Bonjour
On l’aurait parié, si de tels paris existaient : les premiers résultats de l’autopsie de la « pop star » britannique George Michael n’ont pas permis de conclure. On se souvient peut-être que l’inoubliable chanteur de « Freedom », « Careless Whisper » ou « Jesus to a Child », avait été découvert mort le jour de Noël en son domicile de Goring-on-Thames. par son compagnon Fadi Fawaz. Il n’avait que 53 ans et avait vendu plus de cent millions de disques. C’était, disent les gazettes, un « artiste tourmenté par la drogue ». Un artiste maudit, aurait-on écrit jadis.
Mort, certes. Mais de quoi ? On ne pouvait en rester là. « Une autopsie a eu lieu hier dans le cadre de l’enquête sur la mort de George Michael » et les résultats ne sont « pas concluants » quant à la cause de la mort a, vendredi 20 décembre, indiqué la police britannique. Elle a aussi annoncé « de nouveaux examens » dont les résultats ne seront « pas connus avant plusieurs semaines ». « La mort de George Michael est toujours considérée comme inexpliquée, mais pas suspecte », explique encore la police dans un communiqué. Mort inexpliquée sans être suspecte ? Est-ce là une forme, britannique, d’humour ? Est-ce du Holmes, du Dr Watson ?
Mystères des cœurs brisés
« J’étais venu chez lui pour le réveiller et il s’en était allé, reposant en paix sur son lit », a déclaré Fadi Fawaz au Daily Telegraph. Selon son manager Michael Lippman, cité par le magazine Billboard, le chanteur a été retrouvé « dans son lit » après une crise cardiaque. De lui les gazettes rappellent à l’envi qu’il avait survécu à une pneumonie ; « avait admis » avoir consommé de la drogue ; avait révélé son homosexualité en 1998 après avoir été arrêté pour attentat à la pudeur dans des toilettes publiques à Los Angeles ; avait expliqué ensuite plus tard ne pas avoir voulu en parler tant que sa mère vivait. La date de ses funérailles n’a pas, pour l’heure, été communiquée.
Les mêmes gazettes observent encore que cette mort coïncide presque avec celle de deux autres stars : Debbie Reynolds mère de l’actrice Carrie Fisher, morte quelques heures avant elle d’une crise cardiaque survenue dans un avion parti de Londres pour Los Angeles. De Debbie Reynolds on dit qu’elle a succombé à un AVC. Lors d’une déclaration publique, Todd Fisher a expliqué que le décès de sa sœur Carrie Fisher était trop dur à supporter pour sa mère : «Elle était traversée par beaucoup d’émotions et de stress après avoir perdu Carrie, et c’est cela qui déclenché ce qu’il s’est passé.» « Ce que sous-entend Todd Fisher, c’est que pour sa mère, la perte de sa fille était trop insupportable pour qu’elle continue à vivre, écrit Slate.fr (Vincent Manilève). Sur internet, des gens ont commencé à dire que Debbie Reynolds serait morte d’un ‘’cœur brisé’’».
« Ballonisation » apicale transitoire
Et le médecin spécialisé Jeremy Samuel décrit sur Slate.com la «cardiomyopathie takotsubo». Où la mort d’une star permet, en marge de la réalité médico-légale, de faire un peu de pédagogie cardiologique :
« La cardiomyopathie takotsubo (CT) est une insuffisance cardiaque aiguë récemment décrite qui se manifeste comme un infarctus aigu du myocarde et se caractérise par des symptômes ischémiques, une élévation du segment ST à l’électrocardiogramme, et des marqueurs de pathologie cardiaque élevés. Bien que sa cause exacte reste inconnue, ce syndrome est typiquement provoqué par un stress physique ou émotionnel intense, y compris des maladies diverses et des interventions chirurgicales.
« Ce syndrome a été initialement décrit dans la population japonaise, mais il a récemment été rapporté en Europe et aux Etats-Unis. Il survient le plus souvent après la ménopause chez des femmes âgées de 55 à 75 ans, avec une incidence estimée à 1/36 000 dans la population générale.
« Les patients se présentent généralement avec des douleurs thoraciques de type angor ou une dyspnée, une élévation du segment ST et une prolongation de l’intervalle QT à l’électrocardiographie, une élévation faible à modérée des enzymes cardiaques et des marqueurs, et une « ballonisation » apicale transitoire du ventricule gauche. Contrairement aux syndromes coronaires aigus (SCA), les patients avec une CT n’ont ni signes de coronaropathie détectables à l’angiographie ni maladie coronaire non obstructive. Les complications les plus fréquemment décrites sont le choc cardiogénique et l’obstruction du flux sanguin à la sortie du ventricule gauche, les AVC, et la formation de thrombose apicale. »
Les mêmes gazettes observent encore que ces morts sont enregistrées à l’issue d’une année marquée par la disparition de David Bowie, décédé en janvier, Prince, mort fin avril, ou encore le guitariste britannique Rick Parfitt, décédé la veille de Noël. Autant de morts plus ou moins expliquées. Et les gazettes de conclurent, en cette fin d’année, que les morts ne meurent jamais.
A demain