Espérance et dépendance : pourra-t-on guérir de l’addiction croissante aux réseaux sociaux ?

Bonjour

Fait.e.s comme des rats dans la Toile. Il y a, d’abord, le brouillard des mots, quand le pluriel n’a plus rien à voir avec son singulier. « Réseau social » : les différentes relations que les personnes tissent et entretiennent entre elles. « Réseaux sociaux » : applications dédiées à la communication ou, plus précisément, services de réseautage social qui via la toile Internet permet de maintenir la communication avec des « connaissances » (famille, amis ou collègues de travail etc.) mais aussi de  « rencontrer » de nouvelles personnes. Réseaux sociaux car ils permettent d’échanger avec d’autres membres du même réseau des messages publics ou privés, des photos, des vidéos etc.

Des toiles en perpétuelle expansion et des araignées bien cachées, comme toujours prêtes à dévorer.

« Et si le stress causé par les médias sociaux chez leurs utilisateurs était justement un facteur majeur de dépendance accrue à ces mêmes médias sociaux » s’interroge la rédaction de santelog.com qui reprend une publication d’Information Systems Journal : « Explaining the link between technostress and technology addiction for social networking sites: A study of distraction as a coping behavior » un travail signé de quatre chercheurs des universités de Lancaster (Angleterre) et de Barnberg (Allemagne)

Les auteurs ont  décrypté les comportements de quatre cent quarante-quatre utilisateurs de Facebook. Et elle met en lumière l’mniprésence du stress inhérent à cet usage – et notamment le  comportement de « bascule » d’une activité à une autre, (du tchat à la lecture de news, par exemple) dès que le stress associé à une fonctionnalité particulière émerge. Les chercheurs ont identifié différentes formes de « technostress » induits par une utilisation intense des médias sociaux.

Et Facebook engrange

Les amateurs reconnaîtront aisément : envahissement de la vie personnelle, influence exacerbée des amis avec l’adaptation de l’utilisation personnelle des réseaux sociaux à celle des amis, demandes « sociales » excessives et flux exagéré d’informations sociales, stress liés aux changements constants et aux mises à jour de la plateforme de réseau social.

Aucun doute n’est plus permis : en utilisant les différents éléments de la plate-forme sur une période plus longue, les participants utilisateurs développent un risque accru de dépendance à la technologie. « Bien que cela puisse sembler contre-intuitif, les utilisateurs des médias sociaux continuent à utiliser les plates-formes mêmes qui leur causent du stress plutôt que de s’en détourner, ce qui crée un flou entre le stress et l’usage compulsif ».

 Le piège addictif n’a aucune originalité :ces réseaux sont conçus de manière à proposer des fonctionnalités plus nombreuses qui fidélisent leurs utilisateurs qui stressés par une fonctionnalité, vont passer à une autre et à une autre et ainsi de suite. Il suffit d’associer facteurs de stress et source de distractions multiples. Plaisir, manque, souffrance et récompense. Prière d’augmenter les doses.

Quoique  stressés par l’utilisation d’une fonctionnalité, les sujets restent sur la même plateforme et se tournent vers une nouvelle activité pour (croient-ils) se libérer. En réalité ils développent un comportement compulsif et excessif. Ils s’inscrivent dans l’environnement global du réseau social et plutôt que de s’en éloigner, ils développent une dépendance. Le rat ne sortira pas de sa cage. Et Facebook engrange. On n’attend plus, désormais que la parole et l’écoute bienveillantes des psychologues-addictologues.

A demain @jynau

Démontré: le sperme humain congelé peut se rapprocher des frontières de l’éternité. Et après ?

Bonjour

Aux grands froids la PMA éternellement reconnaissante. Ce sont des données qui ont été présentées lors de la 35ème réunion annuelle de l’European Society of Human Reproduction and Embryology organisée à Vienne : « Long duration of sperm freezing makes no difference to live birth rates in large sperm bank study ».  Un travail présenté par le Dr Chuan Huang (Changsa-Hunan Sperm Bank, China). Des données reprise par la rédaction de santelog.com. Des données qui peuvent donner le vertige.

