Nouveau : Dr Jean-Paul Escande, dermatologie, clinique des Cèdres, Brive-la-Gaillarde (Corrèze)

Bonjour

On l’avait connu au sommet de lé dermatologie française, dans les plus beaux quartiers de la capitale. On a retrouvé sa trace aux confins des déserts, clinique des Cèdres, Brive-la-Gaillarde (Corrèze). On avait connu un homme formidable d’énergie et de savoirs, pétillant de culture et soucieux de partage, charmeur et pédagogue, passionné de médecine jusqu’au bout des ongles. Les dernières nouvelles nous confirment qu’il n’a pas changé.

Le Pr Jean-Paul Escande, 80 ans, ponte de la dermatologie, et auteur à succèss’ennuyait ferme à la retraite. Il vient de relancer une activité de consultation au service des Brivistes « pour être utile, pour la médecine, et par passion pour sa profession ».  « Certains y voient une première : un spécialiste octogénaire de réputation internationale, qui ré-endosse la blouse blanche après quelques années de retraite, et se met plusieurs jours par semaine au service d’une patientèle locale en manque de spécialistes » résume Le Quotidien du Médecin (Jean-Pierre Gourvest)

Et Le Quotidien de résumer la biographie atypique de cet homme né à Brive en mars 1939 – tient de la saga médicale. Études à Paris, professeur à 35 ans à Cochin (AP-HP) où il fera toute sa carrière, chef de service de dermatologie à 44 ans, travaille sur les cancers de la peau et le mélanome malin. Diplômé d’immunologie à l’Institut Pasteur, chercheur en biologie, dirige un service consacré au sida lors de l’arrivée des premiers malades en France (1981). En 1975, un livre à succès « Les Médecins » (Bernard Grasset) le lance dans le grand bain. Confesse devenir alors « une petite vedette des médias de l’époque ». 

Vedette des médias, amoureux du rugby

 « Je n’ai jamais pris un centime à mes patientsrévèle-t-il aujourd’hui. Me contentant des salaires versés par la fonction publique, je n’avais aucun intérêt à me faire de la pub, mais j’adorais la communication. Je me suis retrouvé éditorialiste à Radio Monte Carlo, réalisateur télé, chroniqueur à France Inter. J’ai aussi écrit quelques livres. Par contre, j’ai toujours refusé de faire de la politique malgré les appels du pied de Jacques Chirac, occupé et passionné par mon métier. »

Cet amoureux du rugby tombé sous le charme de René Dubos est condamné à la retraite à 68 ans. Des remplacements durant huit ans avant de raccrocher en 2016. Puis revient à Brive occuper la maison de ses parents (son père est décédé à l’âge de 105 ans). « Je me sens en pleine forme. Honnêtement, à la retraite, je m’ennuyais », confie-t-il au Parisienainsi qu’à FR3. Et au Quotidien :

 « J’ai bien l’intention de me replonger dans la dermato. On a mis à ma disposition un cabinet que j’occuperai plusieurs jours par semaine, sous le statut de médecin libéral, hébergé par le centre de soins. Je suis payé à la consultation et mes gains seront ceux de la profession, au sein d’un univers médical débordé auquel j’espère donner un coup de main. Je crée un service qui n’existe pas aux Cèdres, mais que je vais développer. Mais je continuerai l’écriture, tout en pratiquant ! Je ne serais pas venu à Brive faire la guerre aux autresJe suis simplement heureux de me retrouver sur mes terres et de rendre service. » 

Pour combien de temps encore ? « A genoux, et prions… » rit-il. Il a signé avec la clinique briviste un contrat renouvelable chaque année. « La vie continue ». On applaudit.

A demain @jynau  

Rugby et violences : les obsèques de Louis Fajfrowski, 21 ans – le silence de cinq présidents

Bonjour

Vendredi 17 août 2018. Près de 400 personnes ont, en l’église Saint-Jacques de Fabrègues (Hérault), assisé aux obsèques de Louis Fajfrowski, un jeune rugbyman d’Aurillac (Pro D2) mort vendredi 10 août à l’âge de 21 ans -lors d’un match amical contre Rodez (Férérale 1). Un match d’été, pour le plaisir de s’affûter.

Fabrègues, situé la périphérie de Montpellier, village natal du jeune joueur. Les médias rappellent qu’il est mort à la suite d’un un plaquage thoracique jugé « régulier » par tous les observateurs. Régulier ou pas l’affaire fait grand bruit dans les milieux de l’Ovalie – et bien au-delà. Les médias :

« Vers 14 h 30, la cérémonie religieuse a débuté en présence de la famille et des proches du jeune homme, ainsi que des joueurs des clubs d’Aurillac, de Saint-Jean-de-Védas, le premier club de Fajfrowski, et de Montpellier, parmi lesquels Fulgence Ouedraogo, Kelian Galletier et Yvan Reilhac.

« Bernard Laporte, le président de la Fédération française de rugby, Serge Simon, le vice-président, Mohed Altrad, le président du MHR, de même que Robins Tchale-Watchou, président du syndicat des joueurs de rugby professionnels, et Paul Goze, le président de la Ligue nationale de rugby, étaient également présents. »

Dans un éditorial publié lundi 13 août et titré « La nausée », Midi olympique, dénonce le fait que ce sport soit « de plus en plus destructeur », qu’il mette  « ses propres acteurs en danger à force de collisions à très grande vitesse ».

