Cœur et non-profit : quand la Mayo Clinic vous pousse à adopter un chien de compagnie

Bonjour

Rochester. On ne présente plus la Mayo Clinic 1 symbole planétaire de la puissance de la médecine occidentale contemporaine. Clef de voûte sur un trépied familial :  William Worrall Mayo (1819-1911), William James Mayo (1861-1939) et Charles Horace Mayo (1865-1939). C’est aussi une oasis dans le désert du profit capitaliste ; il ne s’agit en rien d’une « clinique » mais bien d’un système de soins régional élargi (le Mayo Health System) offrant toute la gamme des soins ambulatoires et hospitaliers. C’est en outre une organisation de recherche médicale à l’échelle nationale. L’ancien nom n’aurait été gardé que pour des raisons historiques teintées de nostalgie.

Oasis au pays de Donald Trump : alors que dans la plupart des systèmes de soins les médecins sont payés à l’acte, à la Mayo Clinic les médecins perçoivent leur salaire indépendamment du nombre de leurs patients.

Et puis voici que l’on reçoit à en-tête de la Mayo, des communiqués de presse (en français) résumant et vantant les résultats de travaux publiés dans Mayo Clinic Proceedings. Comme celui-ci, claironnant : « Posséder un chien améliorerait votre santé cardiovasculaire ». Une traduction de l’analyse initiale des données issues de l’étude Kardiozive Brno 2030. Extraits :

« L’étude a établi pour la première fois une base de référence contenant des données sanitaires et socioéconomiques sur plus de 2 000 sujets dans la ville de Brno, en République tchèque, de janvier 2013 à décembre 2014. Des évaluations de suivi sont prévues tous les cinq ans jusqu’en 2030. Dans l’évaluation de 2019, l’étude a examiné 1 769 sujets ne présentant aucun antécédent de maladie cardiaque et les a notés sur la base des comportements et facteurs de santé idéaux selon Life’s Simple 7, tels que décrits par l’American Heart Association : indice de masse corporelle, régime alimentaire, activité physique, tabagisme, pression artérielle, glycémie et cholestérol total.

L’étude a comparé les notes obtenues en matière de santé cardiovasculaire par l’ensemble des propriétaires d’animaux de compagnie avec celles des personnes n’en possédant pas. Ensuite, elle a comparé les propriétaires de chiens à d’autres propriétaires d’animaux de compagnie et aux personnes n’en possédant pas. L’étude démontre un lien entre le fait de posséder un chien et la santé cardiaque, ce qui s’avère conforme à la déclaration scientifique de l’American Heart Association relative aux avantages de posséder un chien en termes d’activité physique, d’engagement et de réduction du risque de maladie cardiovasculaires. ».

Selon les auteurs les résultats obtenus renforcent l’idée selon laquelle des personnes pourraient adopter, sauver ou acheter un chien – et ce dans un strict souci d’amélioration de leur santé cardiovasculaire – à la seule condition que le fait de posséder ce chein les amène à un mode de vie plus actif sur le plan physique. Où l’on perçoit que le chat ne convient pas.

Pour le Dr Francisco Lopez-Jimenez,  président de la division de cardiologie préventive au sein de Mayo Clinic,  le fait d’avoir un chien peut inciter les propriétaires à sortir, à se déplacer et à jouer avec leur chien régulièrement. Le fait de posséder un chien est également lié à une amélioration de la santé mentale dans d’autres études et à une diminution de la perception d’isolement social, deux facteurs de risque de crise cardiaque. Où l’on comprend que, finalement, le nec plus ultra serait, sous un même toit, de parvenir à faire s’entendre chien et chat.

A demain @jynau

1 Elle, se présente ainsi : « Mayo Clinic est une organisation à but non lucratif, engagée dans l’innovation dans la pratique, la formation et la recherche cliniques. Elle offre une oreille bienveillante et fournit une expertise et des réponses à tous ceux qui souhaitent guérir (sic). Rendez-vous sur Mayo Clinic News Network pour obtenir d’autres actualités de Mayo Clinic et Les coulisses de la Mayo Clinic pour en savoir plus sur Mayo

Un premier cas exceptionnel de rémission de myélome multiple par virothérapie (rougeole)

Bonjour

Le cas est spectaculaire, totalement hors norme. Aussi est-il est repris, ici et là à travers le monde, par les médias d’information générale. Toutes les données scientifiques et médicales sont publiée dans Mayo Clinic Proceedings (et accessibles ici). Une vidéo à haute vertu pédagogique est également gracieusement  mise à disposition (accessible ici).

Cancers métastasés

En résumé : une femme de 49 ans souffrant d’un myélome multiple a pour la première fois bénéficié d’une rémission durable après l’injection d’une dose importante de virus modifiés de la rougeole. Une deuxième tentative n’a pas été couronnée du même succès.  « Ces patientes ne répondaient plus aux autres thérapies et avaient connu plusieurs rechutes de leur cancer, explique le Dr Stephen J. Russell, premier signataire de cette publication. Il s’agit de la première étude clinique à montrer la faisabilité d’une virothérapie contre des cancers métastasés ».

Les deux malades ont reçu chacune une seule dose de ce vaccin thérapeutique contenant une dose massive de virus de la rougeole génétiquement modifiés  – virus devenus capables de cibler les cellules cancéreuses. Ces deux patientes ont réagi positivement à ce traitement avec une réduction des cellules cancéreuses. L’une d’elles bénéficie d’une  rémission complète depuis plus de six mois.

Intérêts financiers

Toutes les données officielles  sur myélome multiple sont disponibles ici. On verra ici en quoi consiste la virothérapie antitumorale usant du virus de la rougeole (vidéo Inserm, Nantes). Et plus généralement ce qu’est la virothérapie.

Précision : Les trois premiers auteurs de l’étude (ils sont quinze au total)  ainsi que la célèbre Mayo Clinic précisent avoir un intérêt financier dans la technologie utilisée. Ils ne disent pas lequel. Ni comment ils entendent le faire fructifier. Ni si le choix de Mayo Clinic Proceedings comme vecteur de cette publication est ou non lié à cet intérêt.

A demain