologie minimale efficace doit généralement être utilisée. Douleurs aiguës : la dose d’attaque est de 100 mg (2 comprimés) suivie de 50 ou 100 mg (1 ou 2 comprimés) toutes les 4-6 heures sans dépasser 400 mg/24 h (8 comprimés). Douleurs chroniques :la dose d’attaque est de 50 ou 100 mg (1 ou 2 comprimés) suivie de 50 ou 100 mg (1 ou 2 comprimés) toutes les 4-6 heures sans dépasser 400 mg/24 h (8 comprimés). » Nombreux effets secondaires indésirables psychiatriques (notamment confusion mentale ou hallucinations) neurologiques (dont vertiges, somnolence et convulsions) et gastro-intestinaux (nausées et vomissements).

Perversité

« D’après les données de l’assurance maladie, près de dix millions de français ont eu une prescription d’antalgique opioïde en 2015, nous enseigne l’Agence nationale de sécurité du médicament. En 2017, l’antalgique opioïde le plus consommé en France est le tramadol puis la codéine en association et la poudre d’opium associée au paracétamol. Viennent ensuite la morphine, premier antalgique opioïde fort, l’oxycodone, à présent pratiquement autant consommé que la morphine, puis le fentanyl transdermique et transmuqueux à action rapide. »

Pourquoi interdire cet antalgique aux forçats de la route millésimés 2019 ? C’est une vieille histoire parfaitement racontée sur le site http://www.cyclisme-dopage.com. Uniquement pour des raisons de « santé », semble-t-il, plus que pour « lutter contre le dopage ». Et il semblerait, une fois n’est pas coutume, que l’Union Cycliste Internationale (UCI) est la première institution sportive à s’intéresser à la prévention via l’interdiction de ce dérivé de l’opium. Où l’on en conclut que, privés d’opium, les forçats du Tour 2019 souffriront un peu plus encore que leurs aînés. Pour la plus grande joie, cet été, des amateurs sur canapé.

A demain @jynau

1 Sur ce thème : Nau J-Y « L’arbre à tramadol existe : il prend racine en Afrique » Rev Med Suisse 2013; volume 9. 1862-1863

Le corps et la testostérone des femmes athlètes appartiennent-ils aux juges-arbitres du sport ?

Bonjour

Jusqu’où la médecine, l’endocrinologie, l’industrie pharmaceutique peuvent-elles collaborer à une telle entreprise ? Depuis Lausanne (Suisse) le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté, mercredi 1er mai, le recours de la célèbre athlète sud-africaine Caster Semenya . Cette dernière contestait les règles de la Fédération internationale d’athlétisme – des règles qui imposent aux athlètes hyperandrogynes ( dont le corps produit naturellement des concentrations élevées de testostérone) à prendre des traitements pour « normaliser » leurs taux hormonaux.

On parle ici, officiellement, de « femmes DSD » (différences de développement sexuel), qui présentent un taux de testostérone supérieur à 5 nmol/L. Des femmes qui ne sont pas « malades ». Et on  sait que ces athlètes sont surreprésentées dans les épreuves mêlant force et endurance (du 400 m au mile). « Avantage inique, disent les unes – Don naturel, répondent les autres » résume l’AFP.

Dans sa décision de 160 pages, le TAS ne juge pas le règlement « invalide » comme le demandait la double championne olympique. Pour autant il émet notamment  de « sérieuses préoccupations au sujet de sa future application pratique »Il a demandé à Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) d’amender son règlement.

Trois points posent particulièrement problème aux experts : la difficulté d’appliquer un principe de responsabilité objective en fixant un seuil de taux de testostérone à respecter ; la difficulté de prouver un véritable avantage athlétique chez les athlètes hyperandrogènes sur les distances du 1 500 m et du mile ; les éventuels effets secondaires du traitement hormonal. Comment, en d’autres termes, fixer des frontières face à la variété biologique présente dans l’espèce humaine ?