Où il apparaît que la durée du stockage par congélation du sperme humain ne semble pas affecter les taux de succès des FIV ; une conclusion tirée de l’analyse rétrospective de 119.558 échantillons de sperme de donneurs de la banque de sperme de Hunan. Pour cette analyse, les échantillons ont été répartis en trois  groupes : ceux conservés dans un cryostockage de six mois à cinq ans ; de six à dix ans ans ; de onze à quinze ans.

Conclusions : le taux de survie des spermatozoïdes congelés, après la décongélation, diminue au cours de la période d’étude de quinze ans, passant de 85% à 74% ; cette baisse n’a toutefois que peu d’effet sur le taux de grossesse et de natalité chez les femmes qui utilisent ces échantillons, avec des taux cumulés de naissances vivantes de 82,17%, 80,21% et 80,00% respectivement dans les trois groupes.

Précision : ces taux de réussite élevés ont été atteints avec du sperme de « donneur sélectionné », c’est-à-dire des donneurs évalués en bonne santé par examens physiques et psychologiques et exempts d’antécédents familiaux de maladie génétique.

 Ainsi donc le stockage du sperme chinois « à long terme ne semble » pas affecter les taux de natalité. Or de nombreuses autorités sanitaires ont fixé à dix ans le délai de conservation du sperme (et des ovocytes) -exceptions faites de certaines raisons médicales (comme la préservation de la fertilité avant traitement stérilisant). La littérature ne fournit cependant aucune donnée claire pour justifier cette limite de délais ; seule explication :  la crainte que les spermatozoïdes puissent subir des altérations génétiques dont la fréquence serait allée en augmentant avec le temps.

Pourquoi faudrait-il, ici, appliquer aveuglément un principe de précaution qui n’a pas de raison d’être ? A fortiori en situation de pénurie. On observera qu’en Chine il n’existe pas de limite de durée de stockage du sperme. Ce n’est là que l’une des questions soulevée par ces données. D’autres surgissent et surgiront dès lors que, parallèlement au réchauffement climatique, on prendra toute la mesure de ce que peuvent fournir les grands froids dans la conservation des cellules sexuelles de l’espèce humaine.

A demain @jynau

Alcool avec cannabis ? Faute de pouvoir s’abstenir ne serait-il pas plus judicieux de choisir ?

Bonjour

C’est une interrogation contemporaine de première ampleur : dépénaliser/légaliser la consommation de canabis réduit-il celle des boissons alcooliques ? Et qu’en est-il des effets des prises conjointes ? Publiée dans Substance Use & Misuse et reprise par la rédaction de santelog.com une étude fournit des éléments édifiants : « Simultaneous Use of Alcohol and Marijuana: Patterns and Individual Differences ». Elle a été dirigée par Ashley Linden-Carmichael, professeure au the Edna Bennett Pierce Prevention Research Center (Pennsylvania State University).

Ce travail a été conduit auprès de 1.017 participants âgés de 18 à 25 ans ayanf fourni des données quant à leur fréquence de consommation d’alcool, de cannabis et des deux substances combinées. Ils étaient également volontaires pour répondre à des questionnaires visant à évaluer leurs (éventuels) problèmes liés à l’alcool, leurs traits de personnalité et leur perception des habitudes de consommation d’alcool de leurs proches. Résultats, résumés par santelog.com :

  • environ 70% des personnes qui consomment simultanément de l’alcool et du cannabis, sont des usagers très réguliers des 2 substances : c’est le cas au moins une fois par semaine.
  • comparés aux personnes qui ne consomment que de l’alcool, les personnes qui consomment simultanément de l’alcool et du cannabis sont susceptibles de boire plus et plus souvent ; ces personnes sont également plus susceptibles de présenter des problèmes liés à l’alcool dont des troubles du comportement associés, comme l’impulsivité, par exemple ;
  • globalement, les personnes qui consomment simultanément de l’alcool et du cannabis encourent un risque disproportionné de consommation excessive, fréquente et problématique de substances.
  • les personnes qui consomment simultanément de l’alcool et du cannabis sont plus susceptibles d’être en recherche de sensations ; ils pensent également que leurs amis consomment de plus grandes quantités d’alcool, ce qui suggère que cette consommation est favorisée aussi par celle de leurs amis.

