«Un médecin encastre sa voiture dans un abribus Il avait 6,4 grammes d’alcool dans le sang »

Bonjour

Devoir d’exemplarité ? Médecin un jour, médecin toujours ? Quoique survenue dans le Morbihan, l’affaire est traitée par Sud-Ouest et reprise à l’envi par les revues de presse nationales : « Un médecin encastre sa voiture dans un abribus avec 6,4 g d’alcool dans le sang. Le conducteur, complètement ivre, avait continué à boire dans sa voiture en attendant l’arrivée des secours ».  Il a écopé (sic) de huit mois de prison avec sursis.

Les faits. Un homme de 70 ans a été condamné mardi 3 août à huit mois de prison avec sursis par le tribunal de Lorient. Le 21 janvier, à 11 heures du matin, ce médecin généraliste à la retraite a encastré sa voiture flambant neuve dans un abribus sur le littoral de Ploemeur (Morbihan). L’accident n’a pas fait de blessé. Le conducteur, avant l’arrivée des secours, a repris une rasade de la bouteille de rhum qu’il tenait serrée entre ses cuisses. Il est installé en Bretagne depuis quatre ans après une carrière en région parisienne.

En plus des huit mois de prison avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve, l’ancien médecin aura obligation de soigner son alcoolisme. Mieux il ne pourra plus conduire un véhicule qui ne serait pas équipé d’un système antidémarrage par éthylotest. Son permis est annulé et il ne pourra tenter de le repasser que dans 18 mois.

Perte de contrôle à cause de la boîte automatique

A  l’audience, le tribunal a relevé « un taux inexplicable sur le plan pénal mais aussi physiologique » (sic). « On ne peut l’atteindre sans consommer de l’alcool de façon régulière, a observé le procureur de la République. Si un médecin n’est pas en capacité de comprendre qu’il n’était pas en état de prendre le volant, qui le sera ? ». Mais qui enseigne aux procureurs ce qu’un homme fortement alcoolisé, médecin ou pas, est en capacité de comprendre quoi que ce soit ?

« Je devais me sentir capable d’effectuer les trois kilomètres qui me séparaient de mon domicile », s’est défendu le médecin prévenu. Ce dernier avait déjà été condamné en 2010 pour conduite en état d’ébriété. Cette fois il a expliqué  avoir perdu le contrôle de son véhicule en raison de la boîte automatique – et assuré « ne pas boire de façon habituelle ».

Le parquet est resté dubitatif  – estimant que « sans un sévère entraînement » (re-sic) on n’est pas, à 6,4 grammes, en état de marcher ni même de ramper (re-re-sic). Et le même parquet de rappeler que le record français d’alcoolémie au volant est de 11 grammes. C’était en 2013, sur le pont d’Avignon.

A demain @jynau

Après l’addictologie, le ministre Guillaume rattrapé par son appétit pour la tauromachie

Bonjour

Traitant de l’alcool il avait eu cette sortie mémorable : « Je veux lutter contre l’alcoolisme et lutter contre l’addictologie ». C’était en janvier dernier. Nous sommes en août et le ministre Guillaume fait à nouveau parler de lui. Didier Guillaume, 60  ans : ancien agent du Trésor Public, longtemps élu socialiste, annonce son abandon de la politique puis abandonne l’idée, devient le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation d’Emmanuel Macron.

A la veille de la fête de l’Assomption il assistait à une corrida de Bayonne, aux côtés de sa collègue Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires). Didier Guillaume, également en charge du « bien-être animal »… C’est une « affaire privée », a-t-il évacué deux jours plus tard  interrogé par la radio France Bleu Drôme Ardèche, d’où il est originaire. « Je ne réponds pas aux réseaux sociaux », a-t-il également lancé. Pourquoi ?

La polémique est née d’un cliché publié sur Twitter dès mercredi par un journaliste de Sud Ouest : on y voyait Didier Guillaume assis au premier rang au côté du maire UDI de Bayonne, Jean-René Etchegaray, et de Jacqueline Gourault, ministre MoDem. Six mille personnes étaient présentes ce soir-là dans les arènes de Bayonne pour acclamer Daniel Luque (considéré comme l’un des meilleurs matador encore en piste), et le voir affronter six taureaux. Ces derniers ont bien été mis à mort et le torero est reparti avec quatre oreilles et une queue. Applaudissements.

Au-delà du scandaleux et de l’écœurement!

« Aucune limite dans l’indécence », a commenté la Fondation Brigitte Bardot, qui rappelle que le ministre de l’Agriculture a fait de la « lutte contre la maltraitance animale » une priorité de son action. « C’est au-delà du scandaleux et de l’écœurement! », a sobrement ajouté l’association.

Sur Europe 1, le porte-parole de la Fondation, Christophe Marie, indique que Brigitte Bardot va demander à Edouard Philippe de retirer la responsabilité de la « protection animale » du maroquin de M. Guillaume. Même ligne pour le collectif L214, qui diffuse régulièrement des vidéos pour dénoncer la maltraitance animale. Sa co-fondatrice, Brigitte Gothière, a ainsi demandé sur BFMTV à ce que ce sujet soit « sorti du ministère de l’Agriculture ».