« C’est du délire »

« La corrélation directe entre le taux de testostérone et les performances est une conception des années 1980. Ce sont des idées préconçues parce que cette ligne ne regarde la performance que par le prisme de la testostérone, expliquait au Monde (Anthony Hernandez) il y a un an,  Pierre-Jean Vazel, entraîneur d’athlétisme. Aujourd’hui, on sait que ce n’est pas juste. Les performances dépendent de plusieurs facteurs qui se combinent comme le taux, le caryotype XX ou XY, les différents gènes mais aussi les récepteurs androgènes… D’ailleurs, parmi les femmes « DSD », certaines présentent un syndrome d’insensibilité complète ou partielle, leurs récepteurs ne reconnaissent pas ou peu la testostérone qui circule dans leur corps dans des proportions impossibles à quantifier. Or, ces dernières sont mises dans le même sac que les autres. Cela illustre l’absurdité de tout ça. »

L’absurdité et le danger. «  L’IAAF est incapable de préserver le secret médical, ajoutait Pierre-Jean Vazel. En 2009, lors des Mondiaux de Berlin, ils avaient livré en pâture une jeune fille de 17 ans. Tout le monde pérorait sur les organes sexuels, sur le taux de testostérone et sur le corps de Caster Semenya. Cette catégorie ‘’DSD’’ ouvre la même boîte de Pandore. On n’a pas à savoir qui a un micropénis, des testicules pas descendus ou tel caryotype… C’est du délire. Cela ne regarde que ces athlètes et le CIO envisage de les faire concourir dans une catégorie troisième genre. Et ça va à l’encontre des statuts de l’IAAF censée protéger la santé des athlètes. »

A quel titre, de quel droit, pourrait-on imposer à Caster Semenya et à ses semblables de prendre des « traitements » pour réduire leurs taux sanguins de testostérone ?

A demain

@jynau

Greffe, argent et football : sept ans après, la sombre affaire du lobe de foie d’Eric Abidal

Bonjour

C’était une bien belle histoire, cela devient une trop sombre affaire. Une affaire qui vient rappeler la gangrène que peut générer l’argent dans le champ des greffes d’organes. L’Equipe du jour (Florent Torchur) rapporte, depuis Madrid, que la justice espagnole vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête sur la greffe de foie d’Eric Abidal 1 – une greffe pratiquée le 10 avril 2012 sur ce joueur de football, ancien international français aujourd’hui directeur sportif du FC Barcelone.

Nous avions, en mars 2012, évoqué cette transplantation hors du commun médiatisée avant même qu’elle ne soit pratiquée. « Les stars du football peuvent (elles aussi) servir la cause de la santé publique, écrivions-nous alors. Un exemple nous en est fourni aujourd’hui par Eric Abidal. L’émotion internationale que suscite l’annonce de sa prochaine greffe de foie est une formidable opportunité pour, via la sphère médiatique, (re) dire et (ré) expliquer ce qu’est l’activité de prélèvement et de greffe d’organe. » Et nous citions alors la chronique parue sur Slate.fr rédigée à partir d’un entretien avec Emmanuelle Prada Bordenave, directrice générale de l’Agence de la biomédecine. Extraits :

« Le footballeur Eric Abidal, 32 ans, défenseur international de l’équipe de France  et joueur du FC Barcelone est aujourd’hui  en attente d’une greffe de foie. L’information a été donnée par son club et amplement relayée par L’Equipe et de nombreux médias. Il avait subi une intervention chirurgicale il y a précisément un an –le 17 mars 2011-  pour une « tumeur au foie » (…) Dans le cas d’Eric Abidal cette transplantation hépatique  est d’ores et déjà programmée. Les responsables des activités de prélèvements et de greffes déplorent de manière récurrente la pénurie de dons d’organes et, corollaire, l’allongement des délais d’attente (…) En 2010 on a pratiqué près de 1100 greffes de foie en France alors que le nombre des personnes en attente était d’environ 2400. Dans le même temps on a pratiqué 2900 greffes de rein pour une liste d’attente de 11 600 personnes. »