Pour le Midi Olypique, comme de nombreux amateurs et observateurs il y a désormais urgence : modifier les règles pour réduire les risques de l’affrontement physique, revenir à l’art de l’évitement et augmenter ainsi la beauté de ce jeu incomparable.

La question est désormais ouvertement posée à Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, au Dr Serge Simon, le vice-président, à Mohed Altrad, président du MHR, à Robins Tchale-Watchou, président du syndicat des joueurs de rugby professionnels. Sans oublier Paul Goze, le président de la Ligue nationale de rugby.

Il y a urgence. Quand parleront-ils ?

A demain

PS On apprend que Bernard Laporte, ancien secrétaire d’Etat chargé des Sports (2007-2009) et actuel président de la Fédération française de rugby (FFR) « interviendra » dans la nouvelle émission de l’humoriste Cyril Hanouna sur C8. Il y « commentera l’actualité ».

« Ancien manager du club de Toulon (2011-2016) Bernard Laporte animait une émission, Direct Laporte, le lundi et le dimanche sur RMC lorsqu’il a été élu président de la FFR fin 2016, rappellent l’AFP et 20 minutes. A contre-coeur, d’autant qu’il s’était engagé à ne pas être rémunéré par la FFR, il avait alors renoncé à cette activité afin d’éviter d’être accusé d’un conflit d’intérêts avec un grand groupe de médias. . La chaîne C8 fait partie du groupe Canal+, diffuseur exclusif du Top 14. »

 

 

 

Autisme et polémiques : l’addiction aux écrans, nouvelle héroïne des petits enfants ?  

Bonjour

Choc des présents. Une  tribune collective dans Le Monde qui va alimenter de nouvelles polémiques ; une autre, solitaire et institutionnelle, pleine de bonnes intentions mais comme déconnectée des sujets d’actualité.

Dans la première ce sont des professionnels du soin, de la prévention, et des chercheurs 1 qui dénoncent une série  d’informations « à caractère sensationnel » diffusées notamment sur France 2 et RMC. Extraits :

« Nous sommes des professionnels du soin, de la prévention, et des chercheurs spécialisés dans le champ de la petite enfance, de l’enfance, de l’autisme, et de l’addiction. Conscients des dangers des écrans chez les plus jeunes, nous souhaitons pourtant témoigner de nos inquiétudes face aux affirmations erronées dont certains médias se font l’écho, notamment dans le reportage d’« Envoyé spécial » « Accros aux écrans » (18 janvier, France 2).

« Depuis quelque temps, des vidéos circulent sur le Net : des signes d’autisme surviendraient chez des tout-petits très exposés à la télévision. Des chiffres effrayants sont avancés : un enfant sur vingt, dans chaque classe d’âge, dans une ville donnée. Des chiffres cinq fois supérieurs aux statistiques communément citées sur la prévalence des troubles du spectre autistique ! Enfin, affirmation tout aussi fantaisiste, il nous est assuré que la suppression des écrans conduit dans la majorité des cas à la disparition des symptômes en un mois.

Une référence qui n’est pas sans faire songer à l’affaire évoquée dans un papier de ce blog 2.  

« Ces vidéos évoquent de très nombreux enfants exposés aux écrans 6 à 12 heures par jour, ceci même en l’absence de problématique sociale ou familiale précise-t-onOr un enfant laissé de façon aussi importante devant un récepteur est de facto victime d’une carence éducative et/ou affective grave. Si la régulation de cette consommation est indispensable, elle ne suffira en aucun cas à compenser l’ensemble des effets du défaut de soins sur le développement de l’enfant. A l’évidence de telles situations requièrent une prise en charge pluridisciplinaire rapide et conséquente. »

Pour les auteurs, aucune étude à ce jour ne permet d’établir une relation de causalité entre consommation d’écrans et autisme. Ce qui est en revanche fréquemment constaté, c’est un intérêt précoce des enfants atteints de troubles autistiques pour les écrans, qui prend une forme répétitive et qui est en lien avec leurs particularités cognitives. Ne passons pas à côté de troubles développementaux en chargeant les écrans de tous les maux !

Ils ajoutent qu’un autre épouvantail est aujourd’hui agité dans le débat public concernant les très jeunes enfants : celui de l’addiction aux écrans. Et de rappeler que cette addiction n’a été reconnue ni par l’Académie de médecine (2012), ni par l’Académie des sciences (2013) – pas plus que par le plus récent DSM-5 [la dernière édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie].

« Or que nous dit-on dans l’émission « Envoyé spécial » du 18 janvier ? Que donner un écran numérique à son bébé est « exactement l’équivalent d’une drogue » ! Sur d’autres antennes comme l’émission « Bourdin direct » sur RMC (10 janvier 2018), il est fait état de nombreux enfants de 3 ans qui se lèvent toutes les nuits à 3 heures du matin pour se saisir du smartphone de leurs parents et se brancher sur YouTube ! Si une telle attitude existe, elle ne peut être liée qu’à une utilisation massive du smartphone parental durant la journée. Comment affirmer, alors, que « les parents ne sont responsables en rien » ?