Plusieurs élus politiques condamnent également les deux ministres macronistes. A commencer par les écologistes : « Didier Guillaume ‘’s’en branle’ » de la souffrance animale! Lamentable! » a commenté, tout en nuances, l’eurodéputé EELV Yannick Jadot. « Le ministre ne peut pas défendre la cause animale et d’un autre côté s’asseoir dans une arène de corrida, se divertir face à la torture d’un être vivant, sensible et innocent », a ajouté sa collègue écologiste Karima Delli. « En assistant à une corrida, Didier Guillaume affiche son mépris pour la condition animale », a ajouté Manuel Bompard, chef des élus Insoumis au Parlement européen. 

 Invité de la matinale d’Europe 1, mercredi 23 janvier, Didier Guillaume déclarait: « une molécule de vin et une molécule de whisky ont le même degré d’alcool, sauf que moi je ne bois pas des molécules, je bois des verres. » Que voit précisément le ministre du « bien-être animal » quand il se régale de la mort du taureau ?

A demain @jynau

Une « prime Macron » de 500 euros pour les soignants hospitaliers de Confolens : oui ou non ?

Bonjour

0,5% : est-ce un geste « historique », comme s’en félicite Agnès Buzyn ?  Cette hausse des tarifs va-t-elle, comme l’affirme la ministres des Solidarités et de la Santé desserrer l’étau permanent qui asphyxie les hôpitaux publics français ?

«C’est un signal positif et la contrepartie des efforts fournis ces dernières années par les hôpitauxa poursuivi Frédéric Valletoux, ancien journaliste qui préside la puissante Fédération hospitalière de France. Cela va donner un peu d’oxygène au système, même si cela doit n’avoir que peu d’impact sur le déficit global des hôpitaux publics, qui est prévu autour d’un milliard d’euros fin 2019.»

« Ce coup de pouce est aussi diplomatique, observe Libération. Il intervient alors que commencent les discussions autour de la prochaine loi santé, qui devrait être débattue avant l’été. » Une loi portée par Agnès Buzyn, si elle n’a pas d’ici-là  quitté le gouvernement pour gérer les affaires européennes – loi qui devrait revoir, entre autres, la « carte hospitalière » et organiser la « labellisation »  de plus de quatre-cent « hôpitaux de proximité », sujet hautement politique au sein des déserts médicaux.

Courrier adressé à Agnès Buzyn

Hôpital de proximité, précisément, que celui de Confolens (Charente), 2 800 habitants. Vincent You , directeur du Centre hospitalier de Confolens réclame à l’État la possibilité de verser une « prime Macron » de 500 euros par personne pour les 310 salariés de son établissement. Une affaire peu banale rapportée par Le Quotidien du Médecin qui cite les témoignages recueillis par FR3.

« Prime exceptionnelle Macron » : hors de l’ordinaire, défiscalisée et désocialisée (absence de charges sociales jusqu’à trois SMIC), elle peut être versée jusqu’au 31 mars par les entreprises volontaires du secteur privé. Elle s’inscrit dans le cadre des mesures annoncées en décembre, en pleine crise des Gilets Jaunes, visant à donner un coup de pouce au pouvoir d’achat des salariés.

Dans ce contexte, , le directeur Vincent You  a écrit, avec les élus locaux, une lettre à Agnès Buzyn pour réclamer l’ouverture de cette prime  à la fonction publique hospitalière. Pour justifier ce type d’intéressement, il met en avant les bons résultats de l’hôpital en 2018 (600 000 euros d’excédent budgétaire) et le sens du sacrifice des soignants. Les salariés appuient sa requête. A Confolens, au confluent de la Vienne et du Goire, on attend patiemment la réponse ministérielle.

A demain

@jynau

 

 

Mort et Gilets jaunes : déclarations du ministre de l’Intérieur, précisions de La Charente libre

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Comment décrire la réalité au plus près, au plus juste ? Comment cerner les responsabilités ? Lundi 19 novembre 2018. Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, lors d’une conférence de presse organisée à Paris :

« Ce matin, à Angoulême, un véhicule du Samu a été empêché d’intervenir sur une dame âgée qui faisait l’objet d’un incident médical. Cinquante minutes pour faire trente kilomètres. La personne est morte cet après-midi. C’est aussi ça la réalité. »

Selon le ministre, les secours auraient donc été freinés par les mouvements de blocages des Gilets jaunes, résume Sud Ouest. Joint ce lundi soir, Thomas Mesnier, député (LREM, Charente) et médecin urgentiste, qui a prévenu le ministre, a déploré : Les gilets jaunes ont été instaurés pour sauver des vies, c’est regrettable d’en arriver là. »

« @MESNIERThomas Le droit de manifester doit être garanti, la sécurité de chacun aussi. J’en appelle à la responsabilité de tous. Il est inadmissible de bloquer une équipe SMUR qui part porter secours à une personne en arrêt cardio-respiratoire. #GiletsJaunes »

Pas de réanimation

Et puis ces précisions de La Charente Libre : « Cinquante minutes pour faire trente kilomètres selon Christophe Castaner. Et un décès. Le ministre de l’Intérieur, vient de dénoncer lors d’une conférence de presse le blocage d’une ambulance du Samu d’Angoulême par des Gilets jaunes. Selon le ministre de l’Intérieur, une femme qui faisait une crise cardiaque n’a pu être secourue à temps. La Préfecture confirme le propos du ministre, sans donner d’éléments plus précis.