Miracle

Interrogée sur le fait de savoir si elle était ou non surprise par la rapidité avec laquelle on pu programmer une prochaine greffe de foie chez Eric Abidal la directrice générale de l’Agence de la biomédecine nous répondait : « Je ne connais aucunement ce dossier, je ne sais pas où cette greffe sera pratiquée et me garderai de tout commentaire. En revanche si l’émotion collective grandit sur ce sujet nous nous saisirons peut-être de ce cas pour faire au plus vite une campagne d’information rappelant quelles sont nos règles et nos pratiques, en France concernant l’organisation des listes d’attente et les critères de répartition des greffons. »

Miracle en août 2013 quand on découvre que le greffé du foie d’avril 2012 retrouve l’équipe de France à l’occasion du match amical Belgique-France (0-0) – une sélection qui n’était en rien un « cadeau » du sélectionneur Didier Deschamps, Abidal jouant (pleinement) les 90 minutes. Un solide message d’espoir.

Puis confidence de la star dans un portrait accordé à Libération en octobre 2014 :

« Un an plus tard : la rechute. Le Catalan reçoit du soutien de tous côtés. De Platini à Blatter, le machiavélique président de la Fifa. Il y a des connus, des reconnus et des anonymes. Tout le monde, sauf Raymond Domenech. Mais cette fois, il a besoin de plus pour s’en sortir : un donneur. Son cousin Gérard se propose, et donne une partie de lui : «Je lui suis redevable de beaucoup. Aujourd’hui, c’est le plus compliqué à gérer, ça me ronge de l’intérieur. Un foie, ça n’a pas de prix. Je ne sais pas comment le remercier en sachant que je n’ai pas le droit de le rémunérer, ni de lui acheter des biens.» 

Tabou

 Le remercier ? Le rémunérer ? Lui « acheter des biens » ? Nous sommes en février 2019 et rien ne va plus. Déjà, en juillet dernier, le parquet espagnol avait demandé l’ouverture d’une enquête sur cette greffe de foie après la publication d’informations sur un éventuel trafic d’organes. Ceci faisait suite à la transcription d’écoutes téléphoniques de l’ancien président du Barça Sandro Rosell – par ailleurs impliqué dans différentes affaires judiciaires – qui laissaient entendre que le club avait acheté illégalement un foie pour son ancien joueur. La justice avait enquêté durant un an sur un éventuel délit de trafic d’organes avant de classer l’affaire faute de preuves. L’ancien joueur français, le club et l’Hôpital Clinic de Barcelone, où la greffe avait été pratiquée, avaient alors démenti toute irrégularité lors de cette opération.

L’affaire rebondit aujourd’hui avec l’ouverture de cette enquête décidée par la cour d’appel de Barcelone. L’Equipe rapporte les propos et les silences des différents protagonistes. Le joueur et son cousin germain-donneur ne se parleraient plus, ce dernier supportant mal que l’on puisse imaginer qu’il a touché « un million d’euros » dans la transaction d’organe quand il n’a « pas touché un centime ». Un sujet devenu « tabou dans la famille ».

Quant à savoir si le lobe hépatique greffé a été acheté par le club sur le marché illégal la justice espagnole affirme qu’elle fera toute la lumière. Ce qui, sans préjuger de la suite, ne devrait guère, en théorie, soulever de difficultés biologiques.

 A demain

@jynau

1 Né à Saint-Genis-Laval (Rhône), formé à  l’AS Lyon-Duchère, club de CFA-2, Eric Abidal  rejoint  l’AS Monaco en 2000 puis gagne Lille (2002-2003) avant l’Olympique lyonnais et le maillot de l’équipe nationale en 2004. En 2007 il est transféré (pour environ seize millions d’euros) sur le couloir latéral gauche du FC Barcelone. Il s’ exprimera à merveille :  Ligue des champions,  championnat d’Espagne,  coupe d’Espagne,  supercoupe d’Europesupercoupe d’Espagne et coupe du monde des clubs.