Les rumeurs infondées lancées actuellement nourrissent selon eux « une panique morale exploitée par certains médias, en dehors de toute rigueur scientifique ». Et il ne faut pas voir là « un nouveau problème que personne n’aurait pris au sérieux auparavant ». Pour résumer il serait des plus fâcheux que ces messages simplistes portés devant des interlocuteurs politiques contrarient les projets d’éducation au numérique fondamentaux à mettre en place à l’école et en même temps il serait déplorable que les prévisions fantaisistes sur les effets de la suppression des écrans ne fassent perdre un temps précieux dans le repérage et la prise en charge précoces des troubles du spectre autistique.

La tribune individuelle est signée Pr Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé (HAS): « Autisme : poursuivons nos efforts » . « Depuis une vingtaine d’année, des progrès considérables ont été réalisés dans la connaissance de l’autisme et des interventions à mettre en œuvre, écrit-elle. Il est impossible cependant de se satisfaire de la situation actuelle tant pour les personnes autistes et leur famille, que pour les professionnels qui les accompagnent. (…) A la veille du 4e plan autisme, le chemin à parcourir est encore long. Nous espérons que l’engagement de tous sera à la hauteur des enjeux. La HAS sera à l’écoute des besoins qui émergeront et se tient prête à mobiliser ses compétences. »

Rien sur les écrans, le plus jeune âge et les addictions ultra-précoces. A l’évidence la HAS devra élargir son écoute et ses visions, doper sa mobilisation.

A demain

1 Jacques Angelergues(vice-président, Cerep-Phymentin) ; Patrick Belamich (président, Fédération des centres médico-psycho-pédagogiques) ; François-Marie Caron (« past président » [titre actif au sein du CA], Association française de pédiatrie ambulatoire) ; Marie-Noëlle Clément (vice-présidente, Programme de recherches et d’Etudes sur l’autisme) ; Michel Dugnat (président, Association recherche information périnatalité) ; Agnès Florin (présidente, Association francophone de psychologie et de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent) ; Bernard Golse (président, Coordination internationale entre psychothérapeutes psychanalystes s’occupant de personnes avec autisme et membres associés) ; Jean-François Havreng (président, Association nationale des hôpitaux de jour) ; William Lowenstein (président, SOS addictions) ; Denis Mellier (coprésident, World Association for Infant Mental Health France) ; Georges Picherot (président, Groupe de pédiatrie générale de la Société française de pédiatrie) ; Pascal Plantard (codirecteur, Groupement d’intérêt Scientifique M@rsouin) ; Dominique Ratia Armengol (présidente, Association nationale des psychologues pour la petite enfance) ;Catherine Salinier (présidente, Pédiatres du Monde) ; Pierre Suesser (coprésident, Syndicat national des médecins de protection maternelle infantile) ; Serge Tisseron (président, association Trois Six Neuf Douze) ; Michel Wawrzyniak (président, Fédération nationale des écoles des parents et des éducateurs).

2 « Bébés et post-vérité : le trop d’écrans responsable de graves troubles du développement » Journalisme et santé publique, 18 mai 2017

Officiel : impossible de dire s’il y a un danger à laver son linge avec de l’eau tombée du ciel

Bonjour

La France est un pays incroyablement plus humide et plus riche qu’on ne le dit. Le dernier exemple date d’aujourd’hui. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de rendre un avis « relatif à l’utilisation de l’eau de pluie pour le lavage du linge chez les particuliers ». Ou plus précisément un avis relatif à la « faisabilité de l’expertise » concernant ce travail. C’est un document de 94 pages dont on imagine combien il a dû demander d’énergie et de matières grises.

On peut voir là, au choix, un effet du réchauffement climatique ou de la progression de la pauvreté : « les pratiques de récupération et d’utilisation de l’eau de pluie pour des usages domestiques sont en augmentation depuis plusieurs années dans un but de réaliser des économies d’eau et/ou de maîtrise du ruissellement et des inondations » nous disent les fonctionnaires de l’Anses. Et puis, sans doute, faut-il compter, dans la population féminine notamment, avec la mémoire ancestrale, féministe, des lavoirs et de leurs lavandières – (version alternative).

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Roselyne Bachelot

Or ces temps ne sont plus. Quand ils existent encore, les lavoirs sont des musées communaux et la pluie est, dit-on, moins pure qu’elle ne le fut. « Lors de leur passage dans l’atmosphère, du ruissellement sur les toitures, dans le réservoir de stockage puis dans le réseau, les eaux de pluie peuvent se charger en métaux, matières organiques, micropolluants organiques et en micro-organismes » (Anses).

C’est si vrai que dès 2008 un arrêté ministériel était publié relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments – document signé de Jean-Louis Borloo et de Roselyne Bachelot (aujourd’hui sur RMC) et Christine Boutin. Depuis bientôt dix ans ce document précise des conditions d’usage de l’eau de pluie récupérée en aval des toitures inaccessibles, dans les bâtiments et leurs dépendances, ainsi que les conditions d’installation, d’entretien et de surveillance des équipements nécessaires à leurs récupération et utilisations. C’est un texte d’essence libérale : il autorise l’utilisation de l’eau de pluie à l’extérieur de l’habitation (usages domestiques et arrosage des espaces verts) et à l’intérieur (alimentation des chasses d’eau et lavage des sols intérieurs).