« Selon nos premières informations, il s’agit d’une femme de 85 ans, découverte en arrêt cardiaque à Montbron. Appelés à 8h20, les médecins sont arrivés à 9h10 à Montbron. Toutes les voies de circulation ainsi que la bande d’arrêt d’urgence étaient bloquées. Certaines voitures avaient été abandonnées par leurs utilisateurs. Il n’y aurait pas eu assez d’effectif pour mettre en place une escorte. L’ambulance n’a pas été retardée directement par des Gilets jaunes.

Parallèlement, la réanimation n’a pas été tentée immédiatement. Selon des acteurs de terrain, le bilan n’aurait pas forcément été différent avec une intervention plus rapide. L’octogénaire est en réalité décédée dès le matin. Elle n’a jamais été réanimée. Plus d’informations ultérieurement. »

A demain

@jynau

 

Les urgences en surchauffe partout en France.  L’AP-HP « craque » et ne fait plus rêver

 

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17 mars 2018. La manchette du Monde : « Pourquoi les hôpitaux parisiens craquent ». A lire: une longue litanie de plaintes, de dysfonctionnements, d’absurdité. AP-HP, historique et prestigieuse entité ne fait plus rêver. « Confrontée à un déficit de 200 millions d’euros et à un plan d’économies drastique elle est à bout de souffle. Personnel soignant comme chefs de service dénoncent un manque constant de moyens, un découragement et une perte de sens. »

Tonalité atypique, une ombre de mea culpa, Martin Hirsch, directeur général serait-il sur le point de renoncer ? Il reconnaît,au sein du personnel, « un sentiment de lassitude et de souffrance » et en appelle à une transformation profonde de l’hôpital. Extrait de l’entretien accordé au quotidien vespéral :

« Après trois ans d’affilée de réduction du déficit, l’année 2017 a été atypique, avec une activité stable et des dépenses que nous n’avons pas ajustées à temps. Le plan que nous mettons en place repose d’abord sur des économies sur les médicaments auxquelles tous adhèrent, et sur un gel de 0,5  % de la masse salariale que tous redoutent. C’est dur, mais cela ne met pas en péril l’AP-HP ni la prise en charge des malades. Pour que cela ne pèse pas là où les besoins sont les plus forts, nous organisons, avec les présidents de communauté médicale, une revue des services que nous aurions dû réorganiser plus tôt, pour le faire vite.

« Un malaise chez les soignants ? Incontestablement, et nous en avons conscience. Il traduit ce que j’appelle la  » mue douloureuse  » de l’hôpital, avec un sentiment qui va de la lassitude à la souffrance, mais qui ne remet pas en cause l’attachement au service public. (…)

« La contrainte budgétaire ne sera supportable que si des transformations profondes se font. Le gouvernement a lancé des chantiers  » pour en finir avec les rafistolages « . J’invite donc cette maison à dire le projet qu’elle veut porter. Un ensemble aussi grand doit-il continuer à être organisé comme les autres ? Ne peut-on pas garder les avantages de la taille sans ses lourdeurs ? De même que j’ai annoncé qu’on quittait le siège de l’AP-HP, je considère que nous ferions une erreur historique en ne proposant pas des évolutions majeures de nos organisations et des cadres de travail des personnels. (…)»

Deux morts problématiques à Rennes et Reims

Pour le reste, partout en France, les services d’urgence font face à une affluence inhabituelle. Tous les quotidiens régionaux en parlent. Les plans  » Hôpital en tension  » sont déclenchés.  Une sexagénaire, se plaignant de douleurs abdominales, est décédée lundi 12 mars aux urgences du CHU de Rennes une heure après son admission. La patiente, conduite en Samu, attendait sur un brancard de pouvoir être auscultée par un médecin.

Des pompiers, présents à proximité, ont lancé l’alerte, voyant que la femme ne respirait plus. Le décès a provoqué doutes et interrogations dans ce service sous tension. « Le personnel est souvent dans une impasse et doit pallier le plus urgent. Nous dénonçons depuis longtemps le manque de moyens pour une bonne prise en charge des patients » a déclaré Fabrice Lerestif, du syndicat FO à Ouest-France.