 

Les amphétamines de Bernard-Henri Lévy et les injections sanguines de la star Neymar

Bonjour

Du pain et des bleus. « 19-24 Désespérant » titre justement L’Equipe au lendemain d’un match catastrophe du XV de France cintre le XV de Galles. Où l’on pressent que le jeu de rugby, à l’échelon français, est une éponge du moral national. Et sans jamais pouvoir le démontrer on pourrait soutenir l’hypothèse que les violences inhérentes aux Gilets Jaunes ne sont pas étrangères aux malheurs des Bleus. Un vrai chef vous manque, et c’est le désespoir.

Nous avions laissé  Neymar da Silva Santos Júnior, 26 ans, souffrant d’une « élongation des adducteurs droits ». C’était en novembre. Nous voici en février, le gracile génie est à nouveau blessé. L’Equipe nous apprend que l’homme vient de faire un aller-retour en urgence à Barcelone. Là il a « reçu une injection de plasma riche en plaquettes (PRP) par leDr Ramón Cugat Bertomeu, chirurgien orthopédiste et spécialiste international de cette pratique régénératrice».

Traitement des tendinopathies chroniques

Chacun sait que Neymar s’est blessé contre Strasbourg (2-0) en Coupe de France, le 23 janvier. La star brésilienne salariée par le Qatar à Paris « souffre d’une pseudarthrose, c’est-à-dire un défaut de consolidation de la fracture du cinquième métatarsien du pied droit opéré en pars dernier par Rodrigo Lasmar, le médecin de la sélection brésilienne ». Pas d’intervention, cette fois, mais « un traitement conservateur à base de kiné, de magnétothérapie et d’injection de PRP ».

User ou pas du PRP ? On lit ceci dans la précieuse Revue Médicale Suisse, sous la signature de Jean-Luc Ziltener, Maxime Grosclaude et Lara Allet (Service d’orthopédie et traumatologie de l’appareil moteur, Hôpitaux Universitaires de Genève).

« Les tendinopathies chroniques chez le sportif sont fréquentes et pour certaines difficiles à traiter. La guérison et la régénération tendineuse sont sous le contrôle, entre autres, de nombreux facteurs de croissance. Il est actuellement possible de concentrer quelques facteurs de croissance autologues dans une fraction plasmatique du sang prélevé chez un sujet (plasma riche en plaquettes – PRP), et de la réinjecter au site lésionnel. La recherche de base et animale paraît plutôt prometteuse. Néanmoins, en clinique, le nombre d’études scientifiquement acceptables dans cette indication est faible. Actuellement, il n’est ainsi pas possible de recommander formellement ce type d’injections sanguines pour le traitement des tendinopathies chroniques chez l’homme. »

Passer chez Ruquier ou descendre une piste noire ?

L’Equipe, toujours (supplément papier glacé) et un « auto-portrait » glaçant (propos recueills par Estelle Lenartowicz – photo Roberto Frankenberg) de « Bernard-Henri Lévy, 70 ans, écrivain ». Où l’on en apprend un peu plus encore sur ses centaines de chemises toujours portées sans cravate (peur d’étouffer, « vieux truc d’enfant asthmatique ») ; sur ses modalités d’écriture dans une piscine (magnétophone, brasse papillon, un peu de dos crawlé) ; sur sa pratique, jeune, des sports de combat (judo, ju-jitsu, bâton japonais) ; sur le ski (« Passer chez Ruquier, c’est comme descendre une piste noire à ski » – sic).

Sans oublier le dopage aux amphétamines 2 :

« Jusqu’à il y a quinze ans, il m’est arrivé de me doper. Pour rendre plus pertinente cette partie du corps qu’est mon cerveau. Sous amphétamines, on se sent invincible, extralucide, invulnérable. Je ne regrette pas cette époque mais elle est derrière mois. Aujourd’hui j’ai besoin de bouger, de brûler mon énergie, de respirer. Je nage ».