Expression d’un moine ermite breton

On peut le dire autrement : « Les personnes qui consomment plus de cannabis sont aussi celles qui consomment plus d’alcool, plus souvent et sur de plus longues périodes. La combinaison simultanée des deux substances est associée à des traits spécifiques de personnalité et à un risque plus élevé de troubles de l’humeur et de la maîtrise de soi. Ainsi, le cannabis semble exacerber les effets dangereux des excès d’alcool ».

Pour Ashley Linden-Carmichael, les programmes de prévention et d’intervention devraient prendre en compte non seulement l’alcool, mais également les autres substances consommées : « Actuellement, de nombreux programmes se concentrent sur l’abus d’alcool, et bien que parfois les patients soient interrogés sur leur consommation d’autres substances, ces substances ne sont pas prises en compte ensuite dans les interventions ».

C’est une autre manière de plaider en faveur d’une conception élargie et pragmatique de la réduction des risques. Et peut-être est-ce aussi une raison de se convaincre que, tout bien pesé, mieux vaudrait en France, autant que faire se peut 1, un cannabis légalisé de préférence à un un cannabis officiellement interdit mais massivement consommé.

A demain @jynau

1 On la retrouve cette expression dès 1486 dans «Le livre des prouffits champestres et rurauls» de Pietro de Crescenzi, sous la forme de «la meilleure apparence que faire se peut». À cette époque «se peut» représente le verbe pouvoir sous sa forme conjuguée. L’expression doit se comprendre comme «si jamais il est possible de faire quelque chose, alors faisons ce qui est en notre pouvoir». Certains érudits la prêtent, à l’ermite et moine breton Robert d’Arbrissel interrogé, à l’approche de sa mort sur sa pratique de la chasteté .

Mondial, Neymar et Mbapé : pour vos tibias mieux vaut ne jamais avoir fumé de tabac

Bonjour

Dans un monde idéal, idéal et rond ce serait un message à diffuser auprès de tous les Neymar en herbe. On le trouve sur le site santelog.com.  « Nous connaissons tous certains des effets négatifs du tabagisme, mais son effet néfaste sur la guérison osseuse est moins connu, peut-on lire. L’étude souhaite donc sensibiliser les patients victimes de fractures à l’arrêt du tabac, afin de réduire le risque de complications liées à leur fracture.

L’étude ? Elle vient d’être publiée dans Journal of Orthopaedic Trauma : « Tibial Fracture Nonunion and Time to Healing After Reamed Intramedullary Nailing: Risk Factors Based on a Single-Center Review of 1003 Patients ».

Dirigés par Charles M. Court-Brown les auteurs (Department of Mechanical Engineering and Mechanics, Lehigh University, Bethlehem, PA) expliquent avoir suivi 1.003 personnesayant subi une fracture tibiale – suivi sur une période de vingt ans. Leur analyse révèle douze cas de « non-consolidation » ou « arrêt de la guérison ». « Des cas considérés comme une complication sévère dans la guérison d’une fracture, avec des conséquences majeure, résume le site. Les patients qui présentent une pseudarthrose peuvent ressentir la douleur, suivre un traitement prolongé d’opioïdes, voire une dépression. Seulement environ 60% des patients pourront reprendre leur travail. »

George Orwell et Vincent Duluc

On peut résumer : Le tabagisme n’augmente pas le risque de pseudarthrose, mais prolonge significativement le temps de consolidation osseuse. Ou le dire autrement : le tabagisme retarde considérablement la cicatrisation osseuse. « Autre résultat surprenant, les femmes plutôt jeunes, âgées de 30 à 49 ans, semblent être à risque accru de non-consolidation précise le site. Une conclusion sans explication biologique évidente mais qui suggère qu’il existe d’autres facteurs dont le mode et l’environnement de vie, l’emploi, les niveaux d’exercice et l’alimentation qui contribuent également à la guérison osseuse.