 Selon la direction du CHU, citée par le quotidien régional, l’équipe soignante, au complet à ce moment-là, devait assumer la prise en charge de « près de 100 patients présents dans le service dont 70 admis les cinq heures précédentes ». Le personnel faisait également face « à la présence simultanée d’urgences avec mise en jeu du pronostic vital, nécessitant une prise en charge immédiate ».

Une autopsie permettra de déterminer les causes du décès. Le procureur de la République de Rennes a ouvert une enquête pour faire la lumière sur les causes et les circonstances du décès, précisant toutefois selon Le Télégramme, qu’aucune plainte n’a pour l’heure été déposée par la famille.

Abandon et délabrement

Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte au lendemain du décès d’une septuagénaire, le 6 mars, aux urgences du CHU de Reims (Marne), après une longue attente. «J’ai ouvert une enquête en recherche des causes de la mort (…) pour savoir si oui ou non il y a possiblement une infraction pénale susceptible d’être reprochée», a déclaré Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims, confirmant une information du journal L’Union.

La septuagénaire, résidant dans une maison de retraite de la ville, est décédée aux urgences de ce CHU il y a une semaine, après plus de 2h30 d’attente. Elle a succombé à un arrêt cardiaque. «Elle n’a pas été examinée, personne ne s’est intéressée à elle, même pas sur le plan administratif», dénonce Me Emmanuel Ludot, avocat du fils de la défunte. Elle était «totalement abandonnée» dans un «état de délabrement», a-t-il insisté.

« Depuis janvier, les médecins décomptent sur Internet, le nombre de patients qui passent la nuit dans un brancard, faute de lits suffisants. Dans la région, plusieurs établissements participent, rapporte Sud-Ouest. Une sorte de diagnostic. Ou du moins un état des lieux, réalisé par le SAMU-Urgences de France (SUdF). C’est ce que propose le No bed challenge ou NBC. Non pas un nouveau défi improbable et dangereux mais un recensement du nombre de patients qui ont passé la nuit au service d’urgences faute de lits disponibles. »

A demain

 

 

Va-t-on abattre tous les macaques infectés par l’Herpès B vivant dans les zoos français ?

 

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L’affaire a été révélée par Sud Ouest : plus de 160 macaques de Java d’un parc animalier français viennent d’être « euthanasiés ». Cela s’est passé le 18 mai à Labenne (Landes), à la « Pinède des singes ». Quelques explications ont été données par la sous-préfecture de Dax : « Il ne s’agit pas d’une suite du redressement judiciaire. Les singes ne sont pas euthanasiés pour des raisons économiques mais sanitaires, après des tests réalisés par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) ».

Une partie de la population landaise, qui ne disposait pas de l’ensemble des informations, a été très émue par la situation, certains habitants proposant de prendre des singes chez eux. L’agent d’accueil de la mairie a même été agressée verbalement. Une manifestation a failli être organisée. Sud Ouest :

« ‘’Certaines formes d’herpès peuvent effectivement être très dangereuses pour l’homme en cas de morsure », explique Emmanuel Le Grelle, directeur de La Vallée des singes, dans le département de la Vienne, une des références zoologique du pays. Impossible pour le moment de savoir comment ces macaques de Java ont contracté le virus : « Ce n’est pas une espèce particulièrement fragile. Mais les conditions d’hébergement, et même les conditions de détention, étaient exécrables. Les singes étaient dans des conteneurs non chauffés par exemple. C’était indigne. » »

Dans les Landes les 163 macaques de Java (Macaca fascicularis ou macaque à longue queue) étaient « porteurs sains » du virus de l’herpès B, potentiellement mortel pour l’homme. « A priori, la décision d’abattage semble sage. Mais voilà, la situation est bien plus complexe qu’il n’y paraît et il semble que des motifs économiques se cachent derrière ce choix, croit savoir Le Point (Frédéric Lewino). En effet, la prévalence du virus de l’herpès B parmi les macaques de Java des zoos du monde entier est très forte, sans qu’aucun cas de transmission à l’espèce humaine n’ait jamais pu être constaté. Les seuls cas avérés l’ont été en laboratoire. »

Méningo-encéphalites mortelles

Le risque, en cas de transmission à l’homme, est celui d’une méningo-encéphalite très souvent mortelle. A dire vrai l’affaire est prise très au sérieux par les autorités sanitaires américaines : « B-virus from Pet Macaque Monkeys: An Emerging Threat in the United States ? ». Le Point :

« Pendant des années, La Pinède des singes a attiré nombre de touristes venus observer une colonie de macaques de Java s’ébattant en toute liberté dans une forêt de six hectares. Personne n’a, alors, jamais rien trouvé à redire sur l’état sanitaire des singes qui étaient déjà porteurs du virus de l’herpès B, comme la plupart des autres macaques de Java en captivité. Au fil des années, les installations se sont délabrées. Après différentes procédures administratives suspensives, le parc animalier a été placé en avril 2016, en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Dax.

