Nicolas Sarkozy : addict aux sucres. Donald Trump sait-il qu’il souffre d’une grave sociopathie?

Bonjour

Démocratie. Voici le temps venu des interrogations sur la santé mentale de ceux qui entendent nous gouverner. C’est un progrès. Nicolas Sarkozy nous confie aujourd’hui être addict au sucre – et réaffirme ne jamais boire (ni avoir jamais bu) d’alcool. En mars 2011, souvenons-nous, plusieurs médias demandaient s’il n’était pas fou – comme Marianne qui réclamait (sic) une psychanalyse  du président de la République. C’était au temps où Jean-François Kahn et Guillaume Durand officiaient encore, le second invitant l’autre sur France 2.

Marianne avait posé la même question diagnostique quant à la psyché de Nicolas Sarkozy en 2004. Sans succès. Les mêmes causes (supposées) produisant généralement les mêmes effets on retrouve l’équation sous une nouvelle présentation. On accuse ainsi l’ancien président de la République française, patron de « Les Républicains » de « trumpiser » la vie politique tandis que, de l’autre côté de l’Atlantique, les médias s’interrogent ouvertement sur l’équilibre mental du candidat républicain.

Le Figaro (Philippe Gélie) nous offre une délicieuse petite synthèse diagnostico-médiatique sur le sujet : « Quand la presse américaine spécule sur la santé mentale de Donald Trump ». Le correspondant à Washington du vieux quotidien de droite a observé ce qu’il appelle, avec les pincettes d’usage, « les allusions à la personnalité problématique du candidat républicain ». Des allusions qui, en cet été 2016, « fleurissent dans les médias de tous bords ». Où l’on voit un amuseur public en route vers les frontières qui séparent le normal du pathologique psychiatrique.  Avec, dans les médias, »des mises en causes – implicites et explicites – de sa santé mentale ».

Dictateur incontrôlable

 «Donald Trump est-il carrément fou?», s’interroge Eugene Robinson dans sa chronique du Washington Post. « Il y énumère les derniers mensonges du candidat, si grossiers qu’ils ont été dévoilés en cinq minutes: celui d’une prétendue rencontre avec Vladimir Poutine qui n’a jamais eu lieu, celui d’une lettre soi-disant envoyée par la Ligue de football (NFL) pour décaler les débats, etc. » rapporte Le Figaro.

Robinson est un «libéral» (de gauche), opposé à Trump. « Mais quand, dans le même journal, Robert Kagan, figure des néoconservateurs, proclame «Quelque chose ne tourne pas rond chez Donald Trump», c’est potentiellement plus embarrassant pour le candidat républicain, ajoute Philippe Gélie. D’autant que l’auteur n’y va pas de main morte: ‘’Le vrai problème, écrit-il, est que cet homme ne peut pas se contrôler. (…) Certaines de ses insultes sont politiquement incorrectes, d’autres sont juste puériles. Il se peut que le politiquement incorrect soit un effet secondaire de sa maladie.’’  S’il était élu, estime Kagan, ‘’les déficiences de sa personnalité seraient le facteur dominant de sa présidence». Ce qui ferait de Trump, selon lui, une sorte de «dictateur au tempérament dangereusement instable que personne, pas même lui, ne peut contrôler’’.

Il y, a aussi, le   long et glaçant portrait à charge paru dans le New Yorker  que nous évoquions ici même il y a quelques jours. Une histoire « de porc et de rouge à lèvres ». Que reste-t-il une fois que l’on a fini de démaquillé ?

Vouvray et Quarts-de-Chaume

 Il faut encore compter avec  The Atlantic qui a  confié à son spécialiste des questions médicales  (le Dr. James Hamblin) une longue analyse psychologique de l’homme qui se voit sur le trône de la Maison Blanche. Diagnostic-couperet: sociopathe: «Trouble de la personnalité caractérisé par le mépris des normes sociales, une difficulté à ressentir des émotions, un manque d’empathie et une grande impulsivité.» Sur le site du quotidien conservateur The Wall Street Journal, le chroniqueur Bret Stephens s’inquiète «d’une dimension sadique dans (son) caractère». Pour certain on est sur un trouble narcissique de la personnalité 1.

Sur MSNBC, où il présente la matinale, Joe Scarborough, ancien élu républicain de Floride, dramatise la confidence qu’il aurait reçue selon laquelle, lors d’un briefing avec un expert des questions internationales, Trump aurait demandé à trois reprises: «Pourquoi avons-nous des armes nucléaires si on ne peut pas s’en servir ?»

C’est une vraie question, autrement plus lourde de conséquences que l’addiction aux desserts sucrés non accompagnés de Vouvray moelleux. On a les Quarts-de-Chaume que l’on peut.

A demain

1 Une élue démocrate a lancé une pétition sur le site Change.org pour que le candidat républicains à la présidence des Etats-Unis subisse une expertise psychiatrique approfondie.. « Il est de notre devoir patriotique de soulever la question de sa stabilité mentale de  a indiqué Karen Bass. Les 28 000 signataires (à ce jour) estiment que Trump est « dangereux », notamment à cause de son « impulsivité » et de son « incapacité » à contrôler ses émotions. Selon Karen Bass, Donald Trump présente tous les signes d’un trouble narcissique de la personnalité (NPD). Le hashtag #DiagnoseTrump a été lancé sur Twitter pour relayer la pétition.

 

 

Ebola : l’incroyable et pitoyable histoire de Thomas Eric Duncan

Bonjour

Le pire du pire est toujours une possibilité à ne jamais écarter. Thomas Eric Duncan en est un parfait exemple. Cet homme de nationalité libérienne est aujourd’hui dans un état critique au  Texas Health Presbyterian  de Dallas.