Dans un monde idéal, idéal et rond on expliquerait aux Mbapé en herbe que, chez les adultes, les fractures du tibia sont généralement fixées par implantation chirurgicale d’une tige de métal mince appelée « clou intramédullaire » dans l’espace creux de l’os. Un traitement généralement efficace pour les fractures tibiales.Mais pas toujours. Dans un monde idéal et rond, demain, au Celtic, nous lirions, dans L’Equipe, un papier signé du journaliste Vincent Duluc, qui nous expliquerait tout cela, tout ce qu’il sait sur les tibias, sur les chevilles qui enflent et celles qui n’enflèrent pas.

Mais ce serait dans un autre monde, sans pôles. La beauté orwelienne, en somme, d’un monde réduit à un ballon définitivement rond.

A demain

 

Cigarette électronique ou Nicorette® ? Voici une nouvelle étude à prendre avec des pincettes

Bonjour

C’est la double rançon du succès et de la passion. Chaque publication sur la cigarette électronique est sujette à caution. L’approche scientifique cache souvent un combat, une forme de militantisme voire, plus simplement, le parfum de l’esprit de lucre.

Aujourd’hui c’est une étude publiée dans  le Journal of Regulatory Toxicology and Pharmacology. Elle est intitulée :  “A randomised, crossover study on an electronic vapour product, a nicotine inhalator and a conventional cigarette. Part B: Safety and subjective effects”.

Conflits radicaux d’intérêt

Nos confrères du site santelog.com nous mettent en garde : « Attention, cette étude est menée par Fontem Ventures, un fabricant leader de e-cigarettes aux États-Unis et au Royaume-Uni. De plus l’étude présente des limites méthodologiques certaines. » De fait les auteurs travaillent pour Fontem Ventures (à Amsterdam), pour  Imperial Tobacco (à Bristol) mais aussi pour Simbec Research ( à Merthyr Tydfil, UK) et Clinopsis S.A. ( à Concise 1426, Suisse).

C’est là une étude conçue comme un essai croisé randomisé et contrôlé, effectuée en deux parties auprès de vingt-quatre fumeurs. Les auteurs comparent minutieusement les effets pharmacocinétiques de la diffusion nicotinique induite par un prototype de cigarette électronique, une cigarette « classique » (JPS Silver King Size CC – 0.6 mg nicotine; manufacturer Imperial Tobacco Group) et un substitut nicotinique (Nicorette® ; inhalator 15 mg nicotine, manufacturer Johnson & Johnson; coded NIC15). Ce travail semble suggérer  qu’une diffusion suffisante de nicotine, via l’e-cigarette serait tout aussi efficace et sûre que via les substituts nicotiniques d’aide au sevrage.

Réduction des pulsions

L’une des conclusions est que la cigarette électronique est apte à diffuser la nicotine de façon continue et durable – sans atteindre les pics constatés avec la cigarette classique. Une autre conclusion est l’absence de différences entre les effets indésirables constatés avec les e-cigarettes et l’inhalateur – en tenant compte des signes vitaux, des volumes de monoxyde de carbone expirés, des paramètres cliniques,  du craving et des symptômes de sevrage.

«  Les produits utilisés (cigarette, e-cigarette, inhalateur) apparaissent réduire, à l’identique, les pulsions et les symptômes de sevrage de la nicotine, résume santelog.com. Des limites méthodologiques sont à prendre en compte : Précisons que l’étude tire ces conclusions à partir d’une seule journée d’utilisation de chaque dispositif par les participants, et sans prise en compte semble-t-il, de leurs antécédents d’usage (cigarette, e-cigarette ou substitut). L’échantillon est très restreint (24 fumeurs). Cependant, sur ce très court terme, l’étude suggère un profil de sécurité des e-cigarettes plutôt rassurant. Alors que de nombreux fumeurs ne parviennent pas à arrêter de fumer avec les substituts nicotiniques, parfois en raison de la différence de mode « de livraison » de la nicotine ou de rituel, ces données (toujours sous réserve des limites méthodologiques de l’étude) peuvent plaider pour l’intérêt de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique. »

Que fait l’Inserm?

Où l’on en vient, une nouvelle fois à s’interroger : pourquoi ces travaux ne sont-ils pas objectivement menés, en France, par des chercheurs travaillant dans des organismes publics au service de la santé publique ? On songe tout naturellement à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui observe ici un silence inquiétant. Où est la volonté politique ? Le jour n’est pas lointain où l’on demandera publiquement quel aura été l’apport de la recherche publique française à ce nouveau chapitre, majeur et passionnant, de l’histoire de la réduction des risques ?