Linge de maison

Restait la question du linge de maison. « L’utilisation d’eaux de pluie pour le lavage du linge est autorisée à titre expérimental, sous réserve de mise en œuvre de dispositifs de traitement de l’eau adaptés. » Voilà, on en conviendra, qui était assez vague. Aussi la Direction générale de la santé a-t-elle saisi l’Anses. Mission :

« Définir les risques sanitaires potentiels directs et indirects que pourrait représenter la mise en œuvre d’une installation de récupération et d’utilisation d’eau de pluie à laquelle serait raccordé un lave-linge, et d’évaluer les modalités de traitement de l’eau éventuellement nécessaires afin que l’eau de pluie puisse être autorisée pour le lavage du linge. »

Or voici que nous apprenons que la mission a échoué/ « Compte tenu des variations locales et climatiques et de l’hétérogénéité des pratiques des particuliers pour le lavage du linge, l’Agence conclut à l’impossibilité de réaliser une évaluation des risques sanitaires potentiels liés à la mise en place de telles installations » avoue l’Anses.  Principe de précaution oblige elle recommande que l’eau de pluie ne soit pas utilisée des populations les plus vulnérables. A savoir :

Peaux atopiques

« Les populations à risque d’allergie cutanée, ayant des maladies de peau ou des peaux atopiques (propices aux allergies) ; les jeunes enfants, qui mettent régulièrement le linge à la bouche ; les personnes immunodéprimées ; les personnes en hospitalisation à domicile ; les personnes hospitalisées dont le linge est lavé à la maison, et leur entourage ; les personnes vivant à côté de sites industriels et de sites agricoles, où l’eau de pluie est susceptible de contenir davantage de contaminants chimiques. »

Soit, in fine, une proportion non négligeable de la population française. Une population qui ignore sans soute le risque auquel elle aurait, peut-être, pu être potentiellement exposée.

On conclura avec quelques données officielles (Anses) trop méconnues de celles et ceux qui ne redoutent pas de laver leurs linges au sein de leur famille :

« Un lave-linge n’est pas une enceinte stérile et contient des populations microbiennes constituées de micro-organismes apportés par l’eau d’alimentation, les biofilms et/ou le linge sale. Ces différents micro-organismes sont susceptibles d’être retrouvés sur le linge sortant de la machine à laver. Le devenir des micro-organismes sur le linge est étroitement lié aux conditions de lavage (température, produits lessiviels, cycle et qualité de l’eau de rinçage), aux autres étapes d’entretien du linge (séchage, repassage) et à leur synergie. »

 A demain

 

Embastiller les psychiatres si leurs patients, après avoir tué, sont jugés irresponsables ?

Bonjour

Le fou ne pouvant être condamné son psychiatre doit-il être brûlé ? Il y avait eu, à Marseille,  l’affaire très médiatisée du Dr Danièle Canarelli, spécialiste de psychiatrie.  Il y a aujourd’hui celle, à Grenoble, du Dr Lekhraj Gujadhur, également psychiatre. Dans les deux cas une maladie schizophrénique, dans les deux cas un mort, dans les deux cas l’entrée en scène de la justice. Et dans les deux cas la question, centrale, de savoir si un psychiatre peut être condamné pour ne pas avoir su prévenir les agissements criminels de l’un de leurs patients que la justice a par ailleurs, du fait de sa pathologie, estimé irresponsable et ne pouvant être soumis à une sanction pénale.

L’affaire de Grenoble fait l’objet d’un procès qui s’ouvre aujourd’hui 8 novembre devant le tribunal correctionnel de cette même ville comme le rapportent l’AFP et Le Figaro. Un « procès historique ». Après huit ans de rebondissements juridiques comparaissent le centre hospitalier de Saint-Egrève et le Dr Lekhraj Gujadhur. Ils devront expliquer comment Jean-Pierre Guillaud, déjà auteur de plusieurs agressions à l’arme blanche, a été autorisé à des sorties non surveillées dans le parc de l’établissement – et comment il a pu le quitter sans difficulté.

« Trancher la gorge »

Résumons. Le 12 novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud poignarde mortellement Luc Meunier, 26 ans, après s’être échappé de l’hôpital de Saint-Egrève. M. Guillaud est déclaré pénalement irresponsable de cet acte, en septembre 2011. Il est alors hospitalisé en « unité pour malades difficiles ». Pour autant une information judiciaire est ouverte à la suite d’une plainte contre X de la famille Meunier. Son objet : déterminer les éventuelles responsabilités des médecins. Le 9 avril 2013, le juge d’instruction rend une ordonnance de non-lieu. La famille Meunier avait fait appel et obtient gain de cause devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel. Mise en examen de l’hôpital et de trois médecins.