Thomas Eric Duncan a été contaminé par Ebola à Monrovia quelques jours avant son départ pour Dallas le 19 septembre. Contaminé  en portant assistance à Marthalyn Williams, fille de son « bailleur », à Paynesville, une banlieue de l’est de la capitale du Libéria. Marthalyn  était enceinte. On sait aujourd’hui qu’elle était infectée par Ebola et qu’avant de mourir quatre personnes ont été contaminées à son contact. Ses parents sont actuellement pris en charge dans un centre de traitement d’Ebola de Monrovia.

Tristement banal

Au départ la mère de Marthalyn Williams avait emmené sa fille dans une clinique, où elle aurait commencé à convulser. On lui a alors demandé de se rendre « dans un grand hôpital ». Un taxi a été appelé où sont montés le père, le frère et Thomas Eric Duncan, ainsi que sa mère. Le taxi a fait le tour de Monrovia, en vain. Toutes les portes hospitalières closes, tous les établissements de soins saturés. Ils l’ont ramenée à son domicile. C’est aussi simplement que Thomas Eric Duncan s’est infecté.

« Ce scénario tristement banal ressemble trait pour trait à la situation brossée par l’Organisation mondiale de la Santé  concernant le Liberia, le pays le plus touché par l’épidémie » rapporte l’Agence France Presse. L’OMS évoquait alors, à Monrovia, « des taxis remplis de familles entières, dont certains membres probablement contaminés par Ebola, sillonnent la ville à la recherche d’une place ». Et l’OMS d’évoquer une évidence : les malades renvoyés chez eux contaminent inévitablement leur entourage. C’est ainsi : le personnes infectées infectent celles qui ne le sont pas en tentant, en vain, d’être prises en charge.

Chauffeurs terrifiés

Plusieurs soignants de Médecins sans frontières (MSF) dérivent ainsi le cas de malades arrivés en taxi, dans lesquels ils avaient vomi, déféqué et parfois « rendu l’âme ». Et les taxis repartent aussi vite. « Les humanitaires tentent alors de désinfecter les voitures, mais certains chauffeurs, terrifiés, préfèrent partir sans délai » rapporte l’AFP.

A ce jour  l’Ebola Task Force de Paynesville a retrouvé cinq personnes entrées en contact avec Marthalyn. Elles ont été « placées en observation pour 21 jours ». MSF estime que près  de deux personnes contaminées sur trois pourraient ne jamais atteindre un centre de traitement. Avec toutes les conséquence en chaîne que l’on imagine.

Antibiotiques

Le 19 septembre Thomas Eric Duncan prend un vol Monrovia-Bruxelles-Dallas. Il va retrouver des membres de sa famille vivant au Texas. Arrivée le 20 septembre. Il commence à se sentir mal quatre jours plus tard, se rend à l’hôpital, ne cache nullement qu’il arrive du Liberia. Mais l’information « n’a pas été bien communiquée au reste de l’équipe soignante » et il est renvoyé chez lui avec des antibiotiques (sic).

Deux jours plus tard son état empire et ses proches contactent les urgences. Thomas Eric Duncan est alors placé en chambre d’isolement. Les analyses biologiques confirment le diagnostic.  Depuis une course contre la montre est engagée pour identifier les personnes avec qui il a été en contact. Soit, directement, entre douze à dix-huit personnes et, indirectement,  avec plus d’une centaine parmi lesquelles les trois employés de l’ambulance l’ayant conduit à l’hôpital (et cinq enfants fréquentant quatre écoles différentes).

CDC en colère

Les autorités sanitaires recherchent en outre aujourd’hui une personne sans domicile fixe avec laquelle il aurait aussi été en contact. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d’Atlanta enragent. Que s’est-il passé lors de la première visite de Thomas Eric Duncan à l’hôpital ? L’affaire est rapportée dans le détail par  The Atlantic que vient de reprendre Slate.fr (Andréa Fradin).

«Pendant sa première visite, Duncan a dit à l’infirmière avoir récemment voyagé en Afrique de l’Ouest – un drapeau rouge qui aurait dû pousser l’équipe hospitalière à se démener pour voir si [ce patient] était porteur du virus Ebola, à en croire les CDC. Au lieu de cela, cette information critique sur son voyage a été perdu dans l’ensemble des médecins et infirmières qui se sont occupés de lui ce jour là.»

Dossier médical numérique

L’erreur semble être la conséquence du logiciel dont se sert le personnel hospitalier aux Etats-Unis, le «electronic health records (EHR)»  dossier médical numérique). L’établissement l’a d’ailleurs très vite reconnu, déclarant : «Nous avons identifié une faille dans la façon dont les médecins et les infirmiers ont agi sur notre EHR pour ce cas spécifique.»

 «L’information sur l’historique du voyage [du patient] était stocké sur l’espace de travail infirmier de l’EHR […]. Conçu de la sorte, cet historique n’a pas pu apparaître automatiquement sur l’espace de travail des médecins

Trop tard 

The Atlantic  rapporte encore qu’aux Etats-Unis ce système est utilisé «par près de la moitié des médecins ». Ils y sont incités par le gouvernement fédéral à préférer un support numérique à l’antique  papier. Le personnel médical résiste. En vain. La même erreur aurait-elle été commise avec le système papier ? Il est trop tard pour le dire. Et Thomas Eric Duncan ne le saura jamais. A Monrovia cette question ne se pose pas.

A demain