A demain

Comment faire parler le sperme des Français

Bonjour

Titrez sur le sperme, vous aurez une audience assurée. Dernière démonstration en date : la couverture médiatique  d’une publication statistique pour statisticien(ne)s. Son résumé a été mis en ligne le lundi 24 février sur le site de  la revue Reproduction  comme on peut le voir ici . Reprise sans nuances, ici ou là, sur la Toile francophone elle alimente bien des conversations -et un assez grand nombre de fantasmes. Elle vient aussi conforter une conception verte de ce que devrait être la vie dans nos vertes campagnes agricoles.

Kiosques

On lit les gazettes encore en kiosque. Et on croit comprendre qu’aucune aucune région française n’échapperait au déclin de la qualité du sperme des hommes qui y vivent. Mais les mêmes gazettes nous disent qu’il n’y a là rien de vraiment nouveau sous le soleil de France. Le phénomène avait été amplement documenté par des études précédentes. Documenté certes,  mais jamais véritablement expliqué. Ajoutons que le phénomène dépasse, et de loin, les frontières de l’Hexagone – même celles du territoire national.

Encore faudrait-il s’entendre sur le recours au terme « qualité ». Il est pour l’essentiel question de « quantité » de spermatozoïdes. De leur rapidité et de leurs ambiguïtés structurelles certes. Mais quant à leur « qualité », c’est nettement plus compliqué – d’où l’usage des guillemets. A fortiori si l’on pose que seuls sont entrants et véritablement fécondants les spermatozoïdes garants de la normalité. Et l’expérience générale montre que l’on a ici raison de poser.

Vocation agricole

Que nous apprend donc, que nous ne sachions, la dernière livraison de Reproduction ? Que les hommes d’’Aquitaine et de Midi-Pyrénées présenteraient « un déclin plus marqué que la moyenne ». Qu’en conclure ? Les verts y verront un renforcement de leurs hypothèses premières selon lesquelles  les expositions environnementales à des perturbateurs endocriniens (et à des pesticides) ne sont pas bonnes pour la santé de notre espèce.

Pourquoi ? Tout bonnement parce que ces deux régions ont « une forte vocation agricole » et que les populations humaines y sont « particulièrement exposées aux pesticides ». Est-ce tout ? Oui. Nous sommes ici dans les extrapolations au carré. La qualité du sperme serait ainsi le lointain reflet de la qualité de la terre ? Une nouvelle fois la terre ne mentirait pas ?

Ce sont là des hypothèses à très haut risque. Et point n’est besoin d’être versé dans les choses de la statistique pour pressentir que le lien de causalité « pesticides agricoles-déclin qualitatif spermatique » est encore assez lâche.

Bourgogne

« Les résultats, obtenus à partir de l’analyse des données de la base Fivnat regroupant les tentatives d’AMP en France, montrent que la concentration  et la qualité morphologique des spermatozoïdes a baissé dans la quasi-totalité des régions avec une diminution plus importante en Aquitaine et Midi-Pyrénées, nous explique encore le site http://www.santelog.com qui offre gracieusement des cartes géographiques comme on peut les voir ici.  La mobilité spermatique, en revanche, augmente légèrement dans l’ensemble des régions à l’exception de la Bourgogne qui suit une tendance inverse. »

Bâtard

La Bourgogne ? Les vrais amoureux de ses plus grands vins  (au hasard, le bâtard-montrachet  et tout particulièrement celui-ci) aimeraient bien comprendre. Plus généralement les lecteurs des gazettes aimeraient sans doute qu’on les aide à saisir comment ce déclin spermatique qualitatif national est compatible avec les forts taux de naissance qui, selon les mêmes gazettes, prévalent aujourd’hui en France.

A demain

(1) Auteur(e)s : J Le Moal, M Rolland, S Goria, V Wagner, P De Crouy-Chanel, (InVS) J De Mouzon et D Royère (Reproductive Biology Unit, CHU Bretonneau, Fivnat, Tours, France)