Dans un arrêt rendu (à huis clos) en 2014 la justice renvoie en correctionnelle un seul médecin, le Dr Lekhraj Gujadhur, responsable du pavillon où était hospitalisé Jean-Pierre Guillaud, ainsi que l’hôpital. La responsabilité des deux autres médecins mis en examen (un médecin superviseur et un autre qui remplaçait le Dr Gujadhur en son absence) est écartée.

Comment comprendre ? Dans son arrêt de novembre 2013, la cour d’appel avait pointé « un défaut d’appréciation de la dangerosité » de Jean-Pierre Guillaud, auteur de plusieurs agressions, dont certaines au couteau. Citant de « multiples alertes » comme « l’épisode délirant » de juillet 2008 (M. Guillaud disait entendre des voix lui commandant « de trancher la gorge d’un autre patient ») la cour avait estimé que ses médecins auraient dû « mieux encadrer ses permissions de sortie ». C’est lors d’une de ces sorties, après avoir retiré de l’argent à la trésorerie de l’hôpital, que M. Guillaud avait franchi la porte de l’établissement, sans difficulté. Il s’était rendu en car à Grenoble, avait acheté un couteau dans une quincaillerie et tué Luc Meunier en sortant de la boutique.

Interroger Roselyne Bachelot, sur RMC

Le Dr Lekhraj Gujadhur  encourt une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement.  Me Jean-Yves Balestas, avocat du psychiatre estime que la famille de la victime veut « marquer au fer rouge un médecin ». «Je compatis à leur douleur, évidemment, mais la réparation ne peut venir que d’un juge administratif» qui doit être saisi en cas d’accident médical. Ce procès « est un dévoiement du système judiciaire que je n’accepte pas ». Dans l’affaire de Marseille la psychiatre avait été condamnée en 2012 à de la prison avec sursis. Puis la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait éteint les poursuites en 2014 pour cause de prescription des faits.

On se souvient peut-être que le meurtre de Grenoble avait, comme de nombreux « faits divers » spectaculaires fait « réagir » Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Le chef de l’Etat avait fait part de sa «consternation» et  chargé en urgence ses ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé «de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique ».

La ministre de la Santé (et des Sports) se nommait alors Roselyne Bachelot. On peut l’entendre chaque après-midi sur RMC. Les auditeurs pourront l’interroger sur le procès de Grenoble.

A demain

 

Si les hôpitaux publics sont malades, c’est qu’ils ressemblent toujours plus au privé (Libé)

 

Bonjour

Nouvelle « journée de mobilisation avec grève » dans le monde hospitalier. Cette fois c’est à l’initiative de la Coordination nationale infirmière – rejointe par les fédérations FO, CGT et SUD des secteurs de la santé. Il faut lire le cahier des doléances infirmières pour prendre le pouls du malaise des hôpitaux publics. A commencer par  cette adresse à François Hollande, Manuel Valls et Marisol Touraine :  « L’ensemble de la communauté des soignants de France s’indigne du peu d’égard que vous lui témoignez ! »

« Aux interpellations des professionnels de santé, suite aux suicides médiatisés cet été, vous avez, Madame Touraine, après un long silence répondu par des annonces de plan à venir sur la prévention des risques psychosociaux, puis d’amélioration de la qualité de vie au travail. Mais, tandis que les mesures concrètes se font attendre, vous poursuivez votre communication chiffrée.

Marisol Touraine sur RMC et BFM TV

« Vous affirmez au micro de RMC que les infirmiers ont été augmentés de 250 à 500 € puis, sur BFM TV, vous annoncez la hausse des salaires et des recrutements dans la fonction publique. N’est-ce pas un mensonge par omission Madame Touraine ? Pourquoi n’avez-vous pas évoqué la conversion des primes en points d’indices expliquant cette pseudo revalorisation mais qui ne traduira pas de majoration de nos revenus mensuels ?

Pourquoi ne parlez-vous pas du nombre de demandes de disponibilités qui explose dans la fonction publique ? Pourquoi ne parlez-vous pas du nombre croissant de soignants qui quittent le secteur hospitalier pour s’installer, au mieux, en libéral et tenter d’exercer dans des valeurs qui leurs sont chères – au pire, pour se reconvertir ? » 

Libération de ce 7 novembre s’intéresse au sujet. Il est, étrangement, l’un des rares titres de la presse. Eric Favereau est allé glaner quelques confidences dans l’entourage de la ministre. « Au ministère de la Santé, écrit-il, on se dit ‘’vigilant’’, on insiste sur le fait que pendant ce quinquennat, Marisol Touraine s’est ‘’battue’’ pour défendre l’hôpital public. Devant le ‘’malaise’’ actuel, elle devrait annoncer fin novembre une ‘’stratégie nationale pour améliorer la qualité de vie au travail à l’hôpital’’. » Puis Libé  cite l’un des opposants hospitaliers historiques à l’économie de marché : le Pr André Grimaldi : «A quoi bon rester dans le public si c’est pour faire comme dans le privé ?». Tout est dit.