Et L’Equipe de compléter : « 0 cigarette depuis trente ans après avoir fumé 5 paquets par jour. Au théâtre Antoine à Paris, le 20 mai, dans sa pièce ‘’Looking for Europe’’ ».

A demain

@jynau

1 Traitement des tendinopathies chroniques : intérêt des injections de plasma riche en plaquettes (PRP) Rev Med Suisse 2011; volume 7. 1533-1537

2 Dans Le Figaro daté du 3 juillet 2014 (Emilie Geffray), en réponse à la question de savoir s’il avait été gêné des  révélations sur France 2  (par sa femme Arielle Dombasle) de ses prise de « psychotropes » Bernard-Henri Lévy répondait : « Il y a une vraie tradition, vous savez, des écrivains consommateurs de substances. Artaud et le peyotl, Henri Michaux, Baudelaire et Théophile Gautier. À quoi sert un corps, pour un écrivain, sinon à produire le maximum de texte possible? Et de la meilleure qualité? Les amphétamines, parfois, m’y ont aidé. »

 

Rugby : Nathan Soyeux, 23 ans, joueur amateur, mort après un plaquage « dans les règles »

Bonjour

Ce sont des lignes que l’on n’imaginait pas devoir, un jour, lire. Des lignes disponibles sur le site de L’Equipe et sur celui du Bien Public. Des lignes qui vont secouer le monde du rugby. Des lignes pour réfléchir. Les voici :

« Nathan Soyeux, 23 ans, étudiant en Master matériaux-développement durable à l’Esirem (École supérieure d’ingénieurs de recherche en matériaux et en infotronique) de Dijon, est décédé, vraisemblablement des suites d’un choc lors d’un match de rugby amateur. Le 24 novembre dernier, Nathan participait au ‘’Tournoi des 5 ballons’’, une compétition inter-écoles qui existe depuis 1979 où les étudiants s’affrontent lors de matches de foot, volley, basket, hand et rugby.

Suite à un plaquage « dans les règles » selon Albert Dipanda, le directeur de l’Esirem,  le jeune homme, « qui s’est tout de suite relevé et n’a pas perdu connaissance, ne s’est pas senti très bien et nous avons fait appel aux secours qui l’ont dirigé vers l’hôpital. » Transporté au CHU de Dijon le joueur avait d’abord été plongé dans un coma artificiel pendant dix jours avant que son état de santé ne se dégrade, récemment.

Que dire si « les règles » respectées ne préviennent pas les décès ? En changer !

C’est le quatrième décès de jeunes joueurs sur les terrains de rugby français en moins de huit mois. Le 12 décembre, Nicolas Chauvin (18 ans), joueur de l’équipe Espoirs du Stade Français, était décédé à la suite d’un double-plaquage quelques jours plus tôt. Avant lui, deux autres jeunes étaient morts en 2018 après avoir reçu un choc : l’amateur Adrien Descrulhes (17 ans) le 20 mai et le professionnel Louis Fajfrowski (21 ans) le 10 août.

Que dire ? Laisser la parole à Quentin, joueur de rugby, ami de Nathan et à son hommage sur les réseaux sociaux :

« Je persiste à dire que notre sport n’est pas dangereux. Non il n’est pas dangereux, ce sport est beau, ce sport est technique mais nous ne savons plus y jouer. Bien que l’affrontement soit inévitable, le défi purement physique avec des joueurs de plus en plus lourds, puissants et des schémas tactiques qui se résument à se rentrer dedans et à marquer son adversaire ont pris le dessus sur ce qui était destiné à être un sport d’évitement. »

A demain

@jynau

 

L’entrecôte feuilletée d’or du lièvre Ribéry, les lunettes de tortue écaillée d’Audrey Pulvar