C’est un zoo voisin, de Labenne, qui a été chargé de s’occuper des macaques. C’est alors que les services vétérinaires départementaux se sont mis subitement à s’inquiéter des risques que pouvaient faire courir les macaques à leur soigneuse. La préfecture a demandé des analyses sanguines sur les singes. »

Deux macaques recherchés

Conclusions : 115 macaques positifs, 24 douteux et 17 négatifs. Confirmation demandée par les services préfectoraux à un laboratoire américain.  La DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) saisit alors l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail) qui émet un avis daté du 12 avril 2017 : « avis relatif à l’évaluation du risque lié à l’infection d’un groupe de macaques (Macaca fascicularis) par le Macacine Herpesvirus 1 ». On peut y lire ceci :

« L’euthanasie de macaques infectés par le MaHV1 représente un risque particulier d’exposition des personnes chargées de la réaliser. Si une décision d’euthanasie (quel que soit le nombre de singes concernés) était prise par les gestionnaires, les experts soulignent que tous les acteurs associés à une telle procédure devraient être formés à ce type d’opération et être informés du risque et prendre les mesures de précaution adaptées. Au-delà des risques sanitaires, le Groupe d’expertise collective d’urgence souligne le risque psycho-social pour le personnel du parc, en cas d’implication de ce dernier dans une telle opération. »

On apprend aussi que deux macaques ont été transférés dans un autre zoo, zoo fermé depuis. « Il conviendrait de rechercher et d’informer les détenteurs actuels de ces singes sur le risque d’infection par le MaHV1 » souligne l’Anses.

« Ce qui affole les protecteurs des animaux et différentes associations, c’est que la décision de la préfecture des Landes soit étendue à tous les parcs et zoos de France » précise Le Point. Pourquoi ne le serait-elle pas ? Et qui décidera ?

A demain

Sadisme et post-vérité : avec de l’effort et de la volonté le fumeur parviendra à s’arrêter

 

Bonjour

Inventaire du quinquennat. Le « paquet neutre » restera dans la lutte contre le tabagisme ce que le « mariage pour tous » fut dans le champ sociétal. L’institut OpinionWay vient de publier une « étude d’opinion » sur la manière dont il est « perçu par la population et les buralistes » – tout particulièrement dans vingt-trois départements frontaliers. Les résultats en sont donnés par Sud-Ouest.

Passons sur les résultats attendus (notoriété, inefficacité, scepticisme etc.) mais intéressons-nous au commentaire de Frédéric Micheau, directeur des Études d’opinion d’OpinionWay :

« Les personnes interrogées ne remettent pas en cause l’objectif de santé publique mais (…)  les sondés considèrent que ce n’est pas aux pouvoirs publics de lutter contre le tabagisme. C’est d’abord aux individus de faire des efforts pour arrêter de fumer ou ne pas commencer. La responsabilité première est individuelle, même si les pouvoirs publics doivent bien sûr être présents. »

Plaisir et charité

Ainsi tout est dit. Le tabagisme ne serait pas une affaire politique mais un défi lancé à chaque citoyen. Face à la jungle du tabac, trouver en soi la force de ne pas y entrer. Ou, plus tard, trouver (toujours en soi) la force de briser ses chaînes addictives. Il y aurait là, au choix, une forme de servitude volontaire, le prix du péché, la nécessaire pénitence individuelle. Corollaire : cette négation du collectif a pour effet de réduire à néant la dimension proprement politique du tabac. On oublie le monopole de l’Etat et la taxation fiscale massive de ce produit addictif.

Dans ce contexte l’aide au fumeur devient une forme de charité faite aux plus faibles – et non la nécessaire et pleine solidarité citoyenne que l’on trouve pour la plupart des pathologies lourdes. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre le refus de prendre intégralement en charge les aides médicamenteuses au sevrage tabagique. Tout se passe comme si, ayant pris du plaisir à fumer, le consommateur de tabac devenu esclave devait payer de sa personne pour ne plus souffrir.

Aliénation

Un ouvrage tombe ici à point nommé 1, signé de Laurent Karila (Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions de l’hôpital universitaire Paul-Brousse) et préfacé par William Lowenstein, président de SOS Addictions. Le Dr Lowenstein y rappelle que la dépendance est une authentique maladie du fonctionnement cérébral. Il redit aussi que lorsque la vie de la personne dépendante devient chaotique, la plupart conseillent (ou ordonnent) « de faire appel à la volonté de la personne aliénée pour s’en sortir ». Il est tentant, dit-il alors, de faire le parallèle avec l’attitude qui, jadis, consistait à demander aux dépressifs de bien vouloir « se secouer » pour « retrouver le moral ».

« Le résultat, nous le connaissons, dit-il. Non seulement les malades ne guérissaient pas, mais ils s’enfermaient dans un sentiment de honte et de culpabilité. Aujourd’hui, pour soigner un dépendant il faudrait étudier sa motivation à se soigner avant de le soigner… Mais comment exiger d’une personne atteinte d’une maladie qui se définit par une perte d’efficacité de la volonté de faire justement appel à sa motivation et à sa volonté pour sortir de la dépendance ? Sadisme ou ignorance ? » Voilà qui, tout bien pesé, est parfaitement résumé.