Herboriste des racines de la souffrance

Libé, est c’est heureux, est aussi allé recueillir (Amandine Cailhol) l’analyse du sociologue Frédéric Pierru. On n’écoute pas assez les sociologues qui herborisent aux racines du monde hospitalier. Spécialiste des questions de santé (et plus largement de la sociologie de l’action publique) M. Pierru est chercheur au Ceraps-Lille 2 et au CNRS. Extraits des propos d’un sociologue qui parle clair :

« Il existe des indicateurs objectifs de la souffrance au travail en milieu hospitalier. Prenez le taux d’absentéisme : il est de 10 % chez les soignants. Le turnover augmente aussi entre les services. Les gens sont cuits, donc ils vont voir ailleurs si l’herbe y est plus verte. Cela atteste d’une dégradation des conditions de travail. Il faut aussi regarder l’évolution de la productivité hospitalière, qui n’a fait que croître, alors que les effectifs ont souvent baissé. Là aussi, c’est une preuve de l’intensification de la charge de travail.

« Tous les soignants sont concernés, mais ils ne font pas face de la même manière. Il y a un ruissellement du plus haut échelon vers le plus petit. Une délégation du sale boulot. Les médecins échappent donc, en partie, aux conséquences de cette dégradation, car ils les répercutent sur les infirmiers, qui eux-mêmes répercutent sur les aides-soignants. En bas de l’échelle, les aides-soignants ont peu de marge de manœuvre. C’est donc plus difficile pour eux de lutter contre la détérioration des conditions de travail. En plus, ce sont eux qui sont au contact des patients et de leurs familles. Ils ramassent toutes les réclamations et les plaintes. »

Peut-on dater le début du mal ?

« Le vrai changement date du passage, en 2003, à la tarification à l’activité (T2A) 1 et sa logique gestionnaire perverse, qui va de pair avec le renforcement des contraintes budgétaires. Ce système a alourdi la charge mentale pour les soignants. Désormais, chaque patient se voit affecter une somme financière. Avec, d’un côté, les «rentables», et de l’autre, ceux qui ne le sont pas, les «mistigris», dont il faudrait se débarrasser. L’économique est désormais au cœur du soin. Les soignants vivent cela comme un «viol éthique». Pour eux, l’hôpital doit soigner tout le monde et non uniquement ceux qui rapportent de l’argent. Ils n’ont pas choisi ce métier pour ça. Du coup, ils ont l’impression de mal faire leur boulot, d’être dans le ‘’quick and dirty’’. »

Quick and dirty  ? Tout est dit.

A demain

1 La « tarification à l’activité » est un mode de financement des établissements de santé qui vise à « médicaliser » le financement tout en équilibrant l’allocation des ressources financières et en « responsabilisant » les acteurs de santé.

Ce mécanisme vise à la mise en place d’un cadre unique de facturation et de paiement des activités hospitalières dans lequel l’allocation des ressources est fondée à la fois sur la nature et le volume de leurs activités. La logique de moyens qui prévalait jusque-là cède la place à une logique de résultats. Ce sont les recettes issues des activités hospitalières qui vont déterminer les dépenses et non l’inverse.

Roselyne B. n’est plus à la Santé. Les Français ont de plus en plus peur de se faire vacciner

 

Bonjour

Hasard ou fatalité ? En parlera-t-elle lors de son talk show quotidien sur RMC ? Dans un édito de Nice Matin ? Sur France Musique ? C’est l’histoire de la politique devenue people mais néanmoins rattrapée par son passé : Roselyne Bachelot n’en aura jamais fini avec le vaccin contre la grippe A(H1N1). Démonstration en deux actes avec l’aide de nos confrères du Monde (Paul Benkimoun et Stéphane Foucart).

Acte I. Les chiffres

C’est une étude à paraître dans revue EBioMedicine : Recognizing the Importance of Vaccine Confidence” ; « l’étude la plus large menée sur les opinions à propos des vaccins ». Entendre : leur importance, leur efficacité, leur innocuité et leur caractère compatible avec la religion pratiquée. Auteurs principaux : des chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et de l’Imperial College de Londres analysant les données récoltées auprès de 65 000 personnes dans 67 pays entre septembre et décembre 2015.

Pour résumer : l’importance positive de la vaccination est globalement reconnue, avec toutefois des différences notables entre pays. Notamment la France, queue de peloton : 41 % des Français interrogés estiment que les vaccins ne sont pas sûrs.

« La région Europe de l’OMS ne laisse pas d’inquiéter : 8 % des personnes interrogées ne trouvent pas important de faire vacciner les enfants, 17 % ne pensent pas que les vaccins sont sûrs et 11,3 % jugent qu’ils ne sont pas efficaces. Pire : en France 11,7 % ne considèrent pas les vaccins infantiles comme  importants et un peu plus de 17 % doutent de leur efficacité.

Acte II.  Pourquoi ?