Bonjour

Plus un débat sans violence, plus un repas sans débat. Ainsi Franck Ribéry, 35 ans, footballeur international français sur le déclin, évolue toujours néanmoins au poste d’ailier gauche du Bayern Munich. Victime, à l’âge de deux ans, d’un accident de la circulation qui lui laisse des cicatrices sur le visage,  commence le football à six ans au FC Conti de Boulogne-sur-Mer, rejoint à douze ans le centre de formation du LOSC Lille, dont il sera renvoyé quatre ans plus tard à la suite de mauvais résultats scolaires et de problèmes de comportement.  Généralement caricaturé comme un « footballeur surexcité à la syntaxe sommaire ». Converti à l’islam depuis 2006 il porte aussi le nom de Bilal Yusuf Mohammed.

Franck Ribéry vient d’insulter sans ménagement les personnes qui l’ont critiqué après un article paru dans Bild évoquant une facture de 1200 euros pour une « entrecôte recouverte d’or ». Bild avait révélé qu’en vacances à Dubaï, le célèbre joueur avait rendu visite au célèbre chef Nusret Gökçe à la Nusr-Et Steakhouse pour y déguster une des spécialités de l’établissement.

Et le quotidien allemand de se délecter, précisant que le joueur français et ses proches avaient commandé une entrecôte pailletée d’or d’une valeur de 1200 euros, déclenchant de nombreuses critiques à son égard. Une information reprise par de nombreux médias, notamment par Le Figaro.fr. Avant que l’on apprenne que la facture entrecotesque avait été largement surévaluée,  Bild confondant les euros et les dirhams émiratis. La pièce de chair coûtait un peu moins de 300 euros, et non 1200 comme indiqué.

Remettre les points sur les i et les barres sur les t…

Meurtris par les critiques, l’ancien international a violemment répondu à ses détracteurs et notamment aux médias, via les réseaux sociaux. Extrait (repris non sans délectation par Le Figaro):

«Pour 2019, remettons les points sur les i et les barres sur les t… Commençons par les envieux, les rageux, nés sûrement d’une capote trouée: n*iquez vos mères, vos grands-mères et même votre arbre généalogique. Je ne vous dois rien, ma réussite c’est avant tout grâce à Dieu, à moi et mes proches qui ont cru en moi. Pour les autres, vous n’étiez que des cailloux dans mes chaussettes!».

Ribéry poursuit, amer, regrettant notamment que les médias n’avaient pas relayé ses actions généreuses auprès des associations.

«Ensuite, concernant ces pseudo-journalistes qui ont toujours été dans la critique négative envers moi, mes actes (dernier exemple en date: le prix de ce que je mange!)… Quand je fais des dons (car on m’a appris à donner quand je reçois beaucoup), pourquoi aucun grand média national ne diffuse-t-il cela ?. Non, vous préférez parler des vacances que je passe en famille, vous scrutez mes faits et gestes, ce que je mange etc. Oh, oui, pour ce genre de futilités, vous êtes présents!»

 Puis, « pour mettre un terme à cette polémique qui n’a même pas lieu d’être », Franck Ribéry a publié une capture d’écran d’un article reprenant un tweet de l’ancienne journaliste Audrey Pulvar où elle proclamait « Je fais ce que je veux de l’argent que je gagne ». A l’époque Mme Pulvar avait été particulièrement critiquée après avoir dévoilé le prix de ses lunettes en écaille de tortue… d’une valeur de 3300 euros. Un modèle de la célèbre maison Bonnet, lunetier, dont le prix habituel est nettement plus élevé.

Or aujourd’hui la même tacle le joueur sur Twitter : « Monsieur Franck Ribéry, si vous ne savez pas quoi faire de votre argent, il reste plein de causes à financer et soutenir dans le monde » écrit celle qui désormais préside de la Fondation Nicolas Hulot. Reprise de volée de Franck Ribéry:

« J’espère que vos lunettes [en écaille de tortue] vous permettent d’entrevoir un meilleur avenir professionnel que celui de la pseudo journaliste que vous êtes actuellement ».

 A demain

@jynau