Cigarette électronique : la «maladie sans nom» progresse et inquiète outre-Atlantique

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C’est une nouvelle alerte lancée sur The Verge (Ashley Carman) : « More than 100 vapers have contracted a severe lung disease, per CDC » – er reprise en France sur Slate.fr (Thomas Messias) : « Le vapotage semble à l’origine d’une maladie pulmonaire inédite ». Une alerte dont nous nous étions fait il y a peu l’écho :  « Mystérieuse pathologie pulmonaire américaine: le vapotage est-il le coupable ou la victime ? ».

Aux États-Unis, les organismes de santé publique commencent à s’inquiéter. Entre le 28 juin et le 20 août, on leur a signalé 153 cas d’une mystérieuse maladie pulmonaire qui semble ne toucher que des utilisateurs et utilisatrices de cigarettes électronique. Les CDC dirigent actuellement une enquête dans les seize États où les cas ont été signalés. Cette maladie, qui se développe progressivement, se traduit par des difficultés respiratoires, un souffle court, ou encore des douleurs à la poitrine. Chez une partie des malades, on a aussi signalé une fatigue aiguë, ainsi que des problèmes d’ordre gastro-intestinal (vomissements et diarrhées). À l’heure actuelle, aucun décès n’est à signaler.

Le lien de cause à effet n’a toujours pas été démontré, mais d’après The Verge, toutes les personnes concernées seraient des utilisatrices de cigarettes électroniques. Plus précisément, elles auraient consommé des produits à base de THC/cannabis.

Mains de velours et gants de fer

Le CDC a rapidement publié un communiqué demandant aux membres du corps médical américain de reporter scrupuleusement chacun des nouveaux cas qui pourraient apparaître – et notamment de décrire précisément les symptômes et le type d’utilisation de la cigarette électronique. Quant à la Food & Drug Administration, elle enjoint également les utilisateurs et utilisatrices d’e-cigarettes à faire remonter d’éventuels problèmes de ce type via un formulaire à remplir en ligne.

« Encore dépourvue de nom, cette maladie inédite touche principalement des jeunes adultes et des ados, ce qui n’a rien d’une surprise étant donné la forte consommation de cigarettes électroniques chez les jeunes gens, souligne Slate.fr. Au sein de la population lycéenne, le vapotage a augmenté de 78% entre 2017 et 2018, rappelle The Verge, 27% des lycéens et lycéennes affirmant faire une utilisation régulière de la cigarette électronique. »

Il n’en reste pas moins vrai que rien n’est démontrer quant à la causalité. Et qu’en l’état des connaissances, désigner la « cigarette électronique » comme l’agent pathogène équivaut à confondre, volontairement, l’épée et le fourreau, les mains de fer et les gants de velours, le coupable et la victime.  

A demain @jynau