41 % de sa population française mettant en cause la sécurité des vaccins…  « Je m’attendais à des résultats allant dans ce sens, mais je ne pensais pas qu’ils seraient aussi marqués », explique au Monde le sociologue de la santé Jocelyn Raude (Ecole des hautes études en santé publique, IRD), spécialiste de la perception des risques sanitaires, qui n’a pas participé à ces travaux. Ecoutons-le :

 « Entre 2009 et 2010, en quelques mois, nous avons vu un retournement de l’opinion française sur ce sujet,. A l’issue de la campagne, on est passé très rapidement de 10 % d’avis globalement défavorables sur la vaccination, à près de 40 %. Nous sommes revenus en 2015 à environ 20 % d’opinions globalement défavorables, mais cela reste un niveau important. » 

Cette campagne de vaccination (lancée et menée sous l’autorité de Roselyne Bachelot) a fait naître dans la population une suspicion, ajoute en substance M. Raude, celle que les politiques vaccinales puissent être motivées par des impératifs autres que purement sanitaires, en particulier économiques. Ce n’était peut-être pas le cas. Mais on peut partager l’opinion de M. Raude. La suspicion est aussi un symptôme, mais la suspicion est bien là.

Marisol Touraine a remplacé Roselyne Bachelot à la Santé. Avant l’été elle avait annoncé le lancement d’un grand débat national sur la vaccination. Objectif : en finir avec la dissociation vaccinations « obligatoires » et vaccinations « recommandées ». Ce débat est-il toujours d’actualité ? Faut-il écouter RMC ?

A demain

 

L’histoire d’une ancienne ministre de la Santé qui perd tout en disant n’importe quoi

 

Bonjour

Certains y verront une déchéance. Une déchéance collective s’entend – ou le symptôme peu glorieux d’un parcours personnel qui voit une ancienne pharmacienne devenue responsable politique de haut niveau faire aujourd’hui carrière chez les amuseurs-bouffons-bateleurs. Soit de « reconversion dans les médias », d’infotainment. On peut aussi dire, bien poliment, qu’il y a une vie après avoir été ministre de la Santé. Sans doute. Quelle vie ? Une vie de semi-people, une vie dont on tire désormais des portraits dans les magazines télé.

Rires de gorge

Aujourd’hui, une exception : Libération qui ose un « Roselyne Bachelot : 100% reconvertie ». Soit une vie en 266 signes (espaces compris) :

« 24 décembre 1946 : Naissance à Nevers (Nièvre). 1988-2002 : Députée RPR du Maine-et-Loire. 2002-2004: Ministre de l’Ecologie. 2007-2012: Ministre de la Santé, puis ministre des Solidarités. 2012 : Chroniqueuse dans le Grand 8. Août 2016 : Anime 100% Bachelot sur RMC. »

 Miracle des ondes et des carnets d’adresses : Le « Grand 8 » de Laurence Ferrari est déprogrammé ? Elle en est chagrinée. Aussitôt embauchée pour un talk-show quotidien sur RMC. Des blagues bien grasses lavées avec une chronique hebdomadaire sur France Musique. Sans oublier des entrechats éditoriaux du week-end pour Nice Matin (un feuillet sur le burkini ?). Rires de gorge et un désinhibé surjoué : la recette résonne devant les micros. Tout fait ventre pour qui sait faire.

Une œillade canaille

Libé, en voisin, est allé jusqu’à RMC. L’ancienne ministre de Raffarin et de Fillon t travaille avec  le «carrément» droitier Eric Brunet et l’ancien rugbyman Vincent Moscato. Il y a un concept : c’est elle, qui rebondit sur l’actualité. («Merci de m’accueillir chez vous, j’attends vos témoignages, vos coups de gueule, vos solutions» … une œillade canaille… – «Waouh, il fait chauuud dans le studio !» Aujourd’hui on débat sur «la France est-elle raciste ?», «les partis ont-ils un avenir ?» « Benzema doit-il revenir chez les Bleus ?»

Franck Lanoux, DG de RMC voit en elle «une personnalité, une patte, une chair». «Ils sont rares aujourd’hui à avoir un avis sur tout et Roselyne entre dans cette catégorie.» Formidable « avoir un avis sur tout ». Ce n’est pas très rare, en France. Chez Roselyne c’est plus cher :

«Mon bilan 2015 se chiffrait à 80 000 euros de bénéfices. En 2016, pour toutes mes activités, ça devrait être un petit peu plus.»

Christine Ockrent

 La pelote va encore grossir. On la retrouvera celle en librairie fin septembre. Chez Flammarion Documents et Essais  (moins de 20 euros).Une somme girly titrée « Bien dans mon âge ». En couverture, brushing gonflé et maquillage pêchu. :

« L’ancienne ministre délivre des astuces, des idées et des anecdotes dans des domaines tels que la mode, la santé, la sexualité, la beauté, la cuisine, l’argent, la décoration et les loisirs, à destination des femmes qui ont passé le cap des 60 ans, sous la forme d’un magazine féminin »

 Roselyne y parlera aux « sexa+ » : « On leur a mis dans la tête que la vie s’arrêtait à la retraite mais on n’est pas forcé de passer ses après-midi un chat sur les genoux, à regarder ‘’Questions pour un champion’’». Voilà une saine vérité. On peut passer les mêmes après-midi à pleurer de rire en écoutant une ancienne ministre sur RMC. Il y a aussi Les Grosses Têtes. C’est sur RTL. Avec Christine Ockrent.

A demain

J.O. de Rio: à quand le jour où les urines des athlètes ne seront plus violettes ?