A demain

1 Karila L. « 25 idées reçues. Addictions, comprendre, soigner, prévenir » 2ème édition revue et augmentée. Editions Le Cavalier Bleu. Paris, 2017

Alcool et santé publique : Emmanuel Macron a sacrifié au rite bachique et républicain

 

Bonjour

L’homme n’est pas sans cohérence. Après avoir confié que, pour lui, « la politique, c’est mystique » voici qu’il sacrifie au vieux rite bachique sous de nouveaux habits. Emmanuel Macron le fait entre condisciples dans la revue Terre de Vins : « Macron : ses confidences à ‘’Terre de Vins’’ – Vidéos ». On le présente ainsi :

« Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle, créateur du mouvement « En Marche ! » et ex-ministre de l’Économie, est aussi un amateur de vin. Ce météore politique de 39 ans, qui pourrait bien créer la surprise en avril-mai dans les urnes, s’est plié à l’exercice de l’interview et… de la dégustation lors d’un récent passage à Bordeaux. »

Equilibrisme

Bordeaux, capitale mondiale de la planète viticole mais aussi forteresse électorale de celui qui, dit-on, sera peut-être son dernier adversaire au sacre suprême. La revue spécialisée rappelle que, lorsqu’il s’agit de défendre le vin, les hommes politiques français prennent toujours d’immense précautions. Chacun sait que cette activité représente un pan majeur de la culture et de l’histoire française, de sa gastronomie et de son économie. Pour autant (et quand bien même l’alcoolisme ne s’aurait s’y réduire) le poids de l’addiction à l’alcool fait que la prise de parole autour du vin relève toujours d’une épreuve d’équilibriste. Or, surprise, Emmanuel Macron ne semble pas s’en soucier. Est-ce un subtil calcul ou l’un des effets de son atypique jeunesse ?

 « Le candidat à l’élection présidentielle aime le vin, et il ne s’en cache pas. Et il est prêt à le défendre. Les vignerons le savent, malgré l’opposition ferme de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, la loi Macron leur a apporté une avancée importante : l’assouplissement de la loi Evin. Une mesure essentielle pour faciliter la communication autour de l’œnotourisme. »

 Lafite-Rothschild tous les midis

Entre Pomerol et Médoc Emmanuel Macron s’est confié à Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins, et Jefferson Desport, journaliste politique à Sud-Ouest. Extraits de la confession :

« J’ai été élevé par mes grands-parents qui avaient cette formule : ‘Le vin rouge est un antioxydant’. Il n’y avait pas de caractère culpabilisant ». Bien que natif d’Amiens, une région pas vraiment connue pour ses vignes, il a grandi dans une famille où l’on trouvé « un certain nombre de bouteilles à la cave » et a pu, par la suite, parfaire ses connaissances, notamment lors de son passage à la Banque Rothschild : « j’ai eu l’occasion de former mon palais, même si je ne buvais pas du Lafite tous les midis, malheureusement ! »

« Au fil de l’entretien, l’ex-ministre de l’Économie aborde notamment la question sensible des pesticides, affirmant que « la réponse aux pesticides ne passe pas uniquement par le bio mais aussi par l’innovation […] Il ne faut pas opposer les techniques conventionnelles au bio ». Pour lui, le vin est « un formidable atout pour le rayonnement de la France ». Et d’ajouter : « la France déçoit quand elle ne met pas les petits plats dans les grands. J’y tenais beaucoup quand j’étais à Bercy. Quand je recevais nos hôtes étrangers, ils s’attendaient à boire du bon vin, un bon champagne, un digestif. Le vin est un ambassadeur. » Confiant dans le potentiel encore grand de cette filière, il conclut en rappelant que « l’économie est une science morale, c’est de la psychologie. Elle comporte une dimension irrationnelle […] Avec le vin, il y a ce petit trésor poétique […] C’est une culture à la française qu’on ne nous prendra pas ».

68 millions d’euros l’hectare

On verra ici la suite de ses confidences : « Macron : ses confidences à ‘’Terre de Vins’’ – Vidéos  ». Un jour prochain sa marche le conduira sur la Côte de Nuits ou celle de Beaune. Emmanuel Macron sait ce qu’il en est de l’histoire de la Lotharingie, de la Bourgogne et, depuis un millénaire, des liens entre ses grands vins et la chrétienté catholique. Mais il lui faudra faire avec la brûlante actualité financière. On lui expliquera que deux ouvrées (5,26 ares) de Musigny viennent d’être achetées sur la base de soixante-huit millions d’euros l’hectare (bien lire 68 millions). Transaction faite au bénéfice d’une grosse maison de la place pour le compte, raconte-t-on, d’un magnat chinois.