 

Bonjour

« Pisser violet » ? La colère peut aider le nageur à dire sa vérité. Et cette vérité peut être métaphorique. La chose s’est produite à Rio le 8 août. Ce lundi fut une nouvelle journée noire pour les tricolores, une journée marquée par l’impuissance de Camille Lacourt, 31 ans, à monter sur le podium après sa dernière finale individuelle. Nous assistions alors au 100 mètres dos. Lacourt le Marseillais avait terminé quatrième il y a quatre ans à Londres. Il a, cette fois, fini cinquième (52 »70) laissant les trois médailles à Ryan Murphy (51″97, deuxième chrono le plus rapide de l’histoire), Jiayu Chu (52″31) et David Plummer (52″40).

C’est alors que, dans la zone mixte, l’ire de Lacourt éclata. Ecœuré, le Marseillais jeta un gros pavé éclaboussant notamment  Sun Yang , 24 ans. Cet athlète  précoce avait été contrôlé positif à la trimétazidine  (le dangereux Vastarel ®, un cardiotonique  des laboratoires français Servier) en juillet 2014. …

Lire la suite sur Slate.fr.

A demain

 

Roselyne Bachelot, ex-ministre de la Santé, embauchée par RMC. Départ de Brigitte Lahaie

 

Bonjour

Ce sont des symptômes ou moins discrets, un syndrome  à nommer. Quelque chose comme la fin du « haut du pavé ». Comme un soupçon, discret, de régression.

Résumons : nous avons connu Roselyne Bachelot ministre de la Santé (2007-2010). Nous ne l’écouterons pas sur RMC. Roselyne Bachelot, 69 ans, longue carrière politique ; « La petite fille de la Vème » comme elle s’était elle même auto-baptisée :

« Quand j’ai mis un terme à ma carrière politique en mai 2012, je me suis retournée sur soixante-cinq ans d’une existence peu ordinaire. Je quittais alors des fonctions au service de la France et de la République, mais cette histoire – mon histoire – avait commencé bien plus tôt. Une naissance au lendemain de la Libération au sein d’une famille de résistants et de militants, des héros de légende qui débattent autour de la table de la salle à manger, puis, comme dans un film d’aventures, des complots, des assassinats, des braquages, des trahisons… j’ai tout vécu.

« Il y eut aussi, heureusement, de grands moments de bonheur et d’amitié, des rires, des victoires, des joies rares. Ce livre est en fait le récit d’une petite fille qui n’en revient toujours pas d’avoir eu la chance d’être le témoin et l’acteur de l’Histoire du plus beau pays du monde. » 

 Micro périphérique

Les souvenirs de famille peuvent être cruels. Servir la République avant d’aller co-animer un « talk-show » sur D8…Servir la République avant parler au micro d’une radio périphérique…

Quelques lignes d’une dépêche d’été : « L’ancienne ministre devenue chroniqueuse télé, Roselyne Bachelot, animera une émission quotidienne d’une heure l’après-midi sur RMC à partir du 22 août, a annoncé lundi la radio dans un communiqué ». Roselyne Bachelot, chroniqueuse et coanimatrice du « Grand 8 » qui s’est arrêté en juin, animera sur RMC une émission de 15 à 16 heures. Elle sera suivie du « Super Moscato Show » de Vincent Moscato (16-18 heures) puis d’un nouveau show consacré au football et présenté par un autre nouveau venu, Christophe Dugarry, le champion du monde 1998 qui était consultant chez Canal+ jusqu’en juin. »

Ancienne pharmacienne

Que l’on se rassure côté politique : les émissions « Bourdin Direct » (06-10 heures) et « Les Grandes Gueules »(10-13 heures) sont reconduites et « intégreront des nouveautés liées aux campagnes politiques successives, primaires, présidentielle et législatives », indique RMC.

L’arrivée de Roselyne Bachelot fait suite au départ d’une figure historique de la station. RMC avait indiqué il y a quelques jours  qu’elle ne reconduisait pas l’émission de Brigitte Lahaie « Lahaie, l’amour et vous » – Brigitte Lahaie 60 ans, jadis sulfureuse et thérapeutique mais à l’antenne depuis quinze ans – précisément sur la tranche qu’occupera l’ancienne ministre de la Santé, ancienne pharmacienne, ancienne députée du Maine-et-Loire, ancienne ministre de l’Ecologie, ancienne ministre des Sports, ancienne ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, toujours supportrice de François Fillon.

Machisme politique

Les souvenirs de famille sont parfois cruels, avec le temps qui passe et les trajectoires qui s’incurvent.

«  Celle qui a reçu un baiser du général de Gaulle à neuf mois raconte l’installation de François Mitterrand dans la Nièvre, les menaces de l’OAS sur les siens, la déroute des responsables de la droite en 1968, les trahisons qui amenèrent la défaite de Jacques Chaban-Delmas puis, en retour, celle de Valéry Giscard d’Estaing en 1981… Et encore le vrai Jacques Chirac, le machisme en politique, les luttes internes de l’UMP, les erreurs de la gauche, le quinquennat de Nicolas Sarkozy… Un ouvrage de souvenirs sincère, direct, enlevé, écrit avec une liberté réjouissante. »

Rien ne dit qu’il y aura une suite.

A demain