L’épidémie gagne. Stanley Kroenke, principal actionnaire du club de foot d’Arsenal vient de racheter le domaine Bonneau du Martray, sur la prestigieuse colline de Corton. Onze hectares de grand cru pour une somme fantasmatique. Le mythique Clos des Lambrays (8,70 hectares) a été acheté par Bernard Arnault (LVMH) pour la somme de cent-un (101) millions d’euros.  Tout cela vient d’être merveilleusement raconté, sur France Culture, par notre consœur Julie Gacon : « Sur la route… du vignoble dépossédé ».

« C’est fini. En Bourgogne, aujourd’hui, il n’y a plus la moindre logique financière, s’alarme Bruno Quénioux, l’un des meilleurs dénicheurs-connaisseurs du vignoble français. II faudra plusieurs générations pour rentabiliser de telles opérations d’un point de vue viticole. Le foncier échappe désormais aux familles traditionnelles et rend les successions de plus en plus difficiles. Au-delà même du vin c’est une destruction annoncée, programmée, du savoir-faire et des transmissions familiales et culturelles. Il est plus qu’urgent que le politique s’empare de ce dossier. »

A demain

 

 

Révoltes citoyennes contre la disparition des généralistes : l’éclairant abcès de Fumel

 

Bonjour

A Fumel (Nouvelle-Aquitaine), on sait ce que violence veut dire. La guerre de Cent Ans, celles de Religion, la Libération de 1944 ont laissé des traces. Nous sommes ici à proximité de la Bouriane sur une colline surplombant les vallées du Lot, de la Thèze et de la Lémance. C’est le paradis sur Terre dans sa version Lot-et-Garonne. Compter environ 12 000 habitants. Et puis, soudain, une pétition angoissée. La population souffre par anticipation  du départ de plusieurs généralistes. Et si rien n’est fait, ils ne seront pas remplacés.

Voici l’appel :

« L’accès aux soins est un droit absolu ! Nous, habitants du Fumelois, des coteaux de la Lémance au bord du Lot, nous sommes menacés dans ce qui devrait pourtant être une priorité, l’accès à des soins efficaces dans un délai raisonnable.

« Nous sommes de plus en plus nombreux à rencontrer les pires difficultés pour nous soigner ! Le départ des médecins du territoire ou leur mise à la retraite ne permet plus à ceux qui restent de prendre de nouveaux patients. Face à cette situation, nous vous écrivons pour vous alerter sur la situation, et surtout pour que vous agissiez afin de : disposer d’un réseau de maisons de santé pour desservir tout le territoire ; renforcer la coopération médecine de ville/médecine hospitalière ; mettre en oeuvre un projet de santé innovant

« Comment, sans cela, attirer de nouveaux médecins, indispensables à l’attractivité du territoire? Merci de votre participation à cette pétition qui se veut citoyenne et sans parti pris ! »

Croiser les doigts

On pourrait imaginer ici une forme d’outrance. On aurait tort. « La situation est vraiment dramatique, confirme au Quotidien du Médecin le Dr Nathalie Pauliac, généraliste à Fumel. Nous étions quinze médecins il y a dix ans, nous ne sommes plus que six. En un an, nous avons perdu quatre généralistes : retraite, maladie, départs dans d’autres communes… Énormément de gens n’ont plus de médecins. Il faut quinze jours pour obtenir un rendez-vous, nous consultons jusqu’à 21h30, nos secrétaires sont épuisées. Nous ne pouvons prendre de nouveaux patients ; j’accepte les conjoints ou les enfants, mais pas au-delà. »

L’épouse du Dr Éric Guffond : « A 63 ans, mon mari s’épuise au travail, mais il n’a pas le cœur de refuser des patients sans médecin. On ne s’engage pas à les suivre d’une façon pérenne, mais on leur propose de venir à notre consultation libre ». Et puis ces doléances, en écho de la pétition :

  « Depuis le départ de notre médecin traitant, nous avons beaucoup de difficultés à faire soigner nos enfants en bas âge. » « Mon mari est diabétique insulino-dépendant et nous n’avons plus de médecin traitant. » « Notre médecin a pris sa retraite, nous sommes obligés d’aller à 20 km pour trouver un médecin de référence. Pour le moment, on peut encore conduire, mais après… » « Maman d’un petit garçon, sans permis de conduire, je n’ai plus de médecin à proximité. Reste à croiser les doigts pour qu’il n’arrive rien ! »

Chasseurs de tête

Le quotidien Sud-Ouest vient de donner de la voix . La « communauté de communes » recevra la pétition quand le quota sera atteint. Quant à La Dépêche, elle se souvient. C’était en septembre 2015, à Villeneuve, non loin de Fumel. A 66 ans le Dr Francis Cazeils partait à la retraite, sans successeur. Il tirait la sonnette d’alarme. La sonnette s’est tue.

« On a tout essayé, disait-il. Des petites annonces dans les revues spécialisées, prendre des stagiaires au cabinet. J’ai eu des contacts, notamment de confrères qui veulent changer de région mais ça n’a jamais abouti. Peut-être que mon chiffre d’affaires n’est pas assez attractif. Moi, il me suffit. Mais celui qui veut le développer, il lui suffit de laisser la porte ouverte, les patients vont s’y engouffrer. »

Pour l’heure, faute de s’engouffrer, les patients s’énervent. Sur place les élus estiment que c’est désormais à l’État de favoriser l’installation de médecins dans les zones rurales. Or l’Etat n’est, précisément, plus là. Dans l’ombre les agences de placement de généralistes étrangers affûtent leurs contrats plus ou moins léonins. Voici le temps venu des chasseurs de tête.

A demain

 

Une ancienne ministre socialiste tape sur les doigts des journalistes et des buralistes

Bonjour

Les années passent, les fléaux demeurent. Celui du tabagisme comme celui de l’incapacité politique à trouver une thérapie à cette addiction de masse organisée par un Etat dissocié. Dernière pièce en date :

Acte I. Un entretien accordé au quotidien  Sud-Ouest par Jean-Luc Renaud secrétaire général de la Confédération des buralistes.

Acte II. Les commentaires faits, à la lecture de Sud Ouest, par Michèle Delaunay, ancienne ministre socialiste des  Personnes âgées, aujourd’hui députée (PS, Gironde) et présidente de l’Alliance contre le Tabac.

Acte III. Les commentaires de ces commentaires que l’on peut lire sur Le Monde du Tabac, site des buralistes.

Que dit le patron des buralistes ? Ceci :

 « Nous vendons le paquet neutre depuis le 20 novembre dernier et toutes nos inquiétudes se vérifient. Nous ne constatons pas de diminution de la vente de cigarettes. En revanche, pour nous, les buralistes, c’est un surcroît énorme de travail pour identifier les paquets, qui sont tous identiques, et les ranger. Sans compter le risque d’erreur pour nos clients.

« Si on veut protéger la santé, ce qui est légitime, menons alors une vraie politique de prévention comme en Allemagne, où le tabagisme diminue chez les jeunes alors qu’il n’y a pas de paquet neutre et que la publicité pour le tabac y est autorisée. Ce que nous demandons, surtout, c’est que les fumeurs achètent leur tabac chez nous et que l’État s’attaque vraiment au marché parallèle ».

Que répond Michèle Delaunay ? Cela :

 « Cet article rapporte l’ ‘’opinion’’ d’un buraliste sur le paquet neutre, alors que celui-ci n’est que très partiellement entré dans les linéaires de vente (première apparition le 20 novembre), les débitants ayant le droit d’écouler leurs stocks jusqu’au 31 décembre. On comprend à l’évidence que, utile ou non, il n’a aujourd’hui aucune chance d’avoir pesé le moins du monde sur le volume des ventes.

« Or notre buraliste affirme le contraire. Il a le droit, mais le journaliste a deux devoirs : 1-de l’interroger sur la brièveté du délai et son manque de signification 2- de ne pas mettre son affirmation en encadré au coeur de l’article « nous ne constatons pas de diminution de la vente de cigarettes depuis le paquet neutre ».

« Le contenu de l’interview est,  ‘’as usual’’, un résumé des éléments de langage fournis par les cigarettiers : approximations (« des milliards.. »), vérités falsifiées (1000 fermetures de bureaux de tabac par an alors que beaucoup sont des regroupements ou des relocalisations et que les bureaux de tabac sont les 3èmes commerces de sécurité les plus florissants), déformations de faits (l’efficacité de la prévention en Allemagne), contradictions (sur les ventes illicites)…

« Tout cela, sans avis contraire mis en face à face, comme on le trouve de plus en plus souvent dans les médias écrits, sans droit de réponse, sans question demandant des précisions ou opposant des faits. Le paquet neutre n’est pas LA solution contre le tabac, mais il ne sert certainement pas à rien.

Responsabilité électronique

 « Pourquoi je râle ? Parce que le sujet est trop sérieux pour qu’on accorde une demi-page à un buraliste sans aucun rétablissement des vérités démontrées, ni sans aucune mise en perspective. Parce que, tout simplement, le tabac tue en deux jours autant que l’insécurité routière en un an. Tous les médias aujourd’hui -à raison- insistent sur les risques encourus dans la nuit du 31 décembre et alertent les conducteurs. Devons-nous laisser « l’opinion » d’un seul peser sur l’Opinion en toute impunité ? Les médias ont aujourd’hui une considérable responsabilité concernant les grands enjeux de santé publique qui détruisent nos sociétés de l’intérieur (addictions en tête). Responsabilité qu’ils partagent avec les politiques et dont, les uns et les autres, ils devront répondre.  ‘’Vous saviez et vous n’avez rien fait’’.

Sud Ouest répondra-t-il à l’ancienne ministre ? Le Monde du Tabac s’y emploie « D’ici que Michèle Delaunay émette une proposition de loi imposant la publication d’un avertissement sanitaire chaque fois qu’un buraliste s’exprime dans la presse, il n’y a qu’un pas ». Qui le fera ? Pourquoi Mme Delaunay ne dit-elle rien, elle qui sait, sur sa propre responsabilité quant à son absence d’intérêt pour la cigarette électronique ?